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Eolien en mer: EDF s'implante au Royaume-Uni en attendant la France


Actualité publiée le 06/10/17 19:16

La ferme éolienne de Scroby Sands dans la mer du Nord, le 27 août 2008 (AFP/Archives/SHAUN CURRY)

Malgré le retard des chantiers de ses projets français, embourbés dans des recours, EDF croit toujours pouvoir se faire une place dans l'éolien en mer posé et fourbit ses armes au Royaume-Uni, où il vient d'achever la construction d'un parc expérimental.

Les cinq éoliennes se détachent du paysage marin à quelques encablures du port de Blyth, près de Newcastle, dans le nord-est de l'Angleterre. Ces monstres des mers, hauts d'environ 200 mètres avec des pales en carbone de 190 mètres de long, sont les éoliennes les plus puissantes installées à ce jour dans un parc offshore.

Construites par la coentreprise nippo-danoise MHI-Vestas, elles produiront leurs premiers mégawattheures "d'ici dix à quinze jours", explique Matthieu Hue, directeur général d'EDF Energy Renewables, coentreprise entre deux filiales du groupe français, EDF Energies nouvelles et EDF Energy.

Le chantier a commencé cet été et s'est achevé il y a quelques semaines.

Si Blyth est un petit parc à seulement six kilomètres du littoral, c'est parce qu'il a été attribué à EDF EN sur un site dédié par les pouvoirs publics britanniques à l'expérimentation de nouvelles technologies éoliennes.

Outre la puissance record de 8,3 mégawatts de ses éoliennes, ce parc pilote teste d'autres innovations, sur la technique de pose des fondations des turbines et sur le raccordement du parc au réseau.

Elles ont pour but d'améliorer la rentabilité des parcs en réduisant leurs coûts de construction et d'exploitation, alors que les prix de l'électricité éolienne ne cessent de baisser.

L'électricité produite sur le parc de Blyth, projet lancé en 2013, sera vendue autour de 145 livres le mégawattheure (environ 160 euros), selon M. Hue. Mi-septembre, des enchères ont fait ressortir des prix inférieurs à 80 livres/MWh pour des parcs qui seront mis en service d'ici 2023.

EDF espère dupliquer ces innovations ailleurs, comme par exemple sur le parc français qu'il développe au large de Fécamp (Seine-Maritime) et qui aura le même type de fondations.

A condition que ce chantier, comme ceux des deux autres projets français du groupe, à Courseulles (Calvados) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), puissent démarrer.

Attribués en 2012 à EDF, ils sont toujours suspendus à plusieurs recours devant la justice.

- Chine, Etats-Unis en ligne de mire -

Si la cour d'appel de Nantes en a rejeté plusieurs, dont un lundi dernier sur le parc de Courseulles (Calvados), le Conseil d'Etat est encore saisi.

Les décisions finales d'investissement, un temps attendues pour cette année, seront finalement prises "quelque part en 2018" espère Antoine Cahuzac, PDG d'EDF Energies nouvelles, si les recours n'aboutissent pas.

Ces parcs ne seront donc probablement pas mis en service avant 2022.

En attendant, le groupe qui affiche quand même des ambitions dans l'éolien en mer, guette d'autres opportunités.

"Vu la vitesse à laquelle cela se développe en France, on a intérêt à regarder à l'international", affirme Antoine Cahuzac.

En Europe, Blyth est le deuxième parc éolien en mer mis en service par EDF EN, après celui de Teeside (62 MW) en 2013, également au Royaume-Uni. Le groupe français détient également une participation dans un parc de 325 MW en exploitation en Belgique.

Le potentiel européen dans l'éolien en mer posé est encore important, avec environ 12 GW installés aujourd'hui. Sans parler à plus long terme de l'éolien flottant, sur lequel EDF travaille aussi.

Mais déjà largement dépassé en Europe par les acteurs des pays nordiques, EDF EN regarde surtout vers les Etats-Unis, où certains Etats de la côte Est ont des velléités dans l'offshore, mais surtout en Chine, où l'éolien en mer est quasi inexistant aujourd'hui, et où le groupe cherche actuellement de potentiels partenaires locaux.

"Le marché va se développer car on peut mettre de l'éolien en mer sur les côtes sud, près des zones de consommation", explique M. Cahuzac.

"Le gros problème de ce marché, c'est d'y pénétrer pour des acteurs non chinois", juge toutefois Alexis Gazzo, associé du cabinet EY spécialiste des énergies renouvelables, même si selon lui EDF EN pourrait profiter de la présence de longue date du groupe EDF dans le pays.

A terme, EDF veut pouvoir mettre en service "entre 500 MW et un gigawatt tous les deux ou trois ans", indique M. Cahuzac.

© 2017 AFP

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