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Faire du coronavirus un passager indésirable: le nouveau défi du transport aérien


Actualité publiée le 01/05/20 08:38

Des avions de la compagnie aérienne Emirates sur le tarmac de l'aéroport de Dubaï, le 6 avril 2020 (AFP/Archives/KARIM SAHIB)

Remettre les pieds dans un avion sans craindre le coronavirus: compagnies aériennes et aéroports étudient toutes les pistes pour assurer la sécurité sanitaire des passagers et les mettre en confiance, afin de permettre au trafic de redécoller.

Il faut trouver "le plus vite possible" des procédures communes à tous les pays car elles sont "un élément clé de la levée des restrictions" de circulation, a commenté il y a quelques jours Alexandre de Juniac, le patron de l'Iata, qui rassemble 290 compagnies aériennes.

"L'idée de se remettre dans un avion, avec des gens qui viennent de partout dans le monde, pour aller n'importe où dans le monde, retrouver des gens qui eux-mêmes reviennent de n'importe où dans le monde dans un aéroport, c'est-à-dire dans le pire bassin de culture pour se contaminer, je pense que ça va mettre très longtemps avant que les gens le refassent spontanément", explique à l'AFP Joël Hazan, expert du Boston Consulting Group (BCG).

Ce sentiment est confirmé par un sondage de l'Iata réalisé dans onze pays et selon lequel seuls 14% des consommateurs remonteraient dans un avion aussitôt les restrictions levées, 40% attendraient six mois ou plus et la majorité un ou deux mois.


Un message vidéo invite les passagers à tousser ou éternuer dans leur coude dans un avion au départ de l'aéroport de Minneapolis, le 25 avril 2020 (AFP/Archives/Sébastien DUVAL)

"Tout l'enjeu, c'est d'arriver à trouver les protocoles qui permettent d'assurer un bon niveau de prévention, un niveau de sécurité qui soit satisfaisant, tout en permettant une exploitation qui soit économiquement viable", estime Bertrand Mouly-Aigrot, expert en transport aérien au cabinet Archery Strategy Consulting, interrogé par l'AFP.

- Infection à bord "très improbable" -

Mise à disposition de gels nettoyants pour les mains dans l'aéroport, contrôle de la température avant de monter à bord, port du masque par les passagers et les équipages à bord et dans l'aéroport, tests de dépistage du coronavirus, désinfection des cabines avec un produit virucide: les solutions sont multiples et s'additionnent.


Un passager donne son passeport avant le départ à l'aéroport de Dubaï, le 6 avril 2020 (AFP/Archives/KARIM SAHIB)

"Comme pour les transports terrestres, nous allons demander le port du masque obligatoire dans les avions", a annoncé jeudi le secrétaire d'Etat français aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dans une interview au Parisien. La France est aussi favorable à la prise de température des voyageurs dans les aéroports, mais pas en revanche à l'idée d'un passeport sanitaire, a-t-il ajouté.

La distanciation physique à bord des avions n'est pas financièrement viable car il faudrait assurer des vols en dessous de leur seuil de rentabilité, disent de concert les compagnies aériennes.

Alors que début avril le trafic au niveau mondial avait chuté d'environ 80%, les compagnies choisissent des solutions en ordre dispersé.

Air France, cible de vives critiques sur les réseaux sociaux à la suite de la diffusion d'une photo montrant des passagers assis côte à côte sans masque, a décidé de distribuer des masques aux passagers qui n'en possèdent pas déjà.


Des passagers portant un masque de protection contre le coronavirus font la queue au comptoir d'enregistrement à l'aéroport de Dubaï, le 6 avril 2020 (AFP/Archives/KARIM SAHIB)

Aéroports de Paris et la région Ile-de-France ont lancé un appel à projets dans les domaines des technologies de détection individuelles rapides et de nouveaux services à commande vocale ou de paiement non tactiles.

A l'aéroport international de Dubaï, les gants et les masques sont obligatoires et des scanners thermiques vérifient la température à l'entrée de l'aéroport.

De son côté, la compagnie Emirates a indiqué avoir réalisé il y a deux semaines les premières expériences de tests sanguins rapides avec la possibilité de fournir aux pays qui l'exigent des certificats de test Covid-19.

Pour Lufthansa, "l'infection à bord reste très improbable". Le groupe allemand avait dans un premier temps demandé de maintenir le siège voisin libre. Il a levé cette obligation et exige désormais à partir du 4 mai et jusqu'au 31 août le port d'un masque par les passagers et pour les agents de bord en contact avec les clients.

Le système de ventilation des cabines "a été optimisé après plusieurs crises dont celle du SRAS" (syndrome respiratoire aigu sévère, 2002-2003), a expliqué jeudi le patron d'Airbus Guillaume Faury sur RTL.

"L'air vient de l'extérieur, il est très fortement filtré et il est ventilé du haut en bas. On n'est pas dans le flux d'air des voisins, il n'y a pas d'aérosol qui reste en suspension dans l'air puisque l'air circule en permanence, il est renouvelé complètement toutes les deux à trois minutes", a-t-il ajouté. Pour lui, "à bord il n'y a pas de difficulté particulière".

Quand on pense à un avion, "on a l'image d'un tube métallique fermé où on se promène très haut et où c'est probablement le pire des endroits pour se faire contaminer. La réalité, c'est que c'est exactement le contraire", selon Jean-Brice Dumont, directeur de l'ingénierie chez Airbus.

© 2020 AFP

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