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Brexit: les 27 se partagent les agences de l'UE quittant Londres


Actualité publiée le 20/11/17 07:38

Les Européens doivent décider la destination des agences de l'UE déménageant de Londres à cause du Brexit (AFP/Archives/EMMANUEL DUNAND)

Les Européens votaient lundi pour décider où iront les agences de l'UE déménageant de Londres à cause du Brexit, lors d'un vote à Bruxelles que des diplomates ont comparé à l'imprévisible concours télévisé de l'Eurovision.

C'est un des effets collatéraux du divorce avec le Royaume-Uni: l'Agence du médicament et l'Autorité bancaire européennes, installées dans le quartier d'affaires londonien de Canary Wharf, vont devoir plier bagages avec leurs centaines d'employés et leurs familles.

Parmi les 27 Etats membres, les candidats se bousculent pour les accueillir et profiter des retombées économiques associées, au risque d'ébrécher l'unité que l'UE veut afficher depuis que les Britanniques ont annoncé leur départ, prévu en 2019.

En coulisses, "il y a eu des marchandages étonnants", selon une source diplomatique, les différents gouvernements tentant de s'assurer le soutien d'autres pays lors du vote de lundi après-midi, en marge d'une réunion ministérielle.

Au total, 19 villes avaient été proposées au départ pour accueillir l'EMA et ses près de 900 employés, chargée d'évaluer et de superviser les médicaments. Trois pays avaient toutefois retiré leur ville candidate dans la dernière ligne droite.


L'Autorité bancaire européenne (EBA) est installée dans le quartier d'affaires londonien de Canary Wharf (AFP/Archives/Alice DORE)

Après un premier tour de vote lundi, seules Milan, Amsterdam et Copenhague restaient en lice, ont indiqué des sources diplomatiques.

L'agence bancaire, avec ses quelque 170 employés, n'a suscité de son côté que huit candidatures, dont celles de Francfort, Paris et Luxembourg.

- Personnel inquiet -

La Commission européenne a livré fin septembre une évaluation des candidatures, basée sur des critères comme l'accessibilité des sites ou les perspectives d'emploi pour les conjoints.

Mais elle s'est bien gardée de formuler des préférences et les Etats membres sont libres de voter comme ils l'entendent.

Ceux qui présentent des candidats ont mené d'intenses campagnes de communication pour vanter les mérites de leurs villes postulantes. Peu d'éléments ont en revanche filtré sur les "marchandages" plus discrets entre capitales.

Réagissant à des articles de presse, le gouvernement italien a démenti avoir proposé d'augmenter ses contingents militaires dans les pays baltes comme monnaie d'échange pour favoriser la candidature de Milan.

"Je pense que l'équilibre géographique est important", a déclaré lundi matin à Bruxelles le secrétaire d'Etat tchèque aux Affaires européennes, Ales Chmelar. "Nous pensons qu'au moins une des agences devrait aller dans un Etat membre récent", a-t-il ajouté, reflétant le point de vue des pays d'Europe centrale.

"Sans aucun doute, ce sera une décision politique en fin de compte", a admis lundi le ministre autrichien des Finances, Hans Jörg Schelling.

C'est justement ce qui inquiète les personnels des agences en question. L'Agence du médicament a ainsi prévenu dans un rapport qu'un mauvais choix pourrait se traduire par "un taux de rétention du personnel très en dessous de 30%", qui menacerait son fonctionnement.

Aucun nom n'a été cité mais, selon des fuites dans la presse, Bratislava, Varsovie, Bucarest et Sofia font partie des villes les moins appréciées.

- A bulletin secret -

La procédure de vote complexe qui a été prévue, à bulletin secret, rendait les pronostics difficiles, voire impossibles selon les diplomates interrogés.


Les 23 villes européennes candidates pour accueillir, à la suite du Brexit, l'Agence européenne du médicament (EMA) et l'Autorité bancaire européenne (EBA) quittant Londres (AFP/Alain BOMMENEL)

Certains l'ont comparée ironiquement au concours de chant télévisé de l'Eurovision, dont le vote final est devenu un rituel annuel à l'issue parfois surprenante.

Au premier tour, chaque pays dispose de six points pour chaque agence, dont trois à donner à son premier choix, deux à son deuxième choix et un à son troisième choix.

Un candidat ne peut l'emporter lors du premier round qu'à condition d'avoir été le premier choix d'au moins 14 pays. Sinon, un second tour a lieu entre les trois candidats ayant eu le plus de points, voire un troisième tour, chacun avec des règles différentes.

"Les Etats membres se sont engagés à respecter le résultat du vote", a souligné une source européenne. "Ils sont face à leurs responsabilités, jamais une procédure n'aura été aussi claire et transparente, avec les mêmes chances pour tous", a-t-elle ajouté.

© 2017 AFP

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