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L'agriculture bio, c'est bon pour les abeilles, selon une étude


Actualité publiée le 26/06/19 12:51

Apiculteurs à Nantes (Loire-Atlantique) le 10 juin 2015 (AFP/Archives/Georges GOBET)

"Il faut remettre de la diversité dans le paysage !": l'agriculture biologique apporte aux abeilles une alimentation diversifiée et surtout régulière, permettant d'atténuer le déclin de ces pollinisateurs, selon une étude publiée mercredi.

"Nous devons changer de système de production agricole. On peut très bien vivre autrement", explique à l'AFP Jean-François Odoux, chercheur à l'Inra, coauteur de l'étude publiée dans le Journal of Applied Ecology.

En analysant six années de données sur les abeilles domestiques, une équipe de recherche du CNRS, de l’Inra et de La Rochelle Université démontre, pour la première fois, qu'"à l'échelle du territoire, les abeilles sont sensibles à la présence de l'agriculture biologique".

Notamment à la fin du printemps. Le colza fleurit en avril ou en mai, le tournesol bien plus tard, en juillet/août: entre les deux, les régions d'agricultures intensives manquent cruellement de fleurs et donc de pollens et de nectar indispensables aux abeilles.

Et c'est prouvé, "plus la disette est forte plus on aura de mortalité à la sortie de l'hiver suivant", explique Jean-François Odoux. Une mortalité élevée qui, selon l'étude, peut être atténuée par l'agriculture biologique.

"Dans un territoire qui est cultivé en bio, la rotation est plus importante: les cultures sont plus diversifiées et d'avantage étalées dans le temps", explique Jean-François Odoux. Et chez les abeilles, comme chez l'homme, régime alimentaire équilibré rime avec résistance immunitaire.

Autre point positif, "l'agriculture biologique, du fait de l’absence d’herbicides, a plus de flore spontanée dans ses parcelles en cultures", ajoute Vincent Bretagnolle, chercheur au CNRS, également coauteur de l'étude.

Grâce à cette flore spontanée (trop souvent appelée à tort "mauvaises herbes"), "il y a toujours un petit peu quelque chose pour les abeilles", note Jean-François Odoux.

Les chiffres de l'étude parlent d'eux-même: dans les colonies entourées de parcelles agricoles biologiques les chercheurs ont constaté 37% d'œufs, de larves et de nymphes en plus et 20% d'abeilles adultes supplémentaires. La production de miel est double.

"La réduction de la pression pesticide semble également améliorer la survie des abeilles, alors que l’augmentation des réserves en miel résulterait d’une disponibilité accrue des fleurs mellifères à proximité de la ruche", précise l'étude.

Face au déclin des abeilles, l'usage des pesticides, notamment des néonicotinoïdes, est depuis longtemps montré du doigt. Mais pour Jean-François Odoux ce n'est qu'"un maillon d'un processus général, le dessus de l'iceberg" et c'est tout "le système de production agricole qu'il faut adapter à une consommation raisonnée".

© 2019 AFP

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6 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d'ain
26/06/19 13:55
Y'a pas besoin d'une étude pour le savoir, les moines du XXème siècle le savaient déjà...

La première recette de coing avec du miel est de Pline L'ancien, et elle est connue pour être la plus ancienne recette de confiture décrite ... Ce fait est mettre en correspondance avec la première variété de pomme décrite sur le papier qui date du XVème siècle et qui la variété "Pomme d'api" avec sa forme anguleuse si caractéristique. 9a montre l'importance du miel depuis toujours et alors seul produit sucrant de l'alimentation...



L'Homme a une bien courte mémoire en ce moment de ce qui lui est pourtant essentiel à la vie et la technologie le rend de plus en plus con et abscon...
gars d'ain
26/06/19 16:17

Je note encore que la photo n'est pas franchement top pour illustrer l'article...


L'apiculteur en photo, sûrement un "amateur" qui ne connait pas vraiement la botanique a logé ses ruches sous des sureaux... Zéro pointé...


Les qualités méllifères du sureau sont très très modestes : pauvre en nectar, tout juste un peu de pollen généralement convoité par les autres pollénisateurs. Mais on voit quasi jamais d'abeilles sur les Sureaux. Et sur la photo, il n'y a pas de fleurs à proximité des ruches, que des graminées.


D'ailleurs, y'a pas de rehaussés aux ruches, et pour cause...


Encore un mauvais point pour l'AFP : c'est décidemment récurrent les problèmes d'illustration des articles agricoles et de plus en souvent.



Pictou
26/06/19 16:34

Ils ont oublié, avec des températures de plus de 40 degrés, les abeilles ne vont pas chez Darty acheter des ventilateurs, et elles ne se branchent pas sur le réseau mais sur leurs stocks pour ventiler les ruches...

il faudra penser à leur faire de l'isolation à... 1kg de miel... faute de quoi les plus faibles vont voir leurs stocks et leur cire fondre ...comme neige au soleil !!!!!!!!!

JD1976
26/06/19 16:42

Alors que la récolte de miel en France s'annonce catastrophique en 2019 – la faute à des conditions climatiques désastreuses – des chercheurs du CNRS, de l'Inra et de La Rochelle Université viennent de montrer pour la première fois que l'agriculture bio booste les performances des colonies d'abeilles mellifères.

Pendant six ans, des chercheurs du CNRS, de l’Inra et de La Rochelle Université ont étudié près de 180 ruches dans le centre-ouest de la France. Conclusion (parue ce mercredi dans le Journal of Applied Ecology*) : les parcelles cultivées en bio leur réussissent bien mieux. Et ce tout particulièrement pendant la période de disette alimentaire que les abeilles traversent à la fin du printemps.

Les chercheurs ont ainsi trouvé jusqu'à 37% de couvain (l'ensemble des œufs et des larves), 20% d'abeilles adultes et 53% de miel supplémentaire dans les colonies entourées de parcelles agricoles biologiques par rapport à celles situées dans des paysages agricoles conventionnels. Des résultats d'autant plus encourageants que la France a enregistré en 2018 un boom de la production agricole biologique (+ 7,5%), tandis que 10% des agriculteurs travaillent désormais en bio dans le pays.

Pour les hyménoptères, que des bénéfices : une plus grande diversité de ressources en pollen (grâce notamment à la présence d'adventices, injustement appelées "mauvaises herbes") et une diminution de la mortalité due aux pesticides. Aussi, il y a fort à parier que les réserves en miel augmentent en raison de la disponibilité accrue de fleurs mellifères.

Mais si l'agriculture biologique permet d'atténuer les effets négatifs de l'agriculture intensive et d'augmenter la survie de ces pollinisateurs essentiels que sont les abeilles, elle ne peut pas tout contre les effets désastreux du dérèglement climatique.

Pas plus tard que mardi, le syndicat agricole Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) a lancé l'alerte, prévoyant une "récolte de miel catastrophique" en raison de conditions climatiques désastreuses (hiver doux, gelées, froid et maintenant canicule…) : "Elles ne récoltent rien ! Dans les ruches, il n’y a pas à manger, les apiculteurs sont obligés de les nourrir avec du sirop car elles risquent de mourir de faim." Selon le Syndicat français des miels, seules la Bourgogne et la Bretagne tirent leur épingle du jeu.


* Effects of organic farming on seasonal dynamics of honeybee colony performance, Wintermantel Dimitry, Odoux Jean-François, Chadœuf Jöel, Bretagnolle Vincent, dans Journal of Applied Ecology le 26 juin 2019.



Message complété le 26/06/2019 16:57:21 par son auteur.

Excuses "gars d'ain", j'ai posté pratiquement la même info trouvée sur "géo"...😞
Aller, deux fois valent mieux qu'une... Que ne ferait-on pour nos chères abeilles.

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