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Coup de frein pour la croissance britannique avant le Brexit


Actualité publiée le 11/02/19 12:36

Vue du port de commerce de Ramsgate, dans le sud-est de l'Angleterre, prise le 8 janvier 2019 (Tolga Akmen/AFP/Archives/Tolga Akmen)

La croissance britannique a drastiquement ralenti à 1,4% en 2018, au plus bas depuis six ans, pâtissant des incertitudes liées au Brexit qui assombrissent les perpsectives pour 2019.

A moins de deux mois d'une sortie de l'Union européenne à hauts risques, les chiffres de l'Office des statistiques nationales publiés lundi ont fait l'effet d'une douche froide.

Alors que le PIB du pays avait crû de 1,8% en 2017, il a nettement marqué le pas l'an passé, en particulier au quatrième trimestre où il n'a augmenté que de 0,2%.

Le trou d'air a été particulièrement prononcé en décembre, et ce dans tous les secteurs (construction, production industrielle et services).

Au final, la croissance annuelle a été la plus faible depuis 2012 et le pays n'aborde pas dans les meilleures conditions économiques son départ de l'UE, prévu le 29 mars.

Or le coup de frein de l'activité devrait se poursuivre au moins tout l'hiver. En janvier, l'accord sur les modalités du Brexit conclu par la Première ministre britannique Theresa May avec les dirigeants des 27 autres pays de l'UE a été massivement rejeté par les députés, ce qui a épaissi encore davantage le brouillard entourant le Brexit.

Les discussions sont depuis dans l'impasse notamment autour du "filet de sécurité" irlandais. L'ambiance reste des plus tendues dans le palais de Westminster, où, coïncidence, des travaux de réfection ont dû être entrepris ce week-end après la chute d'un morceau de maçonnerie.

"L'incertitude du Brexit devrait peser encore davantage au premier trimestre, il y a peu de chance de rebond pour la croissance en ce début d'année", a prévenu Paul Dales, analyste chez Capital Economics, en évoquant les perspectives des mois à venir.

Jeudi, la vénérable Banque d'Angleterre (BoE) a frappé les esprits en abaissant drastiquement sa prévision de croissance pour 2019, à 1,2%, ce qui constituerait le résultat le plus faible depuis la fin de la crise financière internationale d'il y a dix ans.

Le gouverneur de l'institut d'émission, Mark Carney, dont le mandat a été prolongé jusqu'en 2020 pour assurer une stabilité en cette période incertaine, a pointé du doigt "le brouillard du Brexit". Mais la BoE a aussi expliqué une partie de ce ralentissement par la moins bonne conjoncture mondiale, de la Chine aux Etats-Unis en passant par la zone euro.

- "prudence" des entreprises -


Vue de l'entrée de l'usine Nissan à Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, le 25 octobre 2016 (AFP/Archives/SCOTT HEPPELL)

La croissance réduite prévue pour cette année au Royaume-Uni pourrait même être encore plus faible si le pays devait sortir sans accord de l'UE. Jeudi, M. Carney a prévenu que l'économie britannique n'était "pas encore prête" à un tel scénario, le pire pour les milieux d'affaires.

Dans le détail, les entreprises se sont montrées encore prudentes avant d'investir (-1,4% au quatrième trimestre), face à l'aggravation du blocage politique. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de baisse de cet indicateur crucial pour mesurer l'optimisme du secteur privé, une première depuis la crise financière internationale.

Signe de cette fébrilité, le constructeur japonais Nissan a renoncé début février à assembler l'un de ses nouveaux modèles dans son usine du nord-est de l'Angleterre, un revirement qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le pays.

Mais la consommation des ménages, qui avait tenu le choc jusque-là, ne s'est pas montrée plus dynamique (seulement +0,4%), tandis qu'un marché immobilier au ralenti a aussi pesé sur la propension à dépenser.

"L'activité britannique a clairement rétrogradé à la fin 2018 à mesure que les incertitudes économiques et politiques du Brexit ont poussé les entreprises à la prudence. Des signes indiquent aussi que les consommateurs ont été plus attentistes malgré une hausse de leur pouvoir d'achat", a expliqué Howard Archer, économiste au EY Item Club.

© 2019 AFP

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