OK
Accueil > Marchés > Cotation Cac 40 > Actus Cac 40

Coronavirus: les entreprises plient en espérant ne pas rompre


Actualité publiée le 17/03/20 17:22

Des véhicules Volkswagen sur un train de frêt, à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 18 mars 2020 (AFP/Christof STACHE)

Usines fermées, avions au sol, salariés renvoyés chez eux, prévisions de bénéfice sabrées: les entreprises tentent tant bien que mal de faire face à l'épidémie de nouveau coronavirus qui va affecter durablement leur activité, voire menacer la survie de certaines d'entre elles.

- Suspendre la production

Dans le monde entier, les chaînes de montage d'automobiles s'arrêtent.

Volkswagen ferme dès cette semaine la "plupart" de ses usines en Europe pour "deux à trois semaines". Son bénéfice opérationnel au premier trimestre sera "au moins divisé par deux", selon le directeur financier, Frank Witter.

Ford suspend sa production en Europe continentale à partir de ce jeudi pour un "nombre de semaines" qui sera précisé en fonction de l'évolution de la pandémie.


L'usine Renault, fermée, à Villamuriel, Palencia (Espagne), le 16 mars 2020 (AFP/Cesar MANSO)

Fiat Chrysler ferme "la majorité de ses usines de fabrication européennes" en Italie, en Serbie et en Pologne, soit un tiers des capacités de production, jusqu'au 27 mars.

PSA, qui emploie 51.000 salariés en France, ferme tous ses sites de production en Europe.

Renault laisse à l'arrêt lundi et mardi ses quatre usines espagnoles et ses sites en France et au Maroc jusqu'à nouvel ordre.

Nissan a, lui, suspendu la production de son activité à Sunderland (nord de l'Angleterre), où il dispose de la plus grande usine de production automobile du Royaume-Uni. Elle emploie près de 7.000 personnes.

Daimler va interrompre "la plus grande partie" de sa production en Europe pendant au moins "deux semaines".

BMW va fermer ses usines en Europe et en Afrique du Sud, soit la moitié de ses capacités de production, jusqu'au 19 avril.


Pièces de l'avion Airbus A380 MSN 266 construit sur le site d'Aeroconstellation à Blgnac, près de Toulouse, le 14 février 2019 (AFP/Archives/REMY GABALDA)

Marasme aussi dans le secteur aérien: Airbus a annoncé lundi suspendre la production pendant quatre jours en France (48.000 employés) et en Espagne (2.700 employés).

L'activité d'Air France est réduite progressivement cette semaine pour atteindre à "partir de lundi 10% de l'offre en sièges".

La compagnie low-cost Ryanair va suspendre à partir du 24 mars la quasi-totalité de ses vols.

Décision similaire pour la plus importante compagnie australienne, Qantas, dont les vols devraient être suspendus d'ici à la fin mars pour au moins deux mois.


Le DAX au New York Stock Exchange le 19 mars 2020, à New York (AFP/Johannes EISELE)

La compagnie allemande FlixBus, et BlaBlaBus ont cessé leurs opérations en France "jusqu'à nouvel ordre".

Dans le luxe, Gucci (groupe Kering) a fermé tous ses sites de production jusqu'au 20 mars et Chanel ferme l'ensemble de ses sites de production en France, en Italie et en Suisse (horlogerie) pendant "deux semaines et de manière progressive".

Hermes va fermer jusqu'à fin mars tous ses sites français, soit une quarantaine de manufactures et de tanneries employant 9.500 personnes.

La Bourse de Wall Street, opérée par le New York Stock Exchange, a annoncé mercredi qu'elle allait par précaution fermer temporairement à partir de lundi son célèbre parquet, où se réunissent encore physiquement quelques traders. Ce qui n'aura pas d'impact sur les échanges, essentiellement électroniques.

- Boutiques fermées, chômage partiel et congés anticipés


Une boutique Dr. Martens à Brooklyn, New York, fermée, le 17 mars 2020 (AFP/Angela WEISS)

Adidas a décidé de fermer temporairement ses magasins propres et ceux de la marque Reebok en Europe et en Amérique du Nord.

Apple, a lui, fermé tous ses magasins hors de Chine jusqu'au 27 mars. Lego ferme 150 boutiques dans le monde - autrement dit partout sauf en Chine - jusqu’au 27 mars au moins.

Fnac Darty a fermé l'ensemble de ses magasins physiques en France, en Espagne et en Belgique "jusqu'à nouvel ordre". Le groupe a mis en place un dispositif de chômage partiel "qui concerne plus de 80% de ses effectifs en France".

La compagnie russe Aeroflot a demandé à ses employés ayant des congés en stock d'en profiter.

Ryanair va geler les embauches et proposer "des départs volontaires", des "suspensions temporaires de contrat et des réductions significatives des heures de travail".

Environ 10.000 salariés de Delta Air Lines, soit 11% de ses effectifs, ont quitté l'entreprise via un plan de départs volontaires.

Chez l'opérateur Qantas, quelque 20.000 salariés sur les 30.000 seront mis au chômage technique pendant toute la durée de l'arrêt de ses vols internationaux.

Quelque 250 salariés de General Elecric à Belfort ont exercé leur droit de retrait mardi, conduisant le groupe à suspendre la production jusqu'à nouvel ordre.

A Cannes, sur la Côte d'Azur, la totalité des hôtels 5 étoiles ont fermé. Sur le "Strip" de Las Vegas, établissements haut de gamme et casinos ne sont pas épargnés.

- Plans d'économie, Etats à la rescousse

Le groupe Air France-KLM se démène pour "sécuriser sa trésorerie" en prévoyant 200 millions d'euros d'économies pour 2020 ou encore une réduction de 350 millions d'euros de son plan d'investissement 2020.

Pour préserver la liquidité, Lufthansa prévoit de ne pas verser de dividende au titre de son exercice 2019 tandis que le fabriquant de turbines MTU étudie le gel du paiement.

Le groupe allemand TUI, numéro un mondial du tourisme aux 70.000 salariés, a aussi annoncé des mesures "drastiques" de réduction de coûts et a suspendu "la plus grande partie" de ses activités de voyagiste.

FedEx a prévu de retirer de sa flotte des vieux avions et les aéronefs les moins économes en carburant, diminuer les coûts de livraison des paquets aux particuliers en confiant à sa branche "FedEx Ground", livraison par route, tous les services de livraison à domicile.

Appelés à la rescousse, les Etats multiplient les déclarations volontaristes.

L'Italie entend nationaliser Alitalia. En France, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, n'exclut pas de nationaliser "si nécessaire" certaines grandes entreprises en danger.

Boeing a demandé de l'aide à la Maison Blanche tandis que les compagnies aériennes américaines sollicitent un plan de sauvetage de 50 milliards de dollars.

TUI va demander des prêts garantis par l'Etat "jusqu'à ce que l'activité ait pu reprendre normalement".

Le gouvernement allemand a promis une enveloppe "sans limite" de prêts distribués par sa banque publique, KfW, qui disposera pour démarrer d'une réserve de 550 milliards d'euros.

Lufthansa pourrait demander à bénéficier d'aides d’État dans les pays européens où elle opère.

burs-ys-lo-as/cj

© 2020 AFP

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

j.tavern
17/03/20 17:50

Toujours pas de "krach" ne serait-ce d'un des indices Boursiers les plus actifs même si aujourd'hui comparé avec des baisses relatives dans les années 2008-2009 ou 1987.


Maintenant en 2020 pas de krach (ou encore) mais à quel prix pour les banques centrales concernées avec leur océans masses de liquidités pour le moment dans un état sous critique?

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

VLuWbEwDiKrwTTEo35eTxOCHpiPT4ld2EPZULwqezmHmIsal8vgveNTvcjnkr3t1

Investir en Bourse avec Internet