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Coronavirus: la carte du déconfinement s'améliore, les inquiétudes demeurent


Actualité publiée le 03/05/20 21:43

Un client portant un masque de protection achète du poisson à Marseille, le 3 mai 2020 (AFP/Christophe SIMON)

La situation sanitaire poursuit sa lente amélioration en France où désormais la moitié des départements sont classés vert sur la carte du déconfinement, mais de nombreux doutes et inquiétudes subsistent, de la réouverture des écoles aux mesures de quarantaine prévues à l'entrée en France après le 11 mai.

Le coronavirus a provoqué 135 décès en 24 heures, soit le niveau le plus bas depuis le 22 mars, portant le total à 24.895 décès depuis le 1er mars, a indiqué dimanche la Direction générale de la santé.

Les services de réanimation restent saturés mais l'étau se desserre, avec 8 patients atteints du Covid-19 en moins au cours des dernières 24 heures et depuis le début de l'épidémie 50.784 personnes sont sorties de l'hôpital.

Trois départements (Gers, Loire Atlantique et Mayenne) sont venus grossir les rangs des "verts" sur la carte du déconfinement, et ce sont désormais 50 départements où un déconfinement plus large pourra être organisé. La carte définitive sera publiée le 7 mai.


Les ministres de la Santé Olivier Véran et de l'Intérieur Christophe Castaner, à Paris le 2 mai 2020 (POOL/AFP/Francois Mori)

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a toutefois prévenu que les régions vertes ne seront pas exemptes de contraintes : "si vous pensez qu'on peut libérer totalement la circulation et ne pas respecter les règles dans cette région au motif que c'est une région verte, je peux vous dire qu'en deux semaines elle sera rouge".

Le gouvernement n'entend pas baisser la garde et a annoncé la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 24 juillet. Celle-ci ne pouvant être autorisée que par la loi, le texte sera examiné à partir de lundi au Sénat puis du lendemain à l'Assemblée nationale.

L'exécutif a aussi rendu obligatoire une "quatorzaine" pour les personnes arrivant sur le territoire national et un isolement si elles sont malades.

Mais l'Elysée a apporté une précision dimanche soir : cette règle ne s'appliquera pas aux personnes en provenance de l'UE, espace Schengen ou Royaume-Uni.

Quant aux personnes testées positives alors qu'elles se trouvent déjà sur le territoire national, aucune mesure coercitive n'est prévue, le gouvernement comptant sur "l'esprit de responsabilité des Français".

- Brigades contre la contamination -

Le gouvernement est également resté prudent sur le traçage des malades. L'application controversée StopCovid ne sera pas disponible le 11 mai.


Surmortalité en France, selon des données provisoires de l'Insee, du 1er mars au 19 avril (AFP/Simon MALFATTO)

Mais dès le jour 1 du déconfinement seront actives des "brigades" qui visent à "casser" les chaînes de contamination en identifiant les personnes en contact avec un malade, pour les inviter à se faire tester, voire à s'isoler.

Marine Le Pen, qui "ne croit pas" à la mise en place de ces instruments, a reproché dimanche au gouvernement "d'amuser la galerie".

Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a annoncé que les élus de son parti saisiront le Conseil constitutionnel sur le projet de loi, tandis que le Sénat prévoit une commission d'enquête sur la crise sanitaire en juin.

De très nombreuses interrogations demeurent sur l'après-11 mai, essentiellement autour de la réouverture des écoles.


Pour les accueillir, les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict : lavage de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel... (AFP/Archives/Theo Rouby)

La "majorité des écoles" maternelles et primaires seront au rendez-vous du 11 mai, a assuré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, avec un maximum de 15 enfants par classe.

Pour les accueillir, les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict : lavage de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel... un vrai casse-tête, surtout en maternelle, font valoir certains enseignants.


Classement des départements par la direction générale de la santé au 2 mai, en fonction de leur situation par rapport à l'épidémie de coronavirus (AFP/Sébastien CASTERAN)

Alors que de nombreux maires ont fait savoir qu'ils ne rouvriraient pas les écoles le 11 mai, une centaine de parlementaires de La République en marche (LREM) ont annoncé qu'ils allaient proposer une meilleure "protection juridique" des édiles.

Autre source de tension en prévision du 11 mai: la vente des masques, possible dès lundi en grande surface, dont le port sera obligatoire dans les transports publics.

Le gouvernement a plafonné le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l'unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance.

- Polémique autour des masques -

La polémique face à une hausse attendue de l'offre de masques a battu son plein tout le week-end. La grande distribution s'est une nouvelle fois défendue samedi d'avoir constitué des "stocks cachés" de masques à usage unique, une polémique "nulle" et "dégueulasse" pour le patron du groupe Leclerc, "insensée et infondée" pour celui de Système U.


Dans une pharmacie de Nice, des panneaux de plastique ont été installés pour protéger personnel et clients (AFP/VALERY HACHE)

Les Ordres des professions de santé se sont offusqués du nombre "sidérant" de masques annoncés à la vente par la grande distribution, alors que les soignants en ont tant manqué.

"Il y a une pénurie mondiale de masques. Tous les pays du monde ont été confrontés à cela (...) ce n'est plus le cas de la France aujourd'hui", a expliqué Christophe Castaner, reconnaissant que le gouvernement n'avait "certainement pas été assez clair" sur le sujet des masques.

Sur le plan économique, la crise sanitaire continue ses ravages : la SNCF a subi un manque à gagner de deux milliards d'euros du fait du virus, a annoncé son PDG Jean-Pierre Farandou, envisageant une aide de l'Etat et des suppressions de postes.

- Mesures pour la culture -


Un masque sur le sol avec, en fond, des panneaux électoraux des municipales de mars, le 3 mai 2020 à Givors près de Lyon (AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

Et côté transports, la crainte est grande en Ile-de-France où la présidente de la région, Valérie Pécresse, demande que les salariés aujourd'hui en télétravail ne retournent pas au bureau le 11 mai pour éviter l'engorgement du métro ou du RER.

L'après-11 mai reste aussi sujet d'inquiétudes pour le monde de la culture, à l'arrêt complet depuis le confinement. Emmanuel Macron a promis de "premières mesures" mercredi pour ce secteur.

Autre interrogation pour l'après : la tenue du second tour des élections municipales. Selon Christophe Castaner, elle "devra se faire au plus tard en juin", même si ses services travaillent sur "une hypothèse" de deux tours "fin septembre" pour les seuls conseils municipaux non élus.

© 2020 AFP

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20 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d'ain
03/05/20 23:42

On se demande bien pourquoi Marseille et les Bouches du Rhône sont en vert.

On peut pas dire d'une façon générale, que c'est à cause de la propreté qui y règne dans la ville et donc de l'hygiène plutôt défaillante...

Et pourtant, c'est vert : étonnant, non???

Ah, v'oui, c'est vrai... Y'a le druide en blouse blanche...

gars d'ain
04/05/20 00:01

Encore un exemple typique de la manipulation actuelle, on sait pertinemment que des patients sont décédées précocement avec le virus et dans les mois qui suivront, on a toutes les chances d'avoir une courbe de mortalité qui passe au dessous de 2018 et 2019, mais on continue de nous pondre des chiffres et des cartes stupides...


Des morts du civid qui ne sont pas morts du covid puisqu'ils n'ont jamais été diagnostiqués et qu'il faudrait faire une autopsie pour savoir, notamment pour les cas d'Hepad...


Bref, ceux qui vivent sans masques et avec un traitement d'indemnités mensuelle non amputés depuis le début de la crise expliquent à ceux qui devront porter des masques que c'est pour leur bien, mais en réalité pour le bien que ceux qui vivent sans masques, qui se pavanent devant les télé et radio et qui pourtant n'ont pas été capables de préserver l'économie, le travail, le système et les moyens de santé...

Et ils n'ont toujours pas fait un seul geste de renoncement à une partie de leurs traitements, payés pour la plupart par des ménages dont les revenus seront en baisse notable...


Suffit encore d'aller actuellement dans une GMS pour observer à quel point la France de l'hyper-consommation markétée ressemble à l'URSS de Brejnev : suffit juste de regarder les rayons vides... C'est que j'ai fait ce jeudi après midi vers 17 h en promenant mon caddie déguisé en chien vu que j'avais du mal à le remplir....


Pas de farine, pas d'emmental râpé, pas de yaourts nature, pas d'oeufs, pas de poisson ... il est vrai que c'est la guerre : DONC, guère de pâtes, guère de jambon, guère de yaourts aromatisés et au fruits, guère de légumes, guère de viande, guère de légumes surgelés, guère de frites surgelées...


Bravo, monsieur le président... c'est avec un palmarès pareil : on est sûr de pas vous oublier... Je note encore que le discours du 1er mai a parfaitement loupé la fête de la mue gaie du déconfinement hypothétique...

Pitoyable et affligeant.


Ci-joint Le fameux tableau de mortalité dont on se garde bien de nous produire les années antérieures...

.

ALEZE
04/05/20 00:28

L’État n’est pas l’arbitre de l’information

https://blogs.mediapart.fr/la-sdj-de-mediapart/blog/030520/l-etat-n-est-pas-l-arbitre-de-l-information?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

Plus de trente rédactions dénoncent l’initiative gouvernementale consistant à reproduire, sur un site officiel de la République, un florilège d’articles estampillés fiables, consacrés au Covid-19. Elles demandent que cette rubrique soit supprimée sans délai.

gars d'ain
04/05/20 00:44

Excellent,

effectivement, Aleze !...


Signataires : les SDJ et SDR d’Arrêt sur Images, BFM-TV, Courrier international, Les Échos, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, France Info, franceinfo.fr, France Inter, Le JDD, Libération, M6, Marianne, Mediapart, LCP, Le Monde, L’Obs, Le Parisien, Paris Match, Le Point, Premières Lignes, RFI, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, La Tribune, TV5 Monde, 20 Minutes, et la société des personnels de L’Humanité.


Mais y'a pas TF1...

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