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Prise à la gorge par sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne s'est découvert un autre talon d'Achille : le poids des capitaux russes dans ses raffineries de pétrole, oléoducs et autres réservoirs de gaz.
Les filiales des géants Gazprom et Rosneft sont des acteurs clés des infrastructures énergétiques du pays.
Responsables politiques et économiques allemands se retrouvent "devant les ruines" d'une coopération avec la Russie longtemps perçue comme garante d'une détente avec le régime de Vladimir Poutine, observe le magazine Spiegel.
"Ils doivent se rendre à l'évidence, poursuit l'hebdomadaire : ils n'ont pas fait appel à des agents du changement au sein de la Russie, mais peut-être à des chevaux de Troie du Kremlin".
- Réservoirs
Début avril, le gouvernement allemand a pris une décision inédite : prendre temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom, mesure radicale justifiée par un transfert opaque de la propriété de l'entreprise.
Le ministre de l'Economie a invoqué des enjeux "d'ordre public et de sécurité" nationale.
Et pour cause : détenu par Gazprom, le réservoir de Rehden (nord-ouest), en Basse-Saxe, représente à lui seul environ 20% de la capacité totale de stockage de gaz de l'Allemagne.
D'une capacité de 4 milliards de mètres cubes de gaz, il est présenté comme le plus grand d'Europe. Appartenant jusqu'en 2015 au groupe allemand BASF, il avait été cédé à la société Astora, filiale de Gazprom
Le groupe russe est soupçonné d'avoir délibérément maintenu son stockage à un faible niveau pendant l'été précédant l'invasion de l'Ukraine. Le réservoir de Rehden n'est plus rempli qu'à 0,5%.
Astora possède d'autres installations de stockage à Jemgum, à la frontière avec les Pays-Bas, et à Haidach, en Autriche.
Gazprom Germania détenait aussi une participation dans un important stockage en cavité saline, non loin de Hambourg.
- Réseaux de distribution
Gascade, l'un des plus importants opérateurs de réseaux de distribution de gaz en Allemagne, est également détenu à 50,03% par Gazprom-Germania.
L'entreprise décrit son réseau de 3.200 kilomètres de gazoducs comme "la plaque tournante du transport européen du gaz naturel". Ses tuyaux baptisés Eugal, Midal, Stegal ou Weda transportent la matière première vers les métropoles allemandes.
Sur son site internet, la société affirme agir de manière indépendante : "l'activité de transport de Gascade n'est pas soumise à l'influence du groupe Gazprom ou à celle de tout autre actionnaire."
D'autres liaisons importantes comme le gazoduc nord-européen NEL et le gazoduc Opal de la mer Baltique appartiennent à l'entreprise Wiga transports, dans lequel Gazprom Germania détient une participation de 49,98%.
Le reste de Gascade et de Wiga Transport est détenu par le groupe allemand Wintershall Dea - dont l'oligarque russe Mikhail Fridman, désormais sous sanctions occidentales, est propriétaire à un tiers.
Avec une part de marché d'environ 20%, Wingas, filiale à 100% de Gazprom-Germania, joue un rôle de premier plan dans la distribution de gaz, notamment aux services publics municipaux allemands, à des entreprises industrielles et des centrales électriques.
La tutelle de l'Etat allemand sur les filiales de Gazprom est prévue jusqu'au 30 septembre. Durant cette période, le gouvernement devra choisir entre nationalisation et vente à un nouveau propriétaire.
- Raffineries
La filiale Rosneft Allemagne du géant pétrolier russe revendique assurer un quart de toutes les importations allemandes de pétrole brut.
L'entreprise est propriétaire majoritaire de la raffinerie PCK de Schwedt, à l'est de Berlin. Ce site peut traiter environ 11,6 millions de tonnes de pétrole brut par an, ce qui correspond à environ 11% de la consommation totale de pétrole de l'Allemagne.
Rosneft veut racheter la participation de 37,5% que possède le groupe anglo-néerlandais Shell dans la raffinerie faisant passer ses part à 92%.
L'Office fédéral des cartels avait approuvé cette transaction quelques jours avant le déclenchement de la guerre. Le ministère de l'Economie examine actuellement si l'achat peut encore être arrêté.
Rosneft Allemagne détient également 24% et près de 29 % des actions des grandes raffineries Miro et Bayernoil dans le sud de l'Allemagne.
Comme Gazprom dans le secteur du gaz, Rosneft est également l'un des plus importants distributeurs et logisticiens pour le pétrole. Selon le quotidien Handelsblatt, les sociétés du groupe fournissent 4.000 clients majeurs en Allemagne.
© 2022 AFP
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jamariuscky
11/04/22 08:42
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Prévarication quand tu nous tiens ! |
Dubaisan
11/04/22 12:54
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Et VDL qui déclarait l'autre jour que "l'économie russe était en voie de décomposition"..... |
JMPBW
11/04/22 13:52
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De la part de la VRP étasunienne à la commission Européenne rien de surprenant dans la déclaration d'Ursula von der Leyen. Après les vaccins et les traitements contre le covid, bienvenue aux F35 et au gaz de schiste. Le siphonnage des portes-monnaie des européens n'en est qu'à son début. On leur imposera bientôt de financer la reconstruction de l'Ukraine, la mise en place d'une défense anti-missiles made in Israel ou USA. Comparé à l'endettement US, les européens ont encore de la marge. Faut pas s'inquiéter. |
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