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Coronavirus: la BCE et Lagarde sous le feu des critiques


Actualité publiée le 13/03/20 13:48

Christine Lagarde, présidente de la BCE à Bruxelles, le 17 février 2020 (AFP/Archives/John THYS)

Un réponse ambitieuse mais rendue inaudible par une communication maladroite: loin d'apaiser la panique financière face au coronavirus, la Banque centrale européenne a déclenché jeudi un feu de critiques, qui visent directement sa nouvelle présidente.

Pour son premier grand test à la tête de la BCE, Christine Lagarde a déjoué les attentes: d'abord en dégainant un arsenal technique, destiné à maintenir banques et entreprises à flot pour éviter une vague de défaillances, plutôt qu'en décrétant une baisse de taux dont l'intérêt aurait surtout été symbolique.

Ensuite par un ton ferme voire abrupt, renvoyant aux Etats l'essentiel de la réponse sanitaire et économique à cette crise, quand son prédécesseur Mario Draghi avait habitué les marchés à beaucoup attendre des banques centrales.

Enfin, interrogée sur la défiance entourant la dette italienne, qui hypothèque le financement du pays au moment où il est submergé par l'épidémie, elle a répondu que la BCE n'avait pas pour "mission de réduire les +spreads+", soit l'écart entre le taux italien et le taux allemand de référence.

"Je me bornerai à qualifier ses propos d'+accidents+ car je suis un ministre de la République, sinon j'aurais utilisé un autre mot", a sèchement répliqué jeudi soir Stefano Patuanelli, ministre italien du développement économique, sur la chaîne Rete4.

- Bourde -

Pour lui, la conférence de presse de Christine Lagarde jeudi a causé "la plus importante chute à la Bourse de Milan" (-16,92%), pendant que les autres Bourses s'effondraient elles aussi dans des proportions historiques.

La sortie de Mme Lagarde renvoie certes au mandat de la BCE, qui se limite à viser un niveau d'inflation. Mais la forme est si inhabituelle que la présidente a dû dans la foulée rectifier le tir sur la chaîne CNBC, promettant d'utiliser "toute la flexibilité" du programme de rachats de dette.

En clair et tant qu'elle respecte certaines limites, la BCE peut racheter plus particulièrement des obligations d'Etat italiennes, sans devoir afficher ce soutien ciblé.

Elle a même accru jeudi ses marges de manoeuvre en dotant son programme de 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici la fin de l'année, qui pourront au besoin être concentrés sur le gros de la crise.

Mais cette bourde n'a pas favorisé l'accueil du paquet de mesures adopté par l'institut, d'autant qu'il contraste avec les baisses de taux précoces et franches de la Réserve fédérale américaine et de la Banque d'Angleterre.

"La Banque centrale eurppéenne a fait part de ses premières décisions. Seront-elles suffisantes ? Je ne le crois pas", a estimé dès jeudi soir le président français Emmanuel Macron.

- 'J'aurai mon style' -

Le commissaire européen chargé du Marché intérieur, Thierry Breton, a lui aussi jugé vendredi que la BCE devrait "aller plus loin".

"Mme Lagarde sait très bien qu'elle s'est trompée dans sa réponse", assénait de son côté l'ex-Premier ministre italien Matteo Renzi sur Europe 1. "Nous devons donner aux familles, aux petites et moyennes entreprises, des liquidités, pas les réponses bureaucratiques d'hier".

Or c'est justement un ambitieux programme de liquidités que la BCE a adopté hier, avec une stimulation inédite des prêts bancaires ciblée sur les PME fragilisées. Mais le message ne semble guère être passé.

Venant à la rescousse dans un billet de blog, le chef économiste de l'institut Philip Lane a dû expliquer vendredi que l'arsenal de la BCE revenait à "abaisser les coûts d'emprunt dans l'économie", plus efficacement qu'une baisse de taux.

"Ce qui n'a pas fonctionné, ce n'est pas la composition du paquet de mesures mais quelques messages malencontreux de la présidente Lagarde. C'est une erreur de communication importante", relève auprès de l'AFP Mark Wall, chef économiste de Deutsche Bank.

L'ancienne patronne du Fonds monétaire international, première dirigeante de la BCE dépourvue de formation d'économiste et d'expérience des banques centrales, avait promis en décembre d'avoir "son propre style".

Mais face à cette épreuve complexe, la Française "a mal vendu les mesures de la BCE et a encore accru l'incertitude sur les marchés", déplore le quotidien allemand Handelsblatt.

© 2020 AFP

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6 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

TITI1958
13/03/20 14:38
Madame Lagarde est une incompétente notoire placée là par l'Establishment !
Qu'elle revienne donc à son métier de base, si tant est, qu'elle y possède quelque réussite...
j.tavern
13/03/20 15:11

Les mots n'ont aucune valeur seuls les actes en ont une. Entre dire ou promettre et faire ou ne pas faire là aussi il y aurait un "spread". Résultat la résilience du FTSE MIB est bonne c'est un fait constaté par des chiffres. Rire
fipuaa
13/03/20 19:04

moi je like beaucoup cette cruche car au moins elle nous fait rire et parmi les benêts de l’establishment c'est rare !

gars d'ain
13/03/20 19:53

Rendez-nous Mario badmoney !


Celle-ci est nulle.


Petite démonstration de la nullité ...


Voici le graphe de volatilité du Cac 40, je vous livre en exclusivité ! et ça doit être la seule copie qui reste du carnage qui a eu lieu après son discours.

On a jamais eu dans l'histoire du CAC une journée comme celle-ci durant les minutes qui ont suivi l'allocution, le CAC a été littéralement pilonné...


Je m'étonne que qu'il n'est pas décidé mardi matin, de ne plus autoriser les ventes à découvert pour protéger la capitalisation des entreprises. Une honte monumentale...

Le gouvernement est au dessous de tout et la présidente de la BCE est une catastrophe : alors que le Krack qui s'est produit est corrélé à 91% avec celui de 1929, ces gens là continuent de parader sur les médias en insistant que tout sera fait pour protéger les entreprises et les emplois. les entreprises ont déjà perdu environ -32% de leur capitalisation et le nombre de chômeur fin 202à devrait être à la mesure du désastre économique qui s'annonce ...


Pitoyable et affligeant ...


Le graphe de la volatilité du CAC 40 du jeudi 12 mars 2020 : Trump et Lagarde sont les grand responsables de cette boucherie économique, sans oublier la présidence française qui agite en permanence le chiffon rouge du coronavirus...


Ce sont plusieurs centaines de tonnes de produits alimentaires qui vont périmer dans les cantines scolaires, restaurant collectifs et privés, les centrales de restauration...

Manifestement, la présidence a oublié de nombreux éléments économiques dans le bel exercice de démagogie de comptoir d'hier soir...


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