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Ghosn visé par une enquête sur son mariage au château de Versailles


Actualité publiée le 11/03/19 21:55

Carlos Ghosn et son épouse Carole au festival de Cannes, le 26 mai 2017 (AFP/Archives/LOIC VENANCE)

Des ennuis judiciaires au Japon et désormais une enquête en France: la justice s'intéresse aux conditions du mariage de Carlos Ghosn, organisé dans le château de Versailles en 2016 dans le cadre d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement public.

Après un signalement de Renault début février, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête sur le financement de la cérémonie organisée le 8 octobre 2016 par l'ancien patron de Renault, poursuivi au Japon pour des soupçons de malversations financières, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Ce jour-là, Carlos Ghosn célèbre en grande pompe son mariage avec sa femme Carole dans le faste du château de Versailles. Celui qui est alors le patron emblématique de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi s'est vu mettre à disposition pour l'évènement la galerie des Cotelle et le péristyle du Grand Trianon.

M. Ghosn n'a toutefois pas eu à dépenser un centime pour la location des lieux, pourtant évaluée à 50.000 euros. Il a pu en bénéficier en raison d'une convention de mécénat signée entre Renault et le Château de Versailles, d'un montant de 2,3 millions d'euros.

Ce don autorisait Renault à recevoir une contrepartie à hauteur de 25% de son mécénat, soit dans le cas présent, 575.000 euros.

C'est grâce à un audit interne mené en novembre, peu après l'arrestation de M. Ghosn au Japon, que Renault a porté à la connaissance de la justice l'existence de cet avantage en nature "affecté au bénéfice personnel de M. Ghosn", selon le constructeur.


Jean Yves Le Borgne à Bordeaux, le 24 mars 2015 (AFP/Archives/MEHDI FEDOUACH)

L'avocat de Carlos Ghosn, Jean-Yves Le Borgne, avait dans la foulée rappelé que son client a "réglé tous les frais de son mariage", même si "la salle de Versailles a été mise à sa disposition sans facturation".

Il assurait même que son client était "prêt" à rembourser les 50.000 euros au château de Versailles. "Il n'a jamais été conscient qu'il les devait puisqu'il n'a jamais été facturé", avait-il expliqué. "Il a cru que c'était gratuit".

Joint lundi par l'AFP, l'avocat n'a pas souhaité faire de commentaires.

- "Imaginations en ébullition" -

Peu après les révélations sur le mariage, les Echos et l'Express avaient rapporté qu'un dîner de gala avait été organisé au château de Versailles en 2014 pour un montant de 600.000 euros réglé par le constructeur automobile.

Officiellement, il s'agissait d'un événement pour les 15 ans de l'Alliance Renault-Nissan mais, selon les deux médias, l'assistance était davantage composée de proches de M. Ghosn que de représentants des deux constructeurs.

La date de l'évènement, le 9 mars, correspondait en outre exactement aux 60 ans du chef d'entreprise, et non à l'anniversaire de l'alliance entre les groupes français et japonais.

"Les imaginations sont en ébullition", avait réagi ironiquement Me Le Borgne pour défendre son client. Aucune enquête n'a été ouverte concernant l'organisation de ce dîner.


Carlos Ghosn et son épouse Carole, à Tokyo le 9 mars 2019 (JIJI PRESS/AFP/Archives/JIJI PRESS)

Cette nouvelle enquête vient s'ajouter aux tracas judiciaires de Carlos Ghosn. Celui qui était vénéré au Japon pour avoir sauvé Nissan a été arrêté le 19 novembre à Tokyo et placé dans le centre de détention de Kosuge, dans le nord de la capitale, où il a passé plus de 100 jours en détention. Il a été libéré après versement d'une caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros) et est désormais assigné à résidence depuis le 6 mars.

Il est soupçonné d'abus de confiance et de minoration de revenus dans les déclarations pour un montant de 9,23 milliards de yens (74 millions d'euros) de 2010 à 2018.

M. Ghosn, qui était à la tête de Renault depuis 2005, a démissionné de son poste fin janvier. Il avait en revanche été démis de la présidence de Nissan et Mitsubishi dès les premières révélations.

© 2019 AFP

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