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Equateur: l'ex-président Correa prêt à rentrer pour lancer une Constituante


Actualité publiée le 23/09/17 14:15

L'ex-président d'Equateur, Rafael Correa, le 22 septembre 2017 à Bogota (AFP/Raul ARBOLEDA)

Trois mois ne se sont pas écoulés, depuis sa retraite politique en Belgique, que l'ex-président d'Equateur, le charismatique mais polémique Rafael Correa pense à regagner son pays pour affronter son ancien allié et successeur Lenin Moreno.

En marge d'une conférence sur l'éducation à Bogota, Rafael Correa a parlé avec l'AFP, lors d'une interview exclusive au cours de laquelle il a traité de "traître" et de "médiocre" celui qui a été son vice-président de 2007 à 2013.

L'ancien chef d'Etat socialiste a également accusé Lenin Moreno de vouloir l'envoyer en prison et a abattu ses cartes pour résoudre la crise qui divise son parti: récupérer le pouvoir via une Assemblée constituante.

Ce même mécanisme avait permis au champion de la "Révolution citoyenne", qu'il a instaurée en Equateur, de faire adopter une nouvelle Constitution en 2008.

Une Constituante pourrait signifier la fin du gouvernement de M. Moreno, entraîner de nouvelles élections et permettre à cet économiste, bénéficiant d'une grande popularité, notamment auprès des plus défavorisés, de tenter de revenir au pouvoir avant 2021, l'échéance du mandat de son successeur.

Il s'agit de la première interview en Amérique latine de Rafael Correa, qui a dirigé l'Equateur pendant dix ans. Parti le 10 juillet pour la Belgique, pays de son épouse, il affirmait vouloir se retirer de la politique et enseigner l'économie.

- Que se passe-t-il en Equateur ?

"C'est terrible, c'est extrêmement douloureux, extrêmement injuste. Ces gens appliquent le programme de l'opposition, nous persécutent, nous font passer pour des corrompus, des inutiles (....) C'est d'une déloyauté, d'une ingratitude terrible et ils osent dire qu'ils ne trahissent pas la révolution quand ils mettent en cause une gestion économique qui a été extraordinaire."

- Vous pensez revenir à la politique?

"Je voulais me retirer au moins quelques années et probablement de manière définitive (...) Je pensais me retirer et j'étais si tranquille: nous avons gagné grâce au peuple équatorien la majorité à l'assemblée, nous avons gagné la présidence. Et maintenant, c'est pire que si l'opposition l'avait emporté, avec beaucoup plus de méchanceté, beaucoup plus de mensonge, beaucoup plus d'indécence.

S'ils continuent à mettre à bas ce qui a été obtenu, nous allons promouvoir une Assemblée nationale constituante et, si cette Assemblée nationale constituante est promue, je devrai rentrer comme candidat. Cela va beaucoup me coûter sur le plan familial, mais je sais parfaitement quelle est ma responsabilité face à l'Histoire.

- Que cherche le gouvernement ?

"Ils cherchent mon inéligibilité, comme pour Lula, à supprimer la réélection indéfinie, mais pas juste ça: ils cherchent à m'envoyer en prison (...) Ils veulent organiser une consultation populaire dont nous ne connaissons pas encore les questions (...) Elles vont sûrement porter sur le changement des autorités de contrôle, sur la fiscalité. Changer la fiscalité, mettre un ennemi à moi, et Correa en prison, c'est ce qu'ils cherchent. Il faut le voir clairement."

- Et le vice-président Jorge Glass soupçonné de corruption ?

Je connais Jorge Glas depuis toujours. Nous avons travaillé ensemble. Non seulement, il n'a jamais volé un centime, mais il a risqué sa vie pour éviter qu'on vole un centime (...) Il n'y a pas la moitié d'une preuve contre Jorge Glas, mais la presse l'a déjà condamné (...) S'ils démontrent que Jorge Glas a reçu 20 centimes, je serai le premier à demander qu'il aille en prison. Mais qu'ils le démontrent!

- Quelle va être la politique internationale de Lenin Moreno ?

"Je pense qu'elle va bientôt changer. Nous avons toujours su que Moreno était un type sans convictions. Nous ne savions pas qu'il était un traître et un médiocre (...), qu'il était si déloyal, si mauvais, si pervers. Il n'a pas encore changé de politique internationale en partie du fait de la ministre des Affaires étrangères (Maria Fernanda Espinosa), qui a des principes idéologiques, bien qu'elle se soit très mal comportée aussi.

Il ne veut pas ouvrir un autre front interne maintenant (...) parce qu'il y a des gens qui veulent maintenir une politique internationale souveraine, latino-américaine (...), mais pour que cela change, ce n'est qu'une question de temps."

© 2017 AFP

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