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La planète confinée fête un 1er-Mai inédit


Actualité publiée le 01/05/20 07:16

Un restaurant de Houston, aux Etats-Unis, autorisé à rouvrir le 1er mai (AFP/Mark Felix)

Le nouveau coronavirus a confirmé son reflux en Europe continentale vendredi mais pas aux Etats-Unis qui, impatients de ranimer leur économie, se sont malgré tout engagés résolument vers le déconfinement tout en offrant un espoir de traitement à leurs malades.

L'Agence américaine du médicament (FDA) a accordé une autorisation en urgence à l'antiviral remdesivir qui, selon une étude, permet aux patients atteints du Covid-19 de se rétablir plus rapidement. Cela permettra aux hôpitaux américains de le prescrire aux malades graves, sous respirateur par exemple.

Cette nouvelle, annoncée par Donald Trump lui-même, a offert une bouffée d'oxygène en ce 1er Mai privé des traditionnels cortèges de la fête du Travail et particulièrement morose sur les marchés financiers, qui s'inquiètent des menaces de nouvelles sanctions américaines contre la Chine.

Le président républicain, qui a lié l'apparition du virus à un laboratoire de la province chinoise du Wuhan, a menacé jeudi d'imposer de nouvelles taxes punitives à Pékin accusé par Washington d'avoir, par sa mauvaise gestion de la crise, permis au virus de se propager.

Depuis les premiers cas apparus en décembre à Wuhan, plus de 3,3 millions de personnes ont été diagnostiquées comme porteuses du nouveau coronavirus, et 235.000 en sont mortes sur toute la planète.

Pour tenter de ralentir la pandémie, le monde s'est cloîtré, mettant en sommeil des pans entiers de l'économie. Le coût de ces mesures s'annonce catastrophique pour plusieurs secteurs d'activités, dont le tourisme ou l'aviation, mais aussi pour les populations les plus vulnérables.

- Pas de poings levés -

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), pas moins de 1,6 milliard de personnes risquent de perdre leurs moyens de subsistance à cause de cette crise.


La Place de la Révolution déserte le 1er mai 2020 à La Havane (AFP/ADALBERTO ROQUE)

Dans plusieurs pays africains, les transferts financiers des travailleurs émigrés en Europe se sont presque taris. "Mon frère travaille dans des plantations à Saragosse (nord de l'Espagne). La dernière fois qu'il nous a envoyé de l'argent, c'était en février", témoigne Tidiane Konté à Dakar.

L'Unicef a de son côté averti que des dizaines de pays risquaient de se retrouver dépourvus de vaccins, notamment contre la rougeole, du fait des restrictions dans le transport aérien.

Dans ce contexte, c'est sans les traditionnelles manifestations syndicales que s'est tenue la fête du Travail, jour férié dans de nombreux pays. Une première dans l'Histoire. Les travailleurs ont été notamment invités à investir... balcons et réseaux sociaux.

Tout un symbole: la place de la Révolution à la Havane, qui accueille un million de poings levés chaque 1er Mai, est restée déserte, même si les visages des grands révolutionnaires cubains comme Ernesto Che Guevara ont été déployés sur de grandes banderoles aux immeubles de la capitale.

- Plateau américain -

Les pays les plus riches n'échappent pas à la crise. L'Espagne a prévu une chute de 9,2% de son PIB en 2020, une envolée du chômage à 19%.


Le monde face au coronavirus (AFP/Simon MALFATTO)

Les Etats-Unis, qui ont encore enregistré près de 1.900 décès en 24h vendredi, sont le pays le plus frappé avec près de 65.000 morts au total.

Ils totalisent déjà plus de 30 millions de demandes d'allocation chômage depuis la mi-mars, un record historique.

Pour sortir de ce marasme, plus de 35 des 50 Etats américains ont commencé ou sont sur le point de lever les strictes mesures de confinement, dénoncées par des poignées de manifestants dans tout le pays.

Le Texas a rouvert vendredi magasins, restaurants ou bibliothèques à condition qu'ils n'opèrent qu'à 25% de leur capacité. Le grand Etat du Sud américain avait pourtant enregistré la veille son plus lourd bilan en termes de décès (plus de 50 morts en une journée pour un total de 800).

Attablé dans un restaurant de Houston, où les serveurs portent désormais masques et gants, Jack Sweed se dit "content de pouvoir soutenir les commerces locaux". Pour lui, "les mesures de sécurité qui ont été mises en place ont fonctionné" et les gens se sont "adaptés au virus".


Une manifestation en faveur de la fin du confinement à San Diego en Californie, le 1er mai 2020 (AFP/Sandy Huffaker)

Les Etats-Unis continuent pourtant de déplorer quelque 25.000 nouveaux cas par jour, un "plateau" sur lequel ils sont bloqués depuis la mi-avril.

A l'inverse, le reflux semble bien installé en Italie, en Espagne ou en France qui, soucieux de ne pas connaître une nouvelle vague, ont prévu un déconfinement par étapes et extrêmement prudent d'ici quelques jours.

En Grande-Bretagne, deuxième pays d'Europe le plus touché après l'Italie avec 26.711 décès, le pic de la pandémie a également été atteint, selon le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine.

- Vacances en Chine -

Les Chinois, qui ne rapportent quasiment plus de cas, ont entamé vendredi leurs premières vraies vacances depuis le début de la crise.

La Cité interdite, notamment, a rouvert, mais avec une jauge réduite. Pour la plus grande joie de ceux admis à l'intérieur: "C'est génial, on peut vraiment en profiter", s'émerveille une jeune visiteuse.


Un médecin en combinaison de protection fait un prélèvement sur un automobiliste pour un test au Covid-9, le 30 avril 2020 à Berlin (AFP/John MACDOUGALL)

Accusée par Washington de complaisance envers la Chine au début de la crise, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à Pékin de l'associer aux enquêtes sur l'origine de la pandémie. Pour l'organisation, il s'agit de comprendre quel a été "l'hôte naturel" de ce virus, sa "transmission d'animal à humain".

Nouvelle source d'inquiétude: le Brésil, qui a enregistré 435 morts sur 24 heures, l'un des plus lourds bilans quotidiens.

Le confinement a été prolongé à Rio de Janeiro jusqu'au 11 mai, une décision prise à l'encontre des positions du président Jair Bolsonaro, qui défend coûte que coûte la reprise de l'activité économique et a créé une tempête avec deux simples mots: "et alors" prononcés en réponse à une question sur les quelque 5.000 morts causées par le virus dans son pays.

burs-chp/la/cjc

© 2020 AFP

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