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La croissance économique française a atteint 0,3% au premier trimestre


Actualité publiée le 28/04/17 07:37

Sur les trois premiers mois de 2017, l'activité économique a été portée par une hausse de l'investissement (AFP/Archives/JACQUES DEMARTHON)

La croissance économique a ralenti au premier trimestre en France, en raison notamment de mauvais résultats sur le front du commerce extérieur, un problème que le prochain président devra prendre à bras le corps afin de redresser durablement l'activité.

Selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, la hausse du produit intérieur brut (PIB) s'est limitée à 0,3% sur les trois premiers mois de l'année, soit moins que les 0,5% atteints au dernier trimestre 2016.

Le chiffre de 0,3% est toutefois conforme aux prévisions publiées ces dernières semaines, tant par l'institut statistique que par la Banque de France, qui avait revu à la baisse ses hypothèses, en raison d'indicateurs jugés décevants.

"Il n'y a pas de surprise", assure à l'AFP Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture chez Xerfi, qui juge les chiffres de l'Insee malgré tout "décevants". "Il y a un plafond de verre qu'on n'arrive pas à dépasser", insiste-t-il.

D'après l'Insee, l'activité économique a profité sur les trois premiers mois de l'année d'une hausse sensible de l'investissement (+0,9%), porté notamment par l'investissement des entreprises, qui a progressé de 1,3% après +0,9% fin 2016.

Ce résultat est sans doute lié à "l'expiration de la mesure de suramortissement fiscal" sur les investissements productifs, intervenue à la mi-avril, souligne néanmoins Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas, qui s'attend à un "contre-coup" au deuxième trimestre.

- ponctuel et structurel -

La croissance, d'après l'Insee, a par ailleurs pâti d'une faible consommation des ménages, qui n'a augmenté que de 0,1%, en raison notamment d'un repli des dépenses en énergie, lié à des températures "plutôt douces pour la saison".

Mais c'est surtout le commerce extérieur qui a pesé sur la croissance au premier trimestre, en raison d'un recul des exportations (-0,7%) mais aussi d'une hausse des importations (+1,5%).

Au total, les échanges extérieurs ont pesé sur la croissance à hauteur de 0,7 point, après une contribution de +0,2 point au dernier trimestre 2016. Un chiffre lié en grande partie au déficit commercial record de 8,1 milliards d'euros enregistré au mois de janvier.

"Les chiffres mensuels ont été fortement perturbés par des livraisons d'Airbus très fortes en décembre et qui se sont écroulées (comparativement, ndlr) en janvier", souligne Hélène Baudchon, qui parle d'un problème en partie "ponctuel".

Pour Alexandre Mirlicourtois, les entreprises françaises ont certes gagné en compétitivité, mais leurs concurrentes également, ce qui explique une partie des difficultés qu'elles éprouvent à l'export.

"Il y a en France un déficit commercial structurel, qui plombe la croissance. Ca va être le principal défi du prochain président", observe auprès de l'AFP l'économiste, plutôt pessimiste sur les perspectives économiques du futur quinquennat.

- moteurs en marche -

Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% du produit intérieur brut cette année, après une année 2016 décevante (1,1%). Ce chiffre est légèrement supérieur aux prévisions de la Commission européenne, du FMI et de l'OCDE, qui prévoient 1,4%, et de la Banque de France, qui parie sur 1,3%.

"Au regard des enquêtes de conjoncture favorables et de l'amélioration de la croissance mondiale", l'objectif du gouvernement reste "plausible", a néanmoins souligné à la mi-avril le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité de ses prévisions budgétaires.

Selon l'Insee, l'acquis de croissance - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité ne progressait pas sur les trois prochains trimestres - est aujourd'hui de 0,7%.

Avec ce chiffre, "on aura du mal à atteindre les 1,5% prévus par le gouvernement", explique à l'AFP Alexandre Mirlicourtois, qui s'inquiète notamment d'une possible baisse du pouvoir d'achat liée à l'inflation.

"Au niveau de la dynamique de reprise, il n'y a pas de remise en cause. On reste sur une croissance auto-entretenue, l'ensemble des moteurs sont en marche", nuance Hélène Baudchon.

La France est depuis deux ans à la traîne de la zone euro, et devrait encore le rester en 2017, au vu des prévisions de la Banque centrale européenne (BCE), qui anticipe une hausse de PIB de 1,7% en moyenne dans l'ensemble de la zone.

© 2017 AFP

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