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La dette américaine court de record en record sous Trump


Actualité publiée le 17/02/19 09:17

L'horloge de la dette nationale américaine, le 15 février 2019 à New York (AFP/TIMOTHY A. CLARY)

Plus massive que l'économie des Etats-Unis elle-même, la dette nationale américaine a atteint 22.000 milliards de dollars, un record historique qui, sous Donald Trump, n'émeut plus guère les républicains.

Somme des déficits chroniques et des intérêts de la dette, ce montant abyssal s'élevait déjà à l'arrivée de M. Trump à la Maison Blanche à 19.950 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIB américain pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Par comparaison, la dette de la France, qui elle aussi est en passe d'égaler le montant de son PIB, s'élevait à un peu plus de 2.300 milliards d'euros fin septembre (2.600 milliards de dollars environ).

Les allègements fiscaux du gouvernement Trump, notamment pour les entreprises, et le gonflement des dépenses, surtout dans l'armement, ont alourdi ce fardeau.

"Je devais d'abord remettre l'armée en ordre avant de me préoccuper des 22.000 milliards de dette", a récemment lancé le président.

Son administration continue d'assurer que ses réductions d'impôts, qui doivent creuser le déficit de 1.500 milliards de dollars sur dix ans, vont se financer d'elles-mêmes en dopant la croissance, donc les recettes.

- Personne ne bronche -

Or le déficit budgétaire a grimpé de 17% à 779 milliards de dollars l'année dernière, signant son plus mauvais solde depuis 2012. Et selon le Bureau du budget du Congrès (CBO), il devrait encore se creuser cette année, à 900 milliards de dollars.


Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, le 30 janvier 2019 à Washington (AFP/SAUL LOEB)

Après quatre ans d'excédent budgétaire sous Bill Clinton, la guerre en Irak sous George W. Bush a refait plonger les finances fédérales dans le rouge.

Sous Barack Obama, la crise financière de 2008 a exigé un fort soutien de l'Etat. Les comptes se sont durement détériorés, provoquant la naissance du Tea Party, un courant politique qui a aidé à porter Donald Trump au pouvoir.

Avec la reprise économique et le bras de fer au Congrès sur la réduction des dépenses publiques, les dernières années du président Obama ont vu une baisse du déficit.

Puis quand celui-ci est reparti à la hausse avec Donald Trump, personne n'a bronché, pas même les républicains, naguère si à cheval sur l'usage des deniers publics.

- Trajectoire intenable -

Mais ce sont avant tout le vieillissement de la population et le gonflement des dépenses de santé et de retraite qui, structurellement, plongent le budget fédéral dans un déficit chronique.

Sans vouloir s'immiscer dans la politique budgétaire, le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, signale de temps en temps qu'il "est bien connu que le budget du gouvernement américain est sur une trajectoire intenable et qu'il faudra s'atteler à y remédier".

Donner des leçons est délicat, quand le service de la dette lui-même a fortement gonflé à cause des hausses de taux d'intérêt de la Fed. Donald Trump n'a pas manqué de le lui faire savoir, traitant la Fed de "folle" et de "problème pour l'économie" quand elle augmentait les taux.

A titre d'exemple, la hausse du seul service de la dette a coûté 13 milliards de dollars de plus au gouvernement américain pour le mois de décembre.

A côté de la dette souveraine qui reste, grâce au dollar, un investissement sûr aux yeux du monde comme des ménages américains, certains pans de la dette des entreprises et des consommateurs sont davantage une source d'inquiétude.

Les emprunts des entreprises américaines ont presque doublé en un peu plus de dix ans, nourris par la politique d'argent bon marché menée par la Fed après la crise de 2008. Leur dette atteint 9.000 milliards de dollars et constitue, selon le patron de la banque centrale lui-même, "un risque macro-économique".

Du côté des ménages, qui sont endettés à hauteur de 13.500 milliards de dollars, dont les trois quarts avec des prêts immobiliers, ce sont des secteurs plus circonscrits mais plus fragiles qui suscitent l'inquiétude.

Les prêts étudiants, qui pénalisent la consommation des jeunes, ont ainsi atteint un record historique à près de 1.500 milliards de dollars. Les prêts automobiles, qui approchent le même montant (1.300 milliards), commencent à connaître des taux de retards de paiements et de défaillances qui ont récemment alerté la Fed.

© 2019 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Doremy
18/02/19 07:22
Allez répétons ! Tic tac tic tac tic tac! Ça va faire boum tout ça.
fipuaa
18/02/19 08:38

dans l’économie libérale délirante il suffit juste d’agrandir le panneau pour recevoir une série de 3 nouveau chiffres et le tour est joué

qu'importe, cette dette n'a pas vocation à être remboursée , la seule question qu'on est en droit de se poser c'est jusqu'où ce merdier va aller avant la prochaine guerre mondiale, combien de zéros encore à mettre, le reste c'est de la flute !

on est dans le virtuel les bourses peuvent peut être prendre encore 100% avant que la chine envahisse la planète??

On vit dans le futur avec parfois 2.5 fois le PIB en dette !!

Dubaisan
18/02/19 10:59

La grosse negociation, celle dont on entend pas parler, doit etre de savoir quand et pour combien de dizaines de Mds, la Chine va recommencer a acheter de la dette US.

Si Mnuchin , le US Treasury Secretary etait a Pekin, ce n'etait pas, a mon humble avis, pour discuter des droits de douanes sur les chewing gums....ou les dessins animes de Walt Disney.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, si accord il y a, ce sera forcement sur le dos des europeens et des pays sans ressources et non producteurs d'energie (petrole/ gaz etc...) . Et la France, presente comme par hasard, ces 3 caracteristiques.....


CRI74
18/02/19 11:07

Négociation dette et maintien des financements , oui , assurément .

Pour le reste , cela semble plutôt simpliste ...

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