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Bordeaux: renaissance et pari commercial pour le nouveau classement des Crus bourgeois


Actualité publiée le 20/02/20 13:42

Le classement annuel des crus bourgeois du Médoc devient quinquennal et les mentions "supérieur" et "exceptionnel" sont réintroduites (AFP/Archives/PATRICK BERNARD)

Les Crus bourgeois du Médoc font leur révolution: leur classement annuel devient quinquennal, et les mentions "supérieur" et "exceptionnel" sont réintroduites, un retour aux sources voulu comme une arme commerciale même si les exclus grincent des dents.

"Cinq ans, cela nous donne plus de souplesse au niveau commercial pour trouver des partenaires et pérenniser les liens qui existent déjà. Ca va faire une grande différence", se réjouit Olivier Cuvelier, président de l'Alliance des Crus bourgeois du Médoc.

Le premier classement, en 2003, était décennal mais il avait été contesté par plusieurs absents qui reprochaient aux organisateurs, eux-mêmes viticulteurs, d'être à la fois juges et parties.

Résultat, en 2008, le classement devient annuel avec la seule mention "Cru bourgeois", validé sur dégustation par un organisme indépendant, le bureau Veritas.

"Mais beaucoup de châteaux prestigieux en sont partis, puisque les acheteurs choisissaient les Crus bourgeois au prix les plus bas. Le retour d'une hiérarchisation va permettre de les tirer vers le haut, estime le président. Si on n'avait rien fait, les Crus bourgeois seraient morts de leur belle mort".

Tous les rouges des huit appellations du Médoc ont eu la possibilité de postuler à ce nouveau classement 2018-2022: Médoc, Haut-Médoc, Listrac, Moulis, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe, avec comme nouveauté, l'ouverture aux coopératives.

Le jury a retenu 249 crus, soit 31% de la production médocaine (28 millions de bouteilles). Les châteaux faisant partie des Grands crus classés 1855, véritable monument historique des classements, n'ont pas d'intérêt à y participer.

Cinq millésimes entre 2008 et 2016 ont été dégustés à l'aveugle. Une fois cette première épreuve passée, les châteaux qui souhaitaient accéder au rang de Crus bourgeois supérieur ou exceptionnel devaient remplir un dossier, vérifié ensuite sur le terrain, portant sur l'application de normes environnementales, la technique et le marketing (notoriété du cru, capacité oenotouristique...).

Les propriétés, qui ont dépensé 8.000 euros pour présenter le dossier et 4.000 euros pour la mention complémentaire, avaient la possibilité de faire appel pour éviter des déboires judiciaires comme ceux qui agitent Saint-Emilion depuis son dernier classement décennal en 2012.

- "Important pour l'export" -

Malgré ces garde-fous, "il y aura sans doute des contestations, des gens qui ne sont pas contents de leur note"", prédit M. Cuvelier.

Certains se sont d'ailleurs retirés de la course, avant même la publication des lauréats, faute d'avoir été classés "supérieur" ou "exceptionnel".

Comme François Boivert, copropriétaire avec son frère Vincent du château Ormes Sorbet (AOC Médoc) : "je sors des Crus bourgeois car au-delà de la note de dégustation, je n'ai pas rempli un dossier assez complet qui était primordial pour avoir la mention complémentaire".

"J'aurais apprécié que la famille des Crus bourgeois me prévienne que le dossier devait être plus détaillé", regrette ce viticulteur dont le château faisait déjà partie du palmarès syndical "Cru bourgeois" en 1932.

Son frère, Vincent (château Fontis), a en revanche fait le choix de rester au sein des Crus bourgeois, appelés ainsi en raison des bourgeois de Bordeaux qui ont acquis des terres dans le Médoc au XVe siècle.

"Je n'ai pas une propriété qui bénéficie d'une notoriété suffisante pour me passer des Crus bourgeois. J'ai besoin que mes vins soient dégustés par des journalistes, en particulier étrangers, qui goûtent régulièrement les Crus Bourgeois, donnent des notes", explique ce vigneron.

"C'est important pour l'export et le négoce. Ca a toujours été un plus d'être Cru bourgeois", renchérit son frère François.

Point positif de ce nouveau classement, il a créé une certaine émulation dans le Médoc, côté investissements. De nouvelles salles de dégustation ou de réception ont vu le jour...

Vincent Boivert, lui, pense déjà à l'avenir. "Je refais mon cuvier en pensant aussi au prochain classement!"

Et si le test est concluant, les châteaux les plus prestigieux pourraient signer leur retour au sein des Crus bourgeois.

© 2020 AFP

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