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La fin des 35 heures chez PSA Vesoul: un accord respecté qui reste sous surveillance


Actualité publiée le 14/06/19 08:08

Un an après sa signature, l’accord dans l’usine PSA de Vesoul (Haute-Saône) qui relève le temps de travail au-delà de 35 heures respecte les engagements d’embauches et d’investissements pris en contrepartie, mais les syndicats demeurent vigilants quant à leur poursuite (AFP/Archives/SEBASTIEN BOZON)

Un an après sa signature, l’accord dans l’usine PSA de Vesoul (Haute-Saône) qui relève le temps de travail au-delà de 35 heures respecte les engagements d’embauches et d’investissements pris en contrepartie, mais les syndicats demeurent vigilants quant à leur poursuite.

Le 14 juin 2018, au terme d’un mois d’âpres négociations, la quasi-totalité des syndicats du site PSA de Vesoul signaient l’accord qui faisait passer le temps de travail hebdomadaire de 35H à 37H45, sans compensation salariale intégrale de ce relèvement – elle en couvre un peu moins de 40%.

FO, première organisation sur place, la CFTC qui la talonne et la CFE-CGC approuvaient ainsi l'objectif de la direction de PSA de diminuer le coût horaire du travail afin de renforcer la compétitivité du site de 2.600 salariés, centre mondial logistique du constructeur pour ses pièces détachées. En contrepartie, la direction de Vesoul s’engageait à procéder en trois ans à 80 embauches et à 20 millions d’euros d’investissements de modernisation. Elle décidait aussi de ne plus recourir à la sous-traitance pendant cinq ans, la durée de l’accord.

"Pour l’instant, les promesses sont tenues", résume Jean-Yves Poulet, secrétaire FO du site. L'accord prévoyait une première vague en 2018 de 30 embauches en CDI (contrat à durée indéterminée) et le chiffre a bien été atteint l’an dernier. Ces recrutements définitifs, qui rompent avec six ans de gel, ont bénéficié à une partie des 500 intérimaires, précise M. Poulet.

Seul syndicat non signataire de l’accord, la CGT du site en a une tout autre lecture. "En face des embauches, il y a eu 221 suppressions de postes en un an", relate son délégué, Cédric Fischer. Il s'agit du non-remplacement de départs volontaires de salariés âgés avant l’échéance normale de leur retraite dans le cadre du "plan seniors" du groupe PSA.

"On avait annoncé 450 suppressions sur trois ans au moment des négociations, on en prend le chemin", commente M. Fischer. PSA Vesoul compte près de 2.100 permanents inscrits à ses effectifs, mais son personnel "effectivement en activité" vient de passer sous le seuil de 1.800, note-t-il.

Sollicitée par l’AFP, la direction du site n’a pas souhaité commenter l’application de l’accord.

Le renoncement à la sous-traitance s’est confirmé dans les faits. "L’accord nous protège de ce risque jusqu’en 2023, c’est une visibilité appréciable", réagit Thierry Pagot, délégué CFE-CGC. A contrario, ce choix "fragilise" les sous-traitants installés sur le site même, où ils emploient environ 300 personnes, tempère M. Fischer.

- "Transformation complète" -

Quant aux investissements, ils n’en sont qu’aux prémices mais leur montée en puissance est programmée dans les prochains mois, selon les syndicats signataires . "On y verra plus clair en fin d’année, mais on constate déjà tous les jours que le site entre en transformation complète, à un degré sans équivalent depuis plus de 20 ans", témoigne Thierry Pagot.

Selon les syndicats signataires, le montant des investissements devrait dépasser au final les 20 millions d’euros promis, car de nouvelles activités s’ajoutent, notamment la fabrication d’éléments comme les bas de caisse et les ailes pour les premiers modèles PSA de véhicules hybrides électriques rechargeables.

Parmi les nouvelles activités gagnées, l’une fait débat : Vesoul va se voir transférer les pièces de rechange jusqu’à présent fabriquées à PSA Hérimoncourt (Doubs). Le constructeur quittera ce site historique l’an prochain, tout en s’engageant à en reclasser les 204 salariés dans ses usines. Une " vingtaine" d’entre eux se montre d’ailleurs intéressée par venir à Vesoul, précise un porte-parole de PSA en Franche-Comté.

A l’évocation du sujet, les syndicats de Vesoul affichent une grande prudence voire une gêne, au risque de passer pour les bénéficiaires des malheurs des autres.

"Ce genre de projet pouvait partir à l’étranger dans un pays low cost, son maintien en France est quelque chose de positif. Sans notre accord qui diminue notre coût horaire, nous ne l’aurions certainement pas obtenu", avance Jean-Paul Guy, responsable CFTC de PSA Vesoul. Mais Cédric Fischer (CGT) en est pour sa part convaincu: "L’accord chez nous a préparé la fermeture d'Hérimoncourt".

© 2019 AFP

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