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Jeu de chaises musicales dans le gouvernement japonais


Actualité publiée le 11/09/19 18:41

Le nouveau ministre japonais de l'Environnement Shinjiro Koizumi (g) et le ministre japonais des Finances Taro Aso, le 11 septembre 2019 à Tokyo (AFP/Toshifumi KITAMURA)

Le ministre de la Revitalisation économique passe aux Affaires étrangères, le chef de la diplomatie à la Défense, un jeune loup populaire de 38 ans fait son entrée: le Premier ministre japonais Shinzo Abe a remanié mercredi son gouvernement.

Cette énième refonte a pour devise "stabilité et défi".

Le premier terme de ce slogan correspond au maintien de la colonne vertébrale formée par les vétérans Taro Aso, reconduit aux Finances, et le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, qui conserve ce poste et assure aussi la fonction de porte-parole de l'exécutif.

Ils sont là depuis le retour de M. Abe au pouvoir fin 2012.

Celui qui était aux Affaires étrangères, Taro Kono, passe à la Défense, ce qui peut être interprété comme un signe du soutien de M. Abe à sa fermeté dans la récente escalade de querelles avec la Corée du Sud.

Toshimitsu Motegi, l'homme au coeur des négociations commerciales avec les Etats-Unis après leur sortie de l'accord multilatéral transpacifique (TPP), change de casquette.


Le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, le 18 juin 2019 à Tokyo (JIJI PRESS/AFP/Archives/JIJI PRESS)

Il laisse celle de la Revitalisation économique pour celle de la diplomatie, une récompense, alors que Tokyo et Washington sont censés annoncer prochainement la conclusion d'une entente commerciale.

- Chouchou des médias -

Le poste des Affaires étrangères est des plus sensibles compte tenu des relations tendues avec la Corée du Sud, des différends territoriaux avec la Chine ou la Russie, outre les coups de boutoir de l'allié américain et les tergiversations de la Corée du Nord avec son programme nucléaire.

Les politologues ne s'attendent pas à des changements majeurs dans la façon dont le Japon va conduire sa diplomatie, domaine dans lequel M. Abe mène la danse. Il n'hésite pas à se rendre dans de nombreux pays et multiplie les rencontres avec les présidents américain et russe depuis qu'il a repris les commandes du pays il y a près de sept ans.

Le côté "défi" de ce nouveau gouvernement se trouve quant à lui dans un coup médiatique: la nomination d'une figure populaire, Shinjiro Koizumi, fils de l'ex-Premier ministre Junichiro Koizumi.


Toshimitsu Motegi, alors ministre de l'Economie, le 2 août 2019 à Washington (AFP/Archives/Alastair Pike)

A 38 ans, M. Koizumi, qui hérite du portefeuille de l'Environnement, est le troisième plus jeune ministre nommé au Japon depuis la fin de la guerre.

"J'espère que M. Shinjiro Koizumi va s'attaquer aux problèmes mondiaux tels que le plastique dans les océans et le changement climatique non pas par des approches éculées mais avec de nouvelles idées de la jeune génération", a déclaré M. Abe au cours d'une conférence de presse.

M. Abe a rappelé au passage qu'il devait au père de M. Koizumi d'avoir été nommé numéro deux du Parti libéral démocrate (PLD) dix ans après sa première élection à un mandat. M. Koizumi junior été élu pour la première fois il y a dix ans. "Il est plus expérimenté que je l'étais dans ma dixième année" en tant qu'élu, a-t-il ajouté.

Le jeune Koizumi est la figure montante, le personnage qui fait vibrer les médias tant par son côté beau gosse et "people" que trublion.

- L'après Abe -

Les femmes, elles, ne sont que deux (Sanae Takaichi aux Affaires intérieures et Seiko Hashimoto aux jeux Olympiques), même si M. Abe continue de dire qu'il veut une société où "brille" la gent féminine.

Les médias japonais spéculent déjà sur le nom du possible successeur de M. Abe à la tête du gouvernement, l'actuel Premier ministre devant en théorie quitter son poste en 2021.

"Abe cherche à lancer la course pour le prochain et peut-être même celui d'après", analyse Yoshimasa Maruyama, économiste de SMBC Nikko Securities.

En attendant, il espère mener à bien son ultime ambition, celle que n'a pu réaliser feu son grand-père Nobusuke Kishi lorsqu'il était Premier ministre (1957-1960), à savoir réformer la Constitution pacifiste du Japon, rédigée par les Américains en 1946, entrée en vigueur en 1947 et jamais amendée depuis.

"Avec la nouvelle formation créée aujourd'hui, le PLD (Parti Libéral-démocrate, ndlr) va appeler énergiquement à des discussions sur une révision de la Constitution", a déclaré M. Abe devant la presse.

Le Premier ministre a choisi deux nouveaux venus pour les postes de ministre de la Revitalisation économique (Yasutoshi Nishimura, un proche qui faisait déjà partie de sa garde rapprochée) et de ministre du Commerce et de l'Industrie (Isshu Sugawara, ex-vice ministre des Finances).

kap-si-mis-uh/lth

© 2019 AFP

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