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La Chine veut des "perles" pour accélérer ses introductions en Bourse


Actualité publiée le 27/02/17 15:46

La Chine en quête de "perles" pour accélérer ses introductions en Bourse (AFP/Archives/GREG BAKER)

Approuvées au compte-gouttes, les introductions en Bourse en Chine restent sous la coupe des autorités: Pékin veut cependant accélérer les cotations, inquiet de voir ses entreprises s'endetter faute de mieux auprès d'une "finance de l'ombre" non régulée.

"Les entreprises de qualité cotées en Bourse sont comme des perles choisies avec soin pour composer un collier, et le collier doit être noué rigoureusement", a asséné dimanche Liu Shiyu, le patron du gendarme chinois des marchés (CSRC).

Une façon détournée de justifier l'interminable liste d'attente: près de 700 sociétés guettent, parfois depuis des années, un feu vert officiel pour intégrer les Bourses de Shanghai ou Shenzhen.

Sous couvert de jauger la qualité des entreprises, c'est la CSRC qui décide, dans une relative opacité, quels sont les heureux élus, à quelle date ils seront cotés et à quel prix leurs titres seront introduits.

Mais dimanche, lors d'une conférence de presse, Liu Shiyu, nommé en février 2016 à la tête du régulateur boursier, s'est montré plus conciliant.

Selon lui, les marchés ont récupéré mieux que prévu du krach boursier de l'été 2015 et peuvent désormais absorber un nombre accru et "approprié" de nouvelles introductions.

Après la cotation de 248 entreprises en 2016, le mouvement va s'accélérer, a-t-il affirmé, assurant que cela "attirera des capitaux supplémentaires" et "confortera la confiance générale", dans un pays où l'essentiel des investisseurs sont des particuliers.

- L'introuvable réforme -

Cependant, aucune réforme fondamentale du processus des introductions en Bourse, en vue d'accorder une place accrue au marché, n'est à l'ordre du jour.

Souvent promise, toujours reportée, c'est un serpent de mer de la politique économique chinoise et un marqueur des hésitations du régime communiste, tiraillé entre ses ambitions de libéralisation accrue et sa tendance à reprendre les manettes dès que le marché déraille.

Pékin avait ainsi introduit entre fin 2012 et janvier 2014 un moratoire sur les introductions boursières pour enrayer une surchauffe des marchés.

A nouveau, en juillet 2015, alors que la Bourse de Shanghai s'effondrait (-40% en quelques semaines), la CSRC s'était empressée de suspendre les nouvelles cotations, pour cinq mois.

Ces suspensions "n'ont pas fait leurs preuves", a sobrement constaté Liu Shiyu, dans une attaque indirecte de ses prédécesseurs.

Pour autant, pas question de sacrifier au contrôle préalable des entreprises candidates par le régulateur, a-t-il insisté.

LA CSRC "n'a pas changé d'avis en deux jours! Elle veut garantir la bonne qualité des entreprises introduites pour attirer les investisseurs" et diminuer la spéculation sur des firmes qui ne le méritent pas, indique à l'AFP Qian Qimin, du courtier shanghaïen Shenwan Hongyuan.

- Chasse aux 'crocodiles' -

Surtout, l'objectif est de répondre à la soif de capitaux du secteur privé, même si les introductions boursières ne permettent d'en épancher qu'une infime partie, observe Zhang Qi, analyste du courtier Haitong.

Pékin veut "renforcer le rôle des marchés financiers comme source de capitaux, pour inciter les investisseurs à soutenir davantage l'économie réelle", alors que la majorité des entreprises se financent majoritairement par endettement, décrypte-t-il.


Pour se financer, les sociétés privées sont réduites à se tourner vers les obligations et la "finance de l'ombre" non régulée (AFP/Archives/GREG BAKER)

Comme les banques d'Etat privilégient les grands groupes publics, les sociétés privées sont réduites à se tourner vers les obligations et la "finance de l'ombre" non régulée (prêts entre entreprises, officines de crédit), une source de risques croissante à l'heure où la dette totale chinoise dépasse 270% du PIB.

Pékin entend par ailleurs "augmenter progressivement" le niveau de la participation (limitée actuellement à 49%) des investisseurs étrangers dans les coentreprises de courtage d'actions ou de produits dérivés, a indiqué le vice-président de la CSRC, Fang Xinghai.

Enfin, il s'agit de rassurer tous azimuts les petits porteurs et fonds de gestion sur la solidité de Bourses chinoises, qui traînent une image de casino.

L'effondrement de 2015 avait incité les épargnants à déserter la Bourse au profit des matières premières et de l'immobilier, alimentant des bulles spéculatives.

M. Liu promet désormais de s'attaquer impitoyablement aux "crocodiles de la finance", des "magnats" qu'il accuse de "sucer le sang des épargnants" à coup de délits d'initié et de fausses informations.

Signe d'un tour de vis: Pékin a annoncé ces derniers jours des enquêtes contre de grandes compagnies d'assurance, Evergrande Life et Foresea Life, pour de supposées manipulations de marché.

© 2017 AFP

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