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La filière viticole française estime à "haut moins 500 millions d'euros" ses besoins pour faire face aux enjeux conjugués de la crise du coronavirus, des taxes de Trump et la baisse de la consommation globale de vin dans l'Union européenne.
"Malheureusement, à ce stade la réponse de la Commission européenne est très insuffisante tant au niveau financier que sur les assouplissements règlementaires", écrivent mardi soir huit organisations représentant une filière agricole et commerciale qui génère quelque 500.000 emplois directs et indirects en France.
"Nos organisations attendent du gouvernement français qu'il fasse preuve d’un plus fort engagement", ajoutent-elles, en réponse à l'annonce par le ministre de l'agriculture Didier Guillaume jeudi soir d'un "plan de soutien" à la viticulture, avec son homologue de l’Économie Bruno Le Maire.
La France est le deuxième producteur mondial de vin derrière l'Italie en volume, mais le premier exportateur en valeur, avec 12,2 milliards d'euros de vins et d'eau de vie vendus à l'étranger en 2018, représentant plus de 2 milliards de bouteilles dans plus de 200 pays.
Au delà des 500 millions d'euros, hors du programme national d'aide (NA) pour gérer les disponibilités sur le marché à des prix attractifs et à des volumes conséquents, les viticulteurs demandent aussi l'autorisation d'une distillation de crise "d'au moins trois millions d'hectolitres de vin en excédent" pour un budget de "260 millions d'euros incluant les distillateurs", après la chute de consommation due à la fermeture de tous les restaurants et cafés mi-mars, et la baisse des exportations vers les États-Unis due à l'imposition en octobre de taxes par l'administration Trump.
Par ailleurs, ils souhaitent, comme beaucoup d'autres secteurs économiques éteints par le confinement, "une exonération" au moins jusqu'à fin 2020, "des cotisations sociales des exploitants (Amexa) et charges sociales patronales (MSA et Ursaff) pour les entreprises et exploitations".
Ils demandent enfin une nouvelle fois au gouvernement français d'agir pour "résoudre le contentieux aéronautique" entre l'UE et les États-Unis, dont le secteur viticole français fait les frais, les taxes de 25% qu'il subit aux États-Unis ayant été imposées en rétorsion à un conflit aéronautique transatlantique.
"La filière viti-vinicole française est un pilier de l'économie nationale. Elle ne peut pas être la grande oubliée des pouvoirs publics. L’État français doit mettre en place un plan ambitieux pour notre secteur", indique le communiqué.
© 2020 AFP
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