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Avec Oneweb, le Royaume-Uni défend sa présence dans l'espace après le Brexit


Actualité publiée le 03/07/20 16:31

Sunil Bharti Mittal, le président du conglomérat indien Bharti, le 15 mai 2019 (AFP/Archives/Bertrand GUAY)

Le gouvernement britannique a été choisi comme repreneur de l'opérateur de satellites en faillite Oneweb, lui permettant de tenir son rang dans l'espace après le Brexit.

Londres s'est associé au conglomérat indien Bharti, présent notamment dans les télécoms, pour faire une proposition de rachat qui a remporté l'appel d'offres pour la reprise de l'opérateur.

Le Royaume-Uni et Bharti indien vont investir chacun 500 millions de dollars dans Oneweb, a indiqué le gouvernement britannique vendredi.

L'opérateur déploie une constellation de satellites en orbite basse qui vise à fournir de l'internet à haut débit partout dans le monde.

La société n'a pas réussi à lever deux milliards de dollars supplémentaires pour financer sa constellation et a dû se placer le 27 mars sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, victime de la crise du coronavirus.

Le gouvernement britannique précise qu'il va prendre une part importante au capital de Oneweb avec pour ambition de faire du Royaume-Uni un acteur mondial de l'industrie spatiale. La BBC évoque une part de 45%.

"L'opération va contribuer à faire du Royaume-Uni un pionner dans la recherche, le développement, la fabrication et l'exploitation de nouvelles technologies pour les satellites", a déclaré un porte-parole de Downing Street.

La presse britannique voit dans l'intérêt du Royaume-Uni pour Oneweb la main de Dominic Cummings, conseiller du Premier ministre Boris Johnson et fasciné de longue date par l'industrie spatiale.

Outre l'internet à haut débit, le réseau de Oneweb, même s'il n'est pas fait pour le GPS, devrait permettre à Londres de trouver les moyens de compenser la perte d'accès au système européen de navigation Galileo après le Brexit.

Cette offre sur Oneweb fait suite à la création du Conseil national de l'espace (National Space Council) au Royaume-Uni, présidé par le ministre des Finances Rishi Sunak et censé veiller aux intérêts du pays en termes de sécurité nationale.

Le Royaume-Uni va investir de l'argent public dans ce projet, au moment où il dépense sans compter pour amortir le choc économique de la pandémie, mais en rechignant à injecter des fonds dans des entreprises pour assurer leur survie.

L'opération de rachat de Oneweb, qui devrait être bouclée d'ici la fin de l'année, doit encore obtenir l'aval de la justice américaine et des autorités de régulation.

- Concurrence féroce -

Dans un communiqué distinct, Oneweb a estimé que cette reprise va lui permettre de sortir du régime des faillites avec "de solides fondations".

"Oneweb va contribuer à l'ambition du gouvernement britannique de rejoindre le premier rang des nations spatiales", selon la société.

Le Royaume-Uni entend se faire une place sur le marché des constellation de satellites qui suscitent de nombreux appétits.

Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a expliqué cette semaine dans un entretien au Figaro que l'Union européenne devrait disposer de sa propre constellation pour fournir de l'internet à haut débit.

Mais l'Europe ne s'est toutefois pas positionnée pour reprendre Oneweb, jugeant que l'opérateur ne répondait pas à ses ambitions.

Le mastodonte SpaceX du milliardaire américain Elon Musk a déjà déployé la constellation Starlink qui compte déjà quelque 300 satellites en orbite et ambitionne d'en lancer jusqu'à 42.000

Le patron d'Amazon Jeff Bezos porte, lui, le projet Kuiper.

OneWeb, implanté au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, a quant à lui déjà levé 3,4 milliards de dollars depuis sa création en 2012 et entendait trouver de nouveaux fonds afin de poursuivre le déploiement des 648 satellites prévus. Elle en a déjà 74 en orbite.

Les engins sont fabriqués en Floride grâce à une co-entreprise avec l'avionneur Airbus.

Sa reprise sera une bonne nouvelle pour Arianespace qui devait encore effectuer 18 lancements pour déployer ces satellites, notamment à l'occasion du vol inaugural de la future fusée Ariane 6.

© 2020 AFP

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