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Entrée au capital d'Air France-KLM: AccorHotels calme le jeu


Actualité publiée le 05/06/18 16:51

Le numéro un européen de l'hôtellerie AccorHotels a testé les marchés sur une éventuelle entrée au capital d'Air France-KLM (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Le PDG du numéro un européen de l'hôtellerie AccorHotels a refroidi mardi les spéculations sur l'éventuel rachat par son groupe de la part de l'Etat dans Air France-KLM, une opération qui laissait spécialistes et marché boursier dubitatifs.

Le titre Accor avait plongé de près de 7% lundi après que le groupe hôtelier eut reconnu des "réflexions" à un "stade préliminaire" sur une prise de participation minoritaire dans la compagnie. L'action se reprenait mardi, gagnant 2,60% à 45,45 euros en milieu d'après-midi.

Les investisseurs ont pris connaissance des déclarations prudentes du PDG d'AccorHotels Sébastien Bazin sur ce projet.

"L'unique raison pour laquelle nous poursuivons les discussions, c'est ma volonté de renforcer le partenariat" des deux sociétés dans les activités numériques, les programmes de fidélisation et le marketing en ligne, a-t-il déclaré à New York lors d'une conférence, selon ses propos rapportés par l'agence Bloomberg.

"Nous n'avons pas besoin d'être un investisseur pour nouer un partenariat", a-t-il affirmé.

Dimanche, le quotidien les Echos assurait que le numéro un européen de l'hôtellerie convoitait la part de 14,3% de l'Etat dans la compagnie aérienne.

Interrogée, une analyste parisienne souhaitant conserver l'anonymat jugeait mardi les déclarations de M. Bazin "rassurantes". "Cela change la donne", estimait-elle.

"Je pense qu'Accor a attendu de connaître la réaction du marché, et il a eu une assez bonne visibilité sur ce qu'il en pense".

Car à l'unisson de ses homologues, l'analyste s'interrogeait sur la volonté d'AccorHotels de "mettre de l'argent" dans la compagnie franco-néerlandaise en pleine crise sociale, "sur laquelle on n'a aucune visibilité".

"Même si c'est à sa portée: cela ne lui coûterait qu'environ 400 millions d'euros", ajoutait-elle. Le groupe vient de céder 55% d'AccorInvest, l'entité regroupant ses activités immobilières, ce qui représente un apport de liquidités brut de 4,4 milliards d'euros.

"Cela va à l'encontre de ce qu'on nous a vendu comme stratégie depuis trois ou quatre ans: un renforcement dans l'hôtellerie traditionnelle, où Accor a déjà investi 6 milliards d'euros", estimait-elle.

- "Clairement négatif" -

Car le projet, prêté au groupe, de bâtir un leader européen du voyage de nationalité française a laissé dubitatifs les spécialistes du secteur.

"Ce n'est pas en étant un acteur franco-français qu'on va concurrencer Expédia ou Booking, Ryanair ou Easyjet", résumait-elle.

La veille, l'analyste de la banque Barclays, James Rowland Clark, avait lui aussi d'emblée qualifié ce rapprochement "clairement négatif" pour le groupe hôtelier.

"Tout accord ferait dévier Accor de son objectif principal: utiliser ses liquidités pour des acquisitions hôtelières ciblées qui le renforceront sur ses marchés coeur de cible", selon lui.

"Nous doutons que les bénéfices d'une alliance tirée de programmes de fidélité et de services communs justifient l'opération", expliquait-il.


Des avions de la compagnie Air France à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, le 24 avril 2018 (AFP/Archives/STEPHANE DE SAKUTIN)

Pour l'analyste, si "les rachats récents auxquels a procédé le groupe - Mantra, Movenpick, Atton - étaient justifiés au plan stratégique, en revanche la logique d'un investissement au sein d'Air France-KLM poserait question".

En revanche, la perspective d'un "partenariat pour développer de nouvelles offres ou de nouveaux services" pourrait "être une bonne idée", estimait-il.

Mardi, la ministre des Transports Elisabeth Borne s'est elle aussi employée à apaiser les spéculations en réaffirmant que la priorité du gouvernement était de retrouver une direction stable à la compagnie.

"L'objectif, c'est qu'il puisse y avoir un nouveau dirigeant à la rentrée - et c'est vraiment ça la priorité - un nouveau PDG qui pourra définir la stratégie de l'entreprise et c'est à l'aune de cette stratégie qu'on pourra apprécier le projet industriel", a-t-elle déclaré sur LCI.

La compagnie est dirigée par une présidente par intérim, Anne-Marie Couderc, depuis la démission du PDG Jean-Marc Janaillac début mai.

Du point de vue des intérêts d'Air France-KLM, un rapprochement avait été jugé plus positivement lundi, comme pouvant permettre une plus grande "intégration verticale", au moment où les compagnies aériennes "cherchent à accroître les revenus tirés des hôtels/vacances et des plans de fidélisation", affirmait Crédit Suisse.

© 2018 AFP

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