Heurtey Petrochem: 'ambition de pénétrer le marché chinois'.

(CercleFinance.com) - Dominique Henri, Président-directeur général d'Heurtey Petrochem, fait un point sur la stratégie du groupe pour Cercle Finance.

Cercle Finance: Comment qualifieriez-vous les performances semestrielles, dévoilées à la mi-septembre?

Dominique Henri: Elles traduisent notre changement de périmètre, étendu au traitement du gaz. En effet, Heurtey Petrochem a acquis 60% de Prosernat, société d'ingénierie spécialisée dans le traitement du gaz naturel sur champ, au printemps dernier.

Jusqu'à présent, le groupe opérait exclusivement dans le domaine du raffinage, de la pétrochimie et de l'hydrogène, c'est-à-dire sur le marché de l'aval pétrolier. Désormais, avec Prosernat, nous travaillons également en amont et l'opération s'avère d'ores et déjà relutive pour notre groupe.

La hausse de 40% du chiffre d'affaires semestriel comprend environ 20% de croissance organique et intègre la contribution de Prosernat sur le deuxième trimestre.

Par ailleurs, le résultat d'exploitation a été impacté négativement par des dépassements de coûts survenus en phase de construction sur un contrat signé en 2009, pour un montant d'environ trois millions d'euros.

Toutefois, avec un résultat d'exploitation de 5,1 millions d'euros, en augmentation de 8%, le groupe a su démontrer qu'il avait la capacité d'absorber ce genre d'incident.

Enfin, nous bénéficions d'une large visibilité au regard de notre carnet de commandes qui représente un an de chiffre d'affaires.

Le groupe confirme donc ses objectifs annuels, à savoir un chiffre d'affaires compris entre 325 et 345 millions d'euros et un résultat d'exploitation de 11 à 13 millions d'euros.

CF: Comment abordez-vous l'environnement économique dégradé?

DH: Nous portons évidemment une attention particulière aux conditions économiques mondiales.

Toutefois, nous ne constatons pas de ralentissement de notre activité commerciale jusqu'à ce jour. Les projets et les appels d'offre se déroulent comme prévu.

La conjoncture du marché de l'aval pétrolier, au sein duquel nous opérons, ne reflète pas véritablement la conjoncture mondiale. En effet, les marchés émergents tirent la croissance sur nos marchés.

Actuellement, les capacités d'investissement de nos clients restent intactes, notamment grâce au prix élevé du baril de pétrole, supérieur à 100 dollars.

Par ailleurs, le marché du gaz devrait devenir de plus en plus attractif, tiré par la croissance des besoins en électricité. La remise en question de l'énergie nucléaire dans de nombreux pays plaide également en faveur de l'expansion de l'énergie gazière.

CF: Quelles sont les qualités d'Heurtey Petrochem pour résister à un nouveau ralentissement de l'économie?

DH: Tout d'abord, nous nous positionnons parmi les leaders sur chacun de nos segments de marché et tirons partie de notre implantation à l'international, avec un large réseau de filiales dans le monde.

Ainsi, Heurtey Petrochem a ouvert des bureaux en Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Corée, Etats-Unis, Inde, Malaisie, Roumanie et Russie.

Précisons que trois quarts des effectifs du groupe sont répartis hors de France.

Dans le but de renforcer notre exposition aux pays émergents, nous avons pour ambition de pénétrer le marché chinois dans les prochaines années et nous nous intéressons également au Brésil.

CF: Envisagez-vous de réaliser des acquisitions?

DH: Notre priorité consiste pour le moment à développer toutes les synergies possibles avec Prosernat, sans céder à la fièvre des acquisitions.

Toutefois, bien sûr, notre futur passera par un développement organique mais aussi par des opérations de croissance externe, soit dans des activités de consolidation de nos métiers, soit complémentaires.

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