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Lafarge en Syrie: le parquet général favorable à l'annulation des poursuites pour "complicité de crimes contre l'humanité"


Actualité publiée le 11/06/19 19:37

Vue générale du site du cimentier Lafarge à Jalabiya en Syrie, le 19 février 2018 (AFP/Archives/Delil souleiman)

Le parquet général de Paris demande l'annulation d'une des mises en examen de Lafarge, celle pour "complicité de crimes contre l'humanité", dans l'enquête où le cimentier est accusé d'avoir financé des groupes terroristes dont l'Etat islamique pour se maintenir en Syrie, a appris mardi l'AFP de sources proches du dossier.

Lafarge avait saisi la cour d'appel pour obtenir la nullité de ses mises en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité", "financement du terrorisme", "violation d'un embargo" et "mise en danger de la vie" d'anciens salariés de son usine de Jalabiya (nord syrien), ordonnées par trois juges d'instruction parisiens le 28 juin 2018, conformément aux réquisitions du parquet.

Un an après, la chambre de l'instruction de la cour d'appel doit se pencher, le 20 juin, sur cette requête de Lafarge et celles de trois dirigeants -- l'ex-PDG du groupe Bruno Lafont, son ancien directeur Sûreté, Jean-Claude Veillard, et l'un des ex-directeurs de la filiale syrienne, Frédéric Jolibois -- qui contestent notamment leur mise en examen pour "financement du terrorisme".

Les juges soupçonnent Lafarge SA, propriétaire de la filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), d'avoir versé en 2013 et 2014 pour près de 13 millions d'euros de taxes et commissions à des groupes terroristes dont l'EI, notamment via des intermédiaires, pour maintenir l'activité de son site en Syrie alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.

Pour sa défense, Lafarge SA conteste toute responsabilité dans des versements litigieux à des organisations terroristes et balaie les accusations les plus graves de "complicité de crimes contre l'humanité".

Cette incrimination, qui avait créé la surprise dans le monde des affaires, est désormais mise en doute par le parquet général dans ses réquisitions écrites dont a eu connaissance l'AFP.

S'il demande à la cour d'appel de maintenir les mises en examen de Lafarge et des trois dirigeants pour "financement du terrorisme" et "mise en danger", le ministère public recommande toutefois d'annuler celle de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité", faute de preuves.

Pour le ministère public, "il n'existe aucun indice grave ou concordant" que les anciens salariés parties civiles, "auraient été victimes de (...) complicité de crime contre l'humanité".

Dans son bref argumentaire, il estime que les investigations, menées sur ce chef d'accusation soulevé à l'origine par les ONG Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'Homme (ECCHR) dans leurs plaintes, "se sont limitées à des recherches en sources ouvertes".

© 2019 AFP

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