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Brexit: l'impasse se confirme, le ton monte


Actualité publiée le 15/05/20 14:42

Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le 15 mai 2020 (POOL/AFP/FRANCOIS LENOIR)

Britanniques et Européens semblaient encore très loin d'un accord sur leur relation post-Brexit après un troisième cycle de négociation jugé "très décevant" et sans progrès majeur cette semaine, au cours duquel le ton est monté.

"Au moment ou je vous parle, je ne suis pas optimiste (...) J'ai invité le Royaume-Uni à changer de tactique s'ils veulent vraiment un accord avec nous", a lancé vendredi le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Il y a encore aujourd'hui, pour tout vous dire, une réelle incompréhension" avec Londres, a ajouté le Français. "Nous sommes prêts à toutes les options", y compris au "no deal" (l'absence d'accord, ndlr), a-t-il prévenu.

Au même moment, son homologue britannique David Frost fustigeait le "peu de progrès" accomplis et réclamait lui aussi "un changement d'approche" de Bruxelles avant le prochain cycle de discussions le 1er juin.

"Il est difficile de comprendre pourquoi l'UE insiste sur une approche idéologique qui rend plus difficile la conclusion d'un accord", a-t-il déclaré.

Une source proche des discussions a évoqué des échanges "fermes, parfois un peu virils" cette semaine, contrairement aux rounds précédents.

"Le ton s'est haussé un peu plus", abonde une source européenne, qui qualifie la semaine de "frustrante".

"On fait du sur place et le temps passe", faute de "vision commune sur ce qu'on est en train d'essayer de faire", explique-t-elle.

- "Aveuglement" -

Les précédents échanges, fin avril, s'étaient déjà achevés sur un constat d'échec, laissant planer une forte incertitude sur la capacité de Londres et Bruxelles à s'entendre, comme prévu, d'ici la fin de l'année.


Le négociateur britannique pour le Brexit, David Frost, le 2 mars 2020 à Bruxelles (AFP/Archives/Kenzo TRIBOUILLARD)

Les Britanniques, qui ont formellement quitté l'UE le 31 janvier, sont entrés, jusqu'à la fin de l'année, dans une période de transition, pendant laquelle ils continuent d'appliquer les normes de l'UE.

Les négociateurs doivent théoriquement décider en juin s'ils prolongent ou non cette période, afin de se laisser plus de temps pour négocier.

Mais Londres rejette catégoriquement cette idée, même si l'épidémie de coronavirus a chamboulé le calendrier des discussions, ainsi que leur forme: exclusivement par visioconférence.

"Ils ont l'air convaincus qu'on peut faire sans (extension), donc on va faire sans. Mais c'est un peu une aberration", commente la source européenne, pour qui les Britanniques font preuve d'une "mauvaise foi couplée avec un aveuglement économique".

"Nous ne voulons pas (d’extension). Nous ne l'accepterions pas si on nous le proposait", a encore affirmé vendredi une source britannique proche des discussions.

- "Round de divergence" -

Autre point de discorde: la forme de l'accord. Les Européens réclament un accord large et ambitieux sur l'ensemble de la relation, quand le Royaume-Uni ne demande rien de plus qu'un accord classique de libre-échange --du même type que celui conclu par l'UE avec le Canada--, autour duquel pourraient être négociés plusieurs petits textes sectoriels.

Pour David Frost, tout cela pourrait d'ailleurs "être conclu sans difficultés majeures dans le temps disponible".

Mais l'UE n'accepterait un accord commercial avec le Royaume-Uni que s'il était assorti de garanties en matière de concurrence au niveau social, environnemental ou fiscal (le "level playing field", ndlr), afin d'éviter qu'une économie dérégulée ne surgisse à sa porte. Ce dont les Britanniques ne veulent pas entendre parler.

Cette demande européenne constitue même, selon David Frost, "le principal obstacle" à un accord, car Londres n'entend pas être lié à l'avenir "au droit ou aux normes de l'UE".

Sur ce point crucial du "level playing field", "ce fut un round de divergence sans aucun progrès", a tranché Michel Barnier, pour qui les Britanniques réclament "les bénéfices d'un Etat membre, sans les obligations".

"Seul point positif" souligné par le Français, la question ultra-sensible de la pêche, sur laquelle les négociateurs ont commencé "une discussion". Leur objectif est de s'entendre avant juillet.

Le Royaume-Uni a transmis cette semaine un texte résumant sa position: une renégociation annuelle des quotas de pêche dans ses eaux, ce que l'UE rejette pour l'instant.

© 2020 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d'ain
15/05/20 15:38

L'arlésienne sur fond de douche écossaise s'enfonce dans le bristish smog d'où on distingue même plus les contours.

Le pudding du Brexit est indigeste et il entend le rester...

En temps de guerre, fixer l'ennemi sur un point de cristallisation donné qui lui est important permet de contourner les stratégies de défenses de l'ennemi pour mieux faire entrer ses propres chevaux de Troie...

Message complété le 15/05/2020 16:06:25 par son auteur.

L'ennemi étant bien sûr l'Europe communautaire...

zozio
15/05/20 15:45

Lorsque la vie est belle, l'EU est un joyeux et beau bordel

En ces périodes de crises, conflits, guerre économique, égoïsme patenté, l'EU est un triste bordel qui ne donne absolument pas envie de miser sur elle.

Je ne suis pas persuadé que ces discussions se feront franc jeu. l'UK est ds le mal ? C'est ptet le moment de leur mettre un beau tacquet derrière la tête. Pas forcement le coup final, mais va ptet falloir arrêter qu'ils se mouchent ds notre chemise non?

syjo
15/05/20 18:45

Perfide Albion ! for ever!

Fibopivots
16/05/20 00:16

Les 2 côtés ont' chacun des torts. Le R U veut la liberté totale et l'UE veut des réglementations à gogo.

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