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Après les scandales, les constructeurs allemands s'attaquent à Tesla


Actualité publiée le 23/09/18 09:32

Les trois principaux constructeurs allemands, empêtrés dans des scandales d'émissions polluantes, veulent prendre le virage de l'électrique au moment où le pionnier Tesla et son chef Elon Musk affrontent des difficultés (AFP/Archives/ODD ANDERSEN)

Les trois principaux constructeurs allemands, empêtrés dans divers scandales d'émissions polluantes, affichent désormais leur détermination à prendre le virage de l'électrique au moment où le pionnier Tesla et son fantasque chef Elon Musk affrontent les difficultés.

Volkswagen avec Audi et Porsche, Daimler avec Mercedes, et BMW ont beau représenter près de 80% du marché premium mondial, ils étaient jusqu'ici les grands absents du secteur de l'électrique haut-de-gamme dominé par le californien Tesla.

Mais les trois constructeurs allemands ont présenté ce mois leurs premiers modèles de SUV entièrement électriques, commercialisés dès fin 2018, espérant ainsi aussi tourner la page du scandale des moteurs truqués diesel, qui plombe le secteur depuis 2015.

Longtemps la technologie derrière une grosse partie de la croissance des géants allemandes de l'automobile, les ventes de diesel sont désormais en chute libre d'autant que nombre de villes préparent des interdictions de circulation pour respecter les normes anti-pollution.

En conséquence, les constructeurs ont décidé d'investir près de 40 milliards d'euros en trois ans dans l'électrique, selon l'association du secteur auto VDA.

Audi, qui représente près de 8% de part du marché allemand, prévoit que d'ici 2025, un tiers de ses ventes seront des voitures électriques ou hybrides.

"Ca commence enfin !", s'exclame auprès de l'AFP l'expert en automobile Ferdinand Dudenhöffer au sujet des ambitions tardives des mastodontes allemands face au précurseur Tesla.

- Tesla dans la tourmente -

La marque britannique Jaguar a certes tiré en premier en dévoilant début mars son "I-PACE", déjà disponible au Royaume-Uni, mais l'entrée sur le marché du trio allemand représente une concurrence bien plus importante pour Elon Musk, d'autant qu'elle intervient au moment même où des interrogations se font jour sur son équilibre mental et sa capacité à diriger Tesla qui, par ailleurs, perd beaucoup d'argent.


La Jaguar électrique "I-Pace" exposée au salon de l'automobile de Genève, le 6 mars 2018 (AFP/Archives/Fabrice COFFRINI)

L'homme d'affaires a récemment reconnu sur Twitter que le dernier modèle de la firme --le Model 3-- connaissait, après des retards de production, des problèmes de livraison.

Il y a dix jours, M. Musk n'a guère rassuré sur son état psychologique avec une interview déjantée, agrémentée de whisky et de cannabis (qui est légal en Californie), avec l'animateur Joe Rogan. Quelques semaines plus tôt il avait inquiété par son état de fatigue et de stress.

Mardi, Tesla a également confirmé que le ministère américain de la Justice enquêtait après un tweet de M. Musk évoquant son intention de retirer le groupe de la cote.

"Tesla est leader sur le marché et a une grande force d'innovation", mais "les prochains six à neuf mois seront un test décisif" pour Elon Musk, estime M. Dudenhöffer.

- Le défi des batteries -

D'ici 2022, un million de voitures électriques --contre près de 100.000 au 1er janvier 2018-- devrait sillonner les routes allemandes, mais l'offensive électrique risque d'être freinée par l'autonomie encore trop limitée et une trop faible densité en points de recharge.

Selon une commission gouvernementale sur la mobilité électrique, il faudrait plus que quintupler le nombre de points de recharge publics pour subvenir aux besoins d'un million de voitures.


Elon Musk, le 17 septembre 2018 à Hawthorne, en Californie (AFP/Archives/DAVID MCNEW)

L'incertitude sur la provenance des batteries pourrait également compliquer les ambitions électriques des uns et des autres. "Comment pourrons nous satisfaire la demande en batteries?", s'interroge M. Dudenhöffer, car les capacités de production sont "encore trop peu développées".

Entrés tard dans la course, les constructeurs développent des moteurs électriques et des composants électroniques pour augmenter la puissance énergétique, mais ils se sont désintéressés de la chimie des cellules nécessaires aux batteries.

C'est donc en Asie qu'on trouve les seuls maîtres du stockage d'électricité, à l'instar de Panasonic, le partenaire japonais de Tesla.

De son côté, l'UE réfléchit encore à moyens de soutenir une future production européenne.

Le commissaire européen Maros Sefcovic s'est ainsi récemment dit ouvert à des aides publiques pour un éventuel "Airbus des batteries", porté par un consortium d'entreprises et d'instituts de recherche que le ministre allemand de l'Economie serait en train de rassembler, selon le quotidien économique Handelsblatt.

En attendant, c'est le géant chinois CATL qui a prévu d'ouvrir d'ici 2022 en Allemagne une première usine de cellules pour le marché européen.

© 2018 AFP

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