La fièvre du Mondial-2022 s'empare de Dubaï, qui cherche à attirer les supporters

Une plage de Dubaï, le 15 septembre 2022 aux Emirats arabes unis (AFP/Karim SAHIB)

A quelques semaines du coup d'envoi du Mondial-2022 au Qatar, la fièvre du football s'est emparée de l'émirat voisin de Dubaï, qui espère attirer une partie des supporters.

Première destination touristique du Golfe, à seulement une heure de vol de Doha, la ville mise sur ses infrastructures et son ouverture pour séduire les supporters, qui auront la possibilité de faire l'aller-retour dans la journée durant le tournoi, du 20 novembre au 18 décembre.

Selon les autorités du Qatar, 160 vols feront quotidiennement la navette entre le pays hôte et ses voisins, dont plus d'une trentaine au départ de Dubaï, l'un des sept émirats de l'Etat des Emirats arabes unis.

Ces vols charter sont une aubaine pour les quelque dix millions d'habitants des Emirats, des expatriés pour la plupart, à l'instar de Firas Yassine, supporter de l'équipe de France.

Ce jeune Franco-Libanais résidant à Dubaï n'a pas hésité à acheter les billets pour aller assister avec son épouse à la première Coupe du monde organisée au Moyen-Orient.

Mais, refroidis par le prix des chambres d'hôtel à Doha, ils ont décidé de faire l'aller-retour le 26 novembre, arrivant cinq heures avant le premier coup de sifflet et repartant quelques heures après la fin du match. "Je vais visiter la ville, regarder le match puis rentrer chez moi", dit-il à l'AFP.

- Destination touristique -

Les autorités de Dubaï espèrent que cette option séduira aussi les amateurs de foot venus de l'étranger.

Des chaises longues et des parasols le long d'une plage de Dubaï, le 15 septembre 2022 aux Emirats arabes unis (AFP/Karim SAHIB)

Le Qatar prévoit d'accueillir entre 1 et 1,2 million de personnes pendant le Mondial, mais certains supporters se plaignent de la rareté des hébergements proposés à Doha, des restrictions sur l'alcool ou encore de l'absence de loisirs dans ce riche mais petit pays musulman conservateur.

Moins riche en hydrocarbures que les émirats voisins, Dubaï s'est imposé en revanche comme un carrefour touristique mondial, avec ses innombrables hôtels, bars, centres commerciaux et attractions démesurées.

"Jusqu'à un million de visiteurs" pourraient poser leurs bagages dans les Emirats durant la coupe du monde, a espéré la semaine dernière l'organisme public Dubai Sports Council, dans un communiqué.

Les autorités avaient annoncé au début du mois que des visas à entrées multiples seraient accordés aux détenteurs de billets de match.

Certains supporters "voudront profiter de l'occasion pour visiter les deux pays", prévoit Expat Sports, une agence de tourisme spécialisée dans les évènement sportifs, basée aux Emirats. "Dubaï est connue au niveau mondial et de nombreuses activités liées au football y seront proposées", ajoute-t-elle dans un mail adressé à l'AFP.

L'émirat a annoncé l'ouverture de plusieurs fans zones, dans les parcs, sur les plages ou dans le centre financier de Dubaï, célèbre pour ses nombreux restaurants de luxe.

- "Normes sociales plus souples" -

Un hôtel, sur l'île artificielle de The Palm, sera aussi entièrement réservé aux fans de football.

Vue aérienne de l'île de Palm Jumeirah, le 10 janvier 2022 à Dubaï, aux Emirats arabes unis (AFP/Archives/Giuseppe CACACE)

Expat Sports dit avoir constaté une forte demande de réservations "du Mexique, du Royaume-Uni, d'Europe et d'Inde". "A ce rythme, nous nous attendons à ce que l'hôtel affiche complet", dit-elle.

Dimanche, le Premier ministre des Emirats et dirigeant de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rachid Al-Maktoum, a indiqué que les revenus du tourisme avaient bondi à 5 milliards de dollars au premier semestre 2022, en tablant sur une "forte performance cet hiver".

Avant la pandémie, Dubaï a reçu à elle seule près de 16 millions de touristes en 2019, contre 5,51 millions l'année suivante et 7,3 millions l'année dernière.

Outre "l'avantage d'être une destination touristique majeure", l'émirat se distingue par rapport aux autres villes du Golfe par "des normes sociales plus souples sur certains aspects culturels, comme la consommation d'alcool ou les codes vestimentaires", souligne James Swanston de Capital economics.

Au Qatar, en temps normal, la vente d'alcool est limitée à un magasin gouvernemental et une trentaine de bars et restaurants d'hôtels.

Les organisateurs ont tenté la semaine dernière de rassurer les fans en annonçant que des stands de bière ouvriraient pendant quelques heures autour des stades, et dans la principale fan zone de la Fifa à Doha.

© 2022 AFP

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