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Attaque en Arabie et flambée des cours: les gagnants et les perdants


Actualité publiée le 16/09/19 15:29

Le président américain Donald Trump et son homologue iranien Hassan Rohani (AFP/Nicholas Kamm, HO)

Les prix de l'or noir ont connu lundi leur plus forte envolée en cours de séance depuis 1991 à la suite de l'attaque sur un site pétrolier de l'Arabie saoudite, qui a vu sa production brutalement divisée par deux.

Qui sont les gagnants et les perdants de cette envolée des cours et du brusque regain de tensions géopolitiques?

Arabie Saoudite: le grand perdant

L'attaque met en question la capacité du royaume à protéger ses installations pétrolières, dont dépendent principalement ses revenus, et en dépit d'investissements massifs dans leur protection.


Des investisseurs saoudiens à la National Commercial Bank (NCB) de Ryad, le 12 novembre 2014 (AFP/Archives/Fayez Nureldine)

Le projet d'introduction boursière d'Aramco, la société d'Etat propriétaire des sites visés, pourrait en pâtir car l'attaque risque de "peser sur (sa) valorisation": si l'entreprise, ses infrastructures et ses réserves sont à risque, "les investisseurs en voudront plus pour leur argent", explique Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Opep en demi-teinte

L'attaque a dopé des prix du brut que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tentaient depuis des mois de soutenir en s'engageant collectivement à limiter leur offre.

Les membres et partenaires de l'alliance pétrolière devraient par ailleurs être disposés à combler sur le court terme le manque de production de Ryad, ce qui génèrera pour eux des recettes d'autant plus importantes, estime Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L'attaque et les tensions entre deux pays membres mettent toutefois à jour les dissensions au sein de l'organisation et ternit sa réputation de force de régulation sur le marché mondial.

États-Unis: plutôt gagnants mais risques économiques

Les États-Unis devraient profiter de cette attaque contre le géant saoudien, grâce à leur production pétrolière, la plus importante au monde, dynamisée par l'exploitation massive du pétrole de schiste, selon les analystes de JBC Energy.

"Les États-Unis vont juste continuer à pomper et les prix plus élevés ne feront que soutenir la croissance de la production américaine", renchérit Neil Wilson.

Le président Donald Trump a annoncé que son pays pourrait utiliser ses réserves stratégiques de pétrole pour "pallier tout choc sur le court terme", observe David Cheetham, analyste chez XTB, ce qui positionne les Etats-Unis désormais exportateurs comme une force alternative de régulation de l'offre pétrolière.

En revanche, l'envolée des cours de l'or noir pourrait peser encore plus sur une croissance déjà ralentie.

Nouveau coup pour la Chine

La Chine, déjà empêtrée dans un conflit commercial avec les États-Unis, devrait souffrir de l'attaque qui pourrait peser sur son économie très gourmande en énergie et donc dépendant largement des cours du pétrole.

L’Iran menacé de représailles

L’Iran, frappé de sanctions américaines qui l'empêchent de vendre son pétrole à l'étranger, est accusé par les États-Unis d'être à l'origine de l'attaque de dimanche. Le président américain Donald Trump a menacé représailles la république islamique.

Russie bien placée

En tant que partenaire de l'Opep et deuxième plus grand exportateur de pétrole, la Russie fait "certainement partie de ceux qui sont prêts à remplir un vide si besoin est" et devrait donc profiter sur le court terme, estime Craig Erlam.

Cela dit, tempère-t-il, "il faut voir dans quels délais l'Arabie Saoudite arrive à relancer sa production."

- Les consommateurs perdants

En France, "on peut s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 ou 5 centimes" du prix à la pompe sur l'essence et le gazole, a déclaré à l'AFP Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP).

Cette envolée anticipée du prix de l'essence pourrait nuire à l'économie mondiale en rognant le budget des consommateurs.

© 2019 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

Nostradamus53
16/09/19 15:49
"ce qui positionne les Etats-Unis désormais exportateurs comme une force alternative de régulation de l'offre pétrolière."
???
Que les états-unis ne soient l'énorme importateur qu'ils étaient jusque dans les années 2008-2010 (12 millions de barils par jour d'importation), n'en font pour autant pas un exportateur ni majeur ni même mineur.
Ils s'approchent péniblement de l'équilibre (en baril mais pas en énergie, car un baril, unité de volume, n'est pas toujours égal à un autre, car "tous les pétroles ne se valent pas") mais rien ne dit qu'ils arriveront à maintenir leur niveau de production actuel pendant longtemps.
Source:
https://www.eia.gov/dnav/pet/hist/LeafHandler.ashx?n=pet&s=wttntus2&f=4

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