(CercleFinance.com) - Selon l'agence de presse Bloomberg, le groupe français Iliad, la maison mère de Free, ferait partie des trois acteurs intéressés par les actifs que deux opérateurs mobiles italiens, Wind (filiale de VimpelCom) et Three (3 Italia, filiale de CK Hutchison Holdings), veulent vendre dans le cadre de leur projet de fusion. Ce faisant, Iliad pourrait se lancer dans les télécoms mobiles en Italie.
Sachant qu'à titre personnel, le patron et principal actionnaire d'Iliad, Xavier Niel, dispose potentiellement d'une participation importante (jusqu'à 15% environ, selon un complexe jeu d'options) au sein de l'opérateur historique local, Telecom Italia, dont Vivendi est le premier actionnaire avec près du quart du capital.
Outre Iliad, les deux autres candidats à la reprise des actifs de Wind et de Three seraient l'opérateur suisse Swisscom, qui détient en Italie le fournisseur d'accès à Internet Fastweb, ainsi que Digicel Group, un groupe caribéen dont le siège est situé en Jamaïque. En revanche, le britannique Sky aurait renoncé à se lancer dans la course.
Wind et Three entendent en effet se défaire de nombre d'actifs afin que leur fusion passe sous les fourches caudines de la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, dont les services ont déjà bloqué ces derniers mois des rapprochements similaires au Danemark et récemment au Royaume-Uni. Dans ce dernier cas, une autre filiale de CK Hutchison Holdings était d'ailleurs impliquée.
Quels sont ces actifs italiens ? Il s'agit de radiofréquences mobiles et d'environ 5.000 'tours télécoms' (des antennes relais). Selon l'agence Bloomberg, ces derniers seraient suffisants pour créer un nouvel opérateur mobile en Italie, et éventuellement rassurer les services de Margrethe Vestager quant à l'éventuelle fusion entre Wind et Three. Bloomberg ajoute que les offres 'préliminaires' (non engageantes) soumises par Iliad, Swisscom et Digicel ont d'ailleurs été transmises à la Commission européenne.
Commentant cette rumeur, les analystes de Bryan Garnier estiment ce matin le marché italien, 'où les offres d'abonnements mobiles, les appels illimités et le 'triple play' ne sont pas si développés', représenterait une opportunité intéressante pour la stratégie tarifaire de Free.
Mais attention : Iliad aurait aussi, le cas échéant, à investir 'lourdement' dans la 4G, les réseaux de Wind et de 3 Italia étant jugés 'en retard' en la matière. Gare aussi à la réaction de l'opérateur historique Telecom Italia.
Bryan Garnier rappelle que le marché italien de la téléphonie mobile est très différent de celui de la France en 2012, lorsque Free s'était invité à la table d'un quasi-oligopole formé par trois opérateurs. L'Italie, 'qui a déjà connu une guerre des prix en 2013', compte quatre opérateurs mobiles 'dont l'un (3 Italia) perd de l'argent'. Neutre sur l'action Iliad, Bryan Garnier vise 212 euros.