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La R5 revit, la folie néo-rétro se poursuit


Actualité publiée le 14/01/21 12:54

Une Renault "Supercinq" le 2 octobre 1984, au salon automobile de la Porte de Versailles à Paris (POOL/AFP/Archives/Dominique FAGET)

En annonçant le retour de la R5 et de la Lada Niva, Renault s'inscrit dans une lignée de tentatives "néo-rétro", entre le succès de la Fiat 500 et le flop de l'e-Mehari.

Reine des années 70

Peu chère, fiable, rendue sympathique par des publicités en bande dessinée, la Renault 5 a dominé le marché français à la fin des années 1970.

Surnommée "Supercar" et produite à près de 6 millions d'exemplaires de 1972 à 1984, elle est remplacée par la Supercinq jusqu'en 1996.

On la trouve désormais sur le marché de collection entre 450 et 5.000 euros, à part pour les modèles Turbo, dont la cote a explosé avec leurs succès en rallye.


La Renault 5 turbo qui avait remporté le rallye de Monte-Carlo en 1981, exposée le 28 septembre 2002 à Paris (AFP/Archives/JACQUES DEMARTHON)

La nouvelle R5, "une voiture 100% électrique abordable", n'est pourtant pas la première R5 électrique: EDF l'avait testée sur batterie au début des années 1970.

Ce n'est pas non plus la première tentative néo-rétro de Renault, qui base désormais toute sa stratégie sportive sur la marque Alpine, reine des rallyes au début des années 1970.

Une histoire commune

Outre d'innombrables concept cars, de nombreux constructeurs ont fait revivre leurs icônes en série.

Lancée en 1998, la nouvelle Coccinelle (New Beetle) de Volkswagen a connu un succès mitigé. Le constructeur allemand doit bientôt sortir une nouvelle version de son Combi, chouchou des hippies.

BMW a modernisé la Mini avec un succès inédit, et Fiat a dopé ses ventes grâce à sa nouvelle 500. Les deux constructeurs ont profité du succès de ces citadines pour lancer des gammes entières, allant de la bombinette sportive au SUV.


Le nouvelle Coccinelle de Volkswagen, à Bombay le 4 décembre 2009 (AFP/Archives/INDRANIL MUKHERJEE)

"Les constructeurs s’appuient sur des modèles emblématiques, qui ont connu un très grand succès commercial", explique Flavien Neuvy, de l'observatoire Cetelem de l'automobile. "Ça parle tout de suite aux oreilles de millions d'automobilistes, c'est de la publicité gratuite".

"C'est aussi une façon pour les marques de rappeler aux clients, de plus en plus infidèles, qu’ils ont une histoire commune. Tout le monde connait quelqu'un qui a eu une R5. Et les jeunes générations sont très ouvertes au côté vintage", poursuit l'expert. A une époque où les automobilistes effectuent leur transition vers l'électrique, des formes familières peuvent aussi "rassurer sur la robustesse du modèle".

Le phénomène ne se limite pas à l'Europe. Ford a fait renaître (deux fois) sa GT 40 et va relancer son petit 4X4 Bronco en 2021. Au Japon, toute une série de voitures se sont inspirées des modèles des années 1950, à l'image du cabriolet Nissan Figaro. En Chine, la Hongqi ("drapeau rouge") L5 qui transporte le président Xi Jinping est une version ultramoderne de la limousine de Mao.

Un succès incertain

Le pari du néo-rétro est tentant mais les constructeurs hésitent à s'y frotter. Citroën s'y est piquée avec la e-Mehari, version électrique de sa voiture de loisirs ultralégère sortie en 1968. Relancée en 2015, un peu chère et manquant de polyvalence, elle ne s'est vendue qu'à un gros millier d'exemplaires et sa production a été arrêtée au bout de quatre ans.


Le e-Mehari de Citroën et l'ancien modèle, à Vélizy-Villacoublay près de Paris, le 7 décembre 2015 (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

"Le néo-rétro est très habile sur le plan marketing mais ce n'est pas non plus la garantie du succès", souligne Flavien Neuvy à l'Observatoire Cetelem. "Le premier critère d'achat d'une voiture neuve, c'est le prix, avant la fiabilité et le design. Il faut que la voiture soit réussie mais aussi qu'elle reste accessible pour le coeur de cible, des classes moyennes qui ne mettront pas 35.000 euros dans une voiture".

Citroën a eu plus de succès avec sa compacte C3, petite-fille de la 2CV, et sa marque DS.

Les clins d'oeil au passé, moins risqués, ne manquent pas dans les modèles récents: la luxueuse Citroën C6 reprend la ligne de la CX de 1974, le badge de la Peugeot 508 revient à l'avant comme sur la 504, tout comme la Renault Laguna 3 s'inspire de la R16.

Quand un constructeur hésite trop longtemps, il peut être devancé par ses fans. En Italie, Totem Automobili a développé une version électrique et très exclusive de l'Alfa Romeo Giulia des années 1960. Et le géant de la chimie Ineos va lancer en France la construction de son gros 4X4 Grenadier, un clone rustique du Land Rover Defender, dont l'original est devenu un SUV de luxe.

© 2021 AFP

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3 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

bourbern
14/01/21 13:21
Une néo-2CV sans électronique: j’achète!
moicmoi
14/01/21 14:09

Ah..ces journaleux à la gomme ! Ils écrivent n’importe quoi, sans se rendre compte qu’ils sont ridicules.
Comment une voiture née fin 1970 peut-elle être testée sur circuit début 1970 ?
Par contre, j’ai vu, de mes yeux vu, en 1973, une 4 L prototype électrique tourner sur circuit dans un centre EDF , avec 300 Kg de batteries dans le coffre.

mika57
14/01/21 14:14

"Comment une voiture née fin 1970 peut-elle être testée sur circuit début 1970 ?"

Elle a été produite à partir de 1972. EDF l'a testée dès sa mise en circulation.

Mais cette voiture a mis plus de 5 ans pour dominer le marché français, à la fin des années 70

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