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Face au changement climatique, les pays riches appelés à aider les plus pauvres


Actualité publiée le 15/06/22 16:25
Un villageois marche dans un étang asséché,  le 11 mai 2022 dans le village de Bandai, dans le district de Pali (ouest de l'Inde)
Un villageois marche dans un étang asséché, le 11 mai 2022 dans le village de Bandai, dans le district de Pali (ouest de l'Inde) (AFP/Prakash SINGH)

Sécheresse, perte de récoltes, montée des eaux... Le changement climatique entraîne déjà son lot de morts et de destructions dans les pays pauvres, et les appels se multiplient pour que les pays riches les aident financièrement à s'adapter à cette nouvelle réalité.

Le financement des "pertes et préjudices" subis par les pays pauvres est au coeur de négociations internationales cette semaine à Bonn, en Allemagne, en amont du sommet COP27 de l'ONU en Egypte en novembre.

"Les impacts du changement climatique sont sans frontières", a rappelé la patronne de l'ONU-Climat, Patricia Espinosa. "Ils continuent d'affecter en particulier les personnes, communautés et pays les plus vulnérables, de manière disproportionnée".

Alors que les négociateurs climat sont réunis en Allemagne, la corne de l'Afrique est frappée par une sécheresse menaçant de famine des dizaines de millions d'habitants.

Même si le lien entre cet épisode et le réchauffement n'est pas avéré, "ce type d'impact représente un solide argument pour le fonds +pertes et préjudices+", dit à l'AFP Mohamed Adow, directeur du think tank Power Shift Africa. "Les pays riches bloquant le processus sur les +pertes et préjudices+ auront de plus en plus le sang des victimes du changement climatique sur leurs mains".

Les pays en développement veulent un fonds spécifique pour aider les pays pauvres, les moins responsables du changement climatique, à faire face à ses impacts, quand les pays riches, en premier lieu les Etats-Unis, préfèrent s'appuyer sur des dispositifs déjà existants.

Ali Abdullahi Mohamed, 27 mois, souffrant de malnutrition sévère, est examiné par une infirmière dans un hôpital de Mogadiscio, en Somalie en proie à la sécheresse, le 1er juin 2022
Ali Abdullahi Mohamed, 27 mois, souffrant de malnutrition sévère, est examiné par une infirmière dans un hôpital de Mogadiscio, en Somalie en proie à la sécheresse, le 1er juin 2022 (AFP/Ed RAM)

"Nous savons que les pays et communautés vulnérables font face aux impacts dévastateurs du changement climatique, comme d'ailleurs des personnes aux Etats-Unis", a dit le représentant américain Trigg Talley devant les délégués, en renvoyant vers une aide humanitaire accrue, de meilleurs systèmes d'alerte face aux catastrophes climatiques ou un accès plus grand aux assurances.

- "Goutte d'eau" -

A la COP26 de Glasgow (Royaume-Uni) fin 2021, les pays pauvres ont accepté à contrecoeur un dialogue formel sur le sujet jusqu'en 2024. Sans objectif précis, il pourrait n'être qu'un forum de discussion, craignent-ils.

"On nous a offert un processus qui n'offre pas d'objectif ni de vision clairs", regrette Michai Robertson, représentant de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS).

Actuellement, les aides sont "une goutte d'eau dans l'océan", comparées aux coûts des dégâts, ajoute-t-il. Elles ne couvrent pas toujours tous les dommages, tandis que d'autres, comme la perte de biens culturels, sont difficilement chiffrables.

Il n'existe pas "de fonds pour la perte de sites culturels recouverts par la montée des océans", a souligné la représentante des Îles Marshall, Kathy Jetnil-Kijiner.

Après plusieurs jours de discussions à Bonn, les pays en développement demandent à ce que le sujet soit officiellement à l'agenda de la COP27, estimant que le système actuel fait reposer le coût économique sur les épaules des plus vulnérables.

De plus, les habitants affrontent souvent "de multiples chocs sur plusieurs années successives", souligne Teresa Anderson, de l'ONG Action Aid.

La hausse du thermomètre de près de 1,2°C en moyenne à l'échelle de la planète depuis la période pré-industrielle provoque déjà des dégâts considérables et les experts climat de l'ONU, le Giec, ont rappelé cette année que cela ne fera que s'aggraver à chaque dixième de réchauffement.

Un cimetière inondé par l'océan dans l'atoll de Majuro, dans les Îles Marshall, en décembre 2008
Un cimetière inondé par l'océan dans l'atoll de Majuro, dans les Îles Marshall, en décembre 2008 (AFP/GIFF JOHNSON)

Les effets du changement climatique ont fait perdre 20% de croissance aux pays les plus exposés depuis l'an 2000, selon une étude réalisée pour Climate vulnerable forum (CVF), un groupe de 55 pays d'Afrique, d'Asie-Pacifique, d'Amérique latine et des Caraïbes, et publiée le 8 juin.

L'impact économique est particulièrement important pour l'Afrique, selon le Giec. "Cela fend le coeur de voir que les gains liés au développement que nous avons fait sur les 50 dernières années ont été effacés par une crise climatique que l'Afrique n'a pas causée", regrette Mohamed Adow.

Dégâts causés par l'ouragan Maria à Roseau, en Dominique, le 20 septembre 2017
Dégâts causés par l'ouragan Maria à Roseau, en Dominique, le 20 septembre 2017 (AFP/STR)

Les pays développés se sont engagés à apporter 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud à partir de 2020 pour les aider à financer leur transition écologique et à s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique, mais cette promesse n'est pour l'instant pas tenue. Ces mêmes pays riches sont les plus responsables de l'aggravation du changement climatique, faute de réduire suffisamment leurs émissions de gaz à effet de serre.

© 2022 AFP

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8 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

JCLAUDIO
15/06/22 17:18
Les changements climatiques ont toujours existé....La grotte Cosquer située à coté de Marseille ( actuellement 36 m sous le niveau de la mer) n'est plus accessible depuis 9000 ans seulement,suite au changement climatique qui entraina la fonte des glaciers.....Nous vivons un autre épisode de ce réchauffement,et nul ni peut rien . ....Et les pays soit disant riches,ne sont en rien responsables de ce scénario incontournable......Une partie de l'humanité est appelée à disparaitre,par la famine,les maladies ,la montée des eaux et des températures....Inutile d'ajouter de la culpabilité au drame qui est en train de se jouer........
fipuaa
15/06/22 17:22

l'aide internationale consiste à prendre aux pauvres des pays riches pour donner aux riches des pays pauvres

fraxinus
15/06/22 17:33

Bonjour à toutes et à tous,

Il y a toujours une part de vérité ailleurs.

Transmis à titre d'information, ou de formation peut-être. Voir le cycle du carbone.

"""Depuis la révolution industrielle (vers 1850), les activités humaines consomment de plus en plus d’énergie. Celle-ci est majoritairement extraite des sous-sols de notre planète sous forme de gaz, de pétrole ou de charbon. La combustion de ces produits induit en particulier le rejet de dioxyde de carbone (CO2) vers l’atmosphère. Les mesures effectuées sur la teneur en CO2de l’atmosphère à partir des archives glaciaires portant sur le dernier millénaire, ont mis en évidence une grande stabilité de celle-ci: 280 ±10 ppmv (partie par million en volume) (Barnola et al., 1995, Etheridge et al., 1996). Elles ont également montré que les rejets anthropiques de CO2 ont fait passer la concentration de ce gaz dans l’atmosphère à 365 ppmv environ à l’heure actuelle en atmosphère non polluée. Cette augmentation est à mettre en parallèle avec les variations naturelles de la concentration de ce gaz lors des transitions glaciaire-interglaciaires, qui atteignent environ 100 ppmv en quelques milliers d’années. Ceci signifie que la modification anthropique de la composition de l’atmosphère en CO2 est équivalente en amplitude, mais 10 à 20 fois plus rapide que les changements naturels les plus importants. Le CO2 fait partie de la famille des gaz dits “à effet de serre” (comme la vapeur d’eau, le méthane (CH4) ou encore le protoxyde d’azote (N2O)), ce qui signifie que ces molécules possèdent la propriété de capter l’énergie émise par la surface de la Terre dans les grandes longueurs d’ondes (InfraRouge) et d’en restituer une partie en direction de la surface. L’effet de serre, majoritairement assuré par la vapeur d’eau, est essentiel à la vie puisqu’on peut montrer par le calcul que, sans lui, la température qui régnerait à la surface de la Terre serait en moyenne de –19° C au lieu des +15° C observés """

N o v a
15/06/22 18:40

Entièrement d'accord avec toi JCLAUDIO.

Il faut savoir concernant les rejets de CO2 que la planète elle-même en rejette 75% (par les volcans ...), 20% sont dus à l'élevage et ... 5% à l'activité humaine.

Et dans ces 5%, 20% sont dus au transport. Soit 1% du total.

Tous les "scientifiques" ont "curieusement oublié" qu'il faisait bien plus chaud qu'actuellement au début du moyen-âge et ce n'était pas du à l'activité humaine. L'être humain est toujours là, ainsi que les animaux et les plantes. Comment leur apporter du crédit quand ils raisonnent à l'échelle humaine pour une planète de 4,6 milliards d'années ?

Pourquoi les vikings ont appelé le Groënland de cette façon quand ils l'ont découvert ? Grüne/green et land.

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