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Crise aux Antilles: Lecornu arrivé en Martinique après un dialogue de sourds en Guadeloupe


Actualité publiée le 30/11/21 04:34

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu s'adresse à la presse le 29 novembre 2021 à Pointe-à-Pitre (AFP/Christophe ARCHAMBAULT)

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu est arrivé en Martinique lundi soir après une visite de 24h en Guadeloupe, achevée par un dialogue de sourds avec l'intersyndicale et où le gouvernement envoie des forces de sécurité intérieure supplémentaires pour faire face à la violence durant la crise sociale.

M. Lecornu a atterri en début de soirée en Martinique, a-t-on appris auprès de son entourage, deuxième et dernière étape d'un court séjour destiné à apaiser les tensions et tenter de sortir de la crise sociale traversée par les deux îles des Antilles françaises, distantes de 120 km et marquées par un fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes.

Il doit être de retour mercredi à Paris.

Lundi en Guadeloupe, où il était arrivé la veille, les discussions avec l'intersyndicale et les élus locaux ont tourné court.

Le ministre a jugé qu'aucune discussion n'était possible tant que les syndicats "ne "veulent pas condamner des tentatives d'assassinat contre des policiers et des gendarmes", un "préalable pourtant évident et indispensable".

Sa rencontre avec quatre représentants syndicaux de l'UGTG et FO s'est donc résumée à une simple remise de "documents de revendication".

Réclamant une "prise de conscience" face aux violences, Sébastien Lecornu a annoncé lors d'un point presse l'envoi d'un escadron de 70 gendarmes mobiles et 10 membres du GIGN supplémentaires, pour "tenir".

"Lorsqu'on tire et qu'on arrose au 9 millimètres dans les rues", c'est "un miracle qu'un enfant de 9 ou 10 ans" ne se soit pas "retrouvé sous ces balles", a-t-il insisté.


Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu s'adresse à la presse le 29 novembre 2021 à Pointe-à-Pitre (AFP/Christophe ARCHAMBAULT)

"Tout va être mis en oeuvre pour libérer les barrages" qui entravent encore par endroits la circulation sur l'île "et les renforts participent de ça", a poursuivi Sébastien Lecornu.

Lundi, le Collectif des socio-professionnels, qui rassemble plusieurs corps de métiers très différents (transporteurs, taxis, BTP, tourisme), a menacé d'"une action" d'ici 24 heures s'il n'était pas invité aux négociations.

Le collectif avait barré la Guadeloupe durant trois jours en février.

- Rapport de forces-

Né du refus de l'obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, et a occasionné des violences, pillages et incendies, comme en Martinique.


Un soignant sur un barrage mis en place à Fort-de-France, en Martinique, le 27 novembre 2021 (AFP/Archives/LOIC VENANCE)

Les deux îles sont placées sous couvre-feu.

Sébastien Lecornu a par ailleurs vivement critiqué les responsables syndicaux qui "ont commencé à vouloir chercher des amnisties" pour les auteurs de violences.

Côté syndicats, la délégation estime que Sébastien Lecornu "n'est pas venu pour négocier, mais parce qu'il a été forcé par le rapport de forces que nous avons installé".

Maïté Hubert-M'Toumo, de l'UGTG, rappelle leurs revendications "prioritaires" comme "l'arrêt des suspensions des personnels et professions libérales" non-vaccinés, la "suspension des condamnations des personnes pour les violences", et un "plan d'urgence pour la qualification des jeunes et les conditions de travail des familles guadeloupéennes".


Covid-19 en France : la situation dans les Antilles (AFP/Kenan AUGEARD)

Alors que de nombreux domaines sont gérés par les collectivités territoriales (distribution d'eau, voierie, transport, environnement, formation professionnelle), Sébastien Lecornu a également placé les élus locaux face à leurs responsabilités.

"Je veux bien me faire engueuler pour des choses que l'Etat n'a pas faites avant même que nous soyons au pouvoir (….) ce qui est compliqué c'est de se faire engueuler pour des choses dont l'Etat n'est pas responsable", a-t-il affirmé.

"Il faut que chacun soit à sa place dans ce territoire", a ajouté le ministre, qui avait déclaré vendredi que le gouvernement était "prêt" à "parler" de davantage d'autonomie pour la Guadeloupe.

Plus tôt, les élus locaux guadeloupéens avaient décidé de ne pas se rendre à une rencontre prévue avec le ministre, qui a néanmoins participé à une visio-conférence avec 16 maires de l'île.


Des policiers déblaient un barrage dressé sur une route au Lamentin, en Martinique, le 29 novembre 2021 (AFP/Alain JOCARD)

"(...) Nous ne voyons pas cet état d'esprit d'apaiser la situation et de faire en sorte que les conditions soient réunies" pour sortir de crise, a indiqué Guy Losbar, ex-président du département dont l'élection a été annulée, pour justifier le refus des élus locaux.

Sébastien Lecornu rencontrera également en Martinique les élus locaux et l'intersyndicale, qui ont signé avec l'Etat un "accord de méthode" pour tenter de sortir de la crise.

Sept thématiques (santé, jeunesse, vie chère dont prix des carburants et du gaz, transports, chlordéconomie, pêche, culture) doivent faire l'objet de discussions.

"La situation n'est en rien comparable entre la Guadeloupe et la Martinique puisqu'en Martinique, (les) préalables républicains" aux négociations "ont été remplis par les élus et l'intersyndicale" a estimé Sébastien Lecornu.

© 2021 AFP

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