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La méthode Janaillac à Air France: des conflits et des compromis


Actualité publiée le 18/07/17 16:36

Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, le 16 février 2017 à Paris (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Arrivé il y a un an à la tête d'Air France-KLM dans un contexte social pesant, Jean-Marc Janaillac a atteint en grande partie ses objectifs stratégiques, au prix de concessions avec les syndicats et parfois de renoncements.

Lundi, il a obtenu l'aval des pilotes au projet de filiale à coûts réduits "Boost".

Une trêve pour commencer

En remplaçant Alexandre de Juniac en juillet 2016, l'ancien patron de Transdev arrive dans une entreprise traumatisée par l'épisode de la "chemise arrachée" (octobre 2015) et la longue grève des pilotes contre l'expansion de la compagnie à bas coûts Transavia (septembre 2014).


L'ex-DRH d'Air France-KLM, Xavier Broseta, lors de l'épisode de la "chemise arrachée", à Roissy-en-France, le 5 octobre 2015 (AFP/Archives/KENZO TRIBOUILLARD)

Pour "rétablir la confiance", son credo, il gèle l'application de mesures salariales décidées par Frédéric Gagey, patron d'Air France, et contestées par les pilotes. Ces derniers lèvent une grève prévue fin juin, en plein Euro de football organisé en France, une "trêve" étant conclue jusqu'à novembre. M. Janaillac présente alors son plan stratégique "Trust Together" (la confiance ensemble), juste après avoir écarté M. Gagey.

Frictions au sol

Avec son étude sur "la possibilité d'une filialisation" de la maintenance d'Air France-KLM, un des neuf objectifs de son plan, M. Janaillac se met à dos l'ensemble des syndicats. Le personnel au sol multiplie les grèves, un comité central d'entreprise est même "délocalisé" à Paris par peur des débordements.

A la mi-décembre, la direction abandonne le projet tout en indiquant que les "fortes inquiétudes" reposent sur "un malentendu", celui d'une hypothétique "vente future de l'activité".

PNC en colère

M. Janaillac hérite à son arrivée d'un conflit avec les hôtesses et stewards, qui renégocient l'accord fixant leurs conditions de travail et de rémunération. La direction fait des concessions sur son projet, mais limite sa durée à 18 mois. Les syndicats lancent une grève d'une semaine en plein été.

Le PDG attise leur colère en annonçant le lancement d'une compagnie moyen et long-courrier (projet "Boost"), filiale d'Air France employant des PNC à des coûts inférieurs de 45% à ceux d'Air France. Ils redoutent un "dumping" interne et se plaignent d'être "exclus" des négociations, menées uniquement avec les pilotes. Une nouvelle grève a lieu en mars.

Début juillet, la direction est parvenue à débloquer la situation en allongeant à cinq ans les garanties collectives pour les PNC d'Air France. Dans la foulée, les syndicats ont aussi signé un "accord de périmètre" (inédit pour ces personnels) limitant la flotte de "Boost" à 28 appareils et empêchant toute "mobilité contrainte" vers la nouvelle compagnie.

Compromis avec les pilotes

M. Janaillac a décroché lundi le feu vert des pilotes d'Air France pour lancer "Boost", malgré la réticence des trois syndicats SNPL (65% des voix), Spaf (21%) et Alter (non représentatif) et au prix d'une longue négociation.

Mais le syndicat majoritaire a obtenu des concessions de taille. Les vols "Boost" seront assurés par des pilotes Air France avec des règles d'utilisation et de rémunération inchangées, ce qui n'était pas l'objectif initial. La direction abandonne le solde du plan de restructuration "Transform" (baisse de majoration des heures de nuit) et, surtout, elle s'engage à ce qu'Air France rattrape partiellement l'activité perdue ces dernières années au bénéfice de KLM.

Une paix durable?

Jean-Marc Janaillac a salué "l'esprit de responsabilité" des pilotes, évoquant un "compromis équilibré favorable aux intérêts de l'entreprise et de tous ses salariés". C'est "un accord qu'on ne va pas hésiter à qualifier d'historique", a insisté Gilles Gateau, directeur des ressources humaines d'Air France.

"Puisse cet accord instaurer une dynamique de confiance", a réagi de son côté le bureau du SNPL, qui avait quelques réserves sur le texte. L'une d'elles concerne la bonne application du rattrapage de production entre Air France et KLM. Le sujet ne manquera pas d'alimenter les futures discussions.

"Les pilotes concèdent 40 millions d'euros par an contre de la croissance. Le signe de confiance envers (Janaillac) est immense, engage la direction", a résumé un délégué du SNPL sur Twitter.

© 2017 AFP

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