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Le Brésil en grève générale contre l'austérité, transports perturbés


Actualité publiée le 28/04/17 19:44

La façade d'une banque en grève à Sao Paulo, au Brésil, le 28 avril 2017 (AFP/NELSON ALMEIDA)

Plusieurs milliers de manifestants ont répondu vendredi à l'appel à la grève générale au Brésil contre les mesures d'austérité du président conservateur Michel Temer, alors que les transports en commun ont été fortement perturbés pendant la matinée.

Dans la capitale financière Sao Paulo la situation était particulièrement chaotique.

Dès les premières heures de la journée, des manifestants bloquaient d'importantes artères de circulation en brûlant des pneus au milieu de la voie, provoquant de nombreux embouteillages.

La police a utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser et libérer les voies, alors que métros, bus et trains de banlieue étaient à l'arrêt.


La façade d'une banque en grève à Sao Paulo, au Brésil, le 28 avril 2017 (AFP/NELSON ALMEIDA)

À Rio, environ 2.000 personnes manifestaient en centre-ville, selon les reporters de l'AFPTV présents sur place.

Devant un cordon de sécurité formé par des dizaines de policiers, deux indiens en costume traditionnel dansaient autour d'un feu en pleine rue.

D'autres manifestations avaient lieu dans la plupart des grandes villes du pays. À Sao Paulo, un cortège commençait à se former en début d'après-midi à l'Avenida Paulista, principale artère du centre-ville.

Un autre doit terminer son parcours devant la résidence du président Temer, qui passe souvent ses week-ends dans sa ville d'origine, loin de la capitale Brasilia.

- Routes bloquées -

La mobilisation porte notamment contre la réforme des retraites et la flexibilisation du travail que le gouvernement juge nécessaires pour sortir le pays de la pire récession de son histoire.

"La mobilisation en défense des droits des travailleurs et du système des retraites montre la force de la résistance", a réagi sur Twitter la présidente de gauche Dilma Rousseff, destituée pour maquillage des comptes publics.

Son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), favori des instituts de sondages pour les élections de 2018, a qualifié la mobilisation de "succès total" dans un entretien à la Radio Brasil Atual.

Les derniers chiffres du chômage, publiés vendredi, font état d'un taux record de 13,7% entre janvier et mars, avec plus de 14,2 millions personnes à la recherche d'un emploi.

Autre indice que la situation n'est pas prête de s'améliorer: le déficit budgétaire du Brésil a atteint 11 milliards de réais (près de 3,5 milliards de dollars) pour le mois de mars, le pire résultat pour cette époque de l'année depuis la début de la série statistique, en 2001.

Alors que les mauvaises nouvelles s'enchaînent pour le gouvernement, des images de routes bloquées par les manifestants passaient en boucle sur les télévisions brésiliennes.

À Rio de Janeiro, un pont qui relie la ville à de nombreuses communes situées de l'autre côté de la baie a été bloqué pendant plusieurs heures, mais la circulation a été rétablie. Les transports en commun n'ont été que faiblement perturbés.

L'accès à la gare routière de Rio a été bloqué et la police a lancé des grenades de gaz lacrymogène pour le libérer.

- "Grève apparente" -

En plus des problèmes de transports, la plupart des écoles ont fermé leurs portes dans tout le pays, ainsi que les bureaux de poste et un grand nombre de banques.

Confronté à une crise économique sans précédent, le gouvernement mise sur des réformes particulièrement impopulaires en cours d'analyse par le Parlement, notamment celle prévoyant le recul de l'âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans pour les hommes et de 55 à 62 ans pour les femmes.

"Nous ne pouvons plus nous taire alors qu'un gouvernement illégitime, qui n'a pas été élu, est en train de démanteler les droits des travailleurs brésiliens", a affirmé Ricardo Jacques, employé de banque en grève à Sao Paulo.

Le gouvernement tentait vendredi de désamorcer la crise en affirmant que la grève générale n'avait rencontré qu'un succès partiel.

"Ils empêchent les gens de se rendre au travail. Cela montre que la grève n'existe pas vraiment, c'est plutôt une grève apparente de syndicats perturbés par les décisions du Parlement", a affirmé le ministre de la Justice Osmar Serraglio à la radio CBN.

La cote de popularité de M. Temer n'était qu'à 10% fin mars.

© 2017 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

jipes
28/04/17 21:45
Voilà un avant-goût de ce qui se passera en France si on élit Macron.

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