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Le Brésil exclut de céder le contrôle d'Embraer à Boeing


Actualité publiée le 22/12/17 19:14

Le gouvernement brésilien n'est pas opposé à un partenariat d'Embraer avec un groupe étranger mais exclut d'en céder le contrôle à Boeing (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Le gouvernement brésilien n'est pas opposé à un partenariat d'Embraer avec un groupe étranger mais exclut de céder le contrôle de ce constructeur aéronautique stratégique, a déclaré vendredi le président Michel Temer au lendemain de l'annonce de discussions avec l'Américain Boeing.

Son ministre de la Défense Raul Jungmann a lui aussi dit qu'il n'était pas question pour Brasilia de perdre le contrôle du fleuron de l'industrie du pays qui produit aussi des appareils militaires, invoquant la souveraineté nationale.

"Tout apport de capital étranger est bienvenu", de même que "tout accord de partenariat", a dit M. Temer à des journalistes, mais "le transfert du contrôle n'est pas en discussion", a-t-il ajouté en référence à la "golden share" détenue par Brasilia dans Embraer.

L'avionneur brésilien et le constructeur aéronautique Boeing avaient annoncé jeudi des discussions en vue d'un rapprochement, moins de trois mois après l'officialisation d'un partenariat entre l'européen Airbus et le canadien Bombardier.

Ils avaient toutefois précisé prudemment qu'"il n'y a aucune garantie que ces discussions aboutiront à un accord", soulignant que "toute transaction serait soumise à l'approbation du gouvernement brésilien et de leurs autorités de régulation, ainsi que des conseils d'administration des deux entreprises et à celui des actionnaires d'Embraer".

M. Temer a ainsi confirmé la crainte des deux constructeurs de voir Brasilia s'opposer purement et simplement à une perte de contrôle d'Embraer en faisant jouer sa "golden share". Cette action préférentielle lui donne un droit de veto sur les décisions stratégiques où sa souveraineté est en jeu.

Le ministre de la Défense, qui se trouvait avec M. Temer, a abondé, en insistant sur "la forte composante de défense" du groupe Embraer, troisième constructeur mondial.

"Un transfert du contrôle du capital desservirait les intérêts de notre souveraineté nationale", a dit M. Jungmann. Le ministre a ajouté lui aussi que "la recherche de partenariats commerciaux est tout à fait bienvenue" pour ce "gouvernement qui a un positionnement pro-marché".

- Joyau du Brésil -

Jeudi, l'annonce de discussions sur un rapprochement des deux constructeurs avait été mal accueillie par le Syndicat de la métallurgie qui l'avait d'emblée rejeté.

"Embraer emploie 16.000 personnes (...) et son acquisition par Boeing compromettrait ces emplois et jusqu'à la fabrication (des appareils) dans le pays", avait indiqué le syndicat dans un communiqué.

Les déclarations présidentielles vendredi ont fait faire du yo-yo entre le vert et le rouge à l'action d'Embraer qui avait bondi la veille de 21%, puis le cours s'est stabilisé autour de +2%.

Avec six milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2016, Embraer, qui avait été privatisé en 1994, est l'un des joyaux du Brésil avec une gamme d'avions civils, militaires mais aussi de jets d'affaires.

Le secteur aéronautique demeure hautement stratégique pour le Brésil, même si celui-ci est désespérement à la recherche d'argent frais pour remplir ses caisses vidées par deux années de récession.

L'entreprise est leader dans le segment des appareils allant jusqu'à 150 sièges, avec 30% du marché. Elle livre environ 200 avions par an, jets privés ou avions de ligne.

Embraer possède une branche Défense, avec des modèles comme le A-29 Super Tucano destiné à des missions d'attaque ou d'entraînement et le KC-390, destiné au transport militaire.

Pour Boeing, un accord avec Embraer permettrait de regagner du terrain face à Airbus. L'européen, en tête sur le segment des moyen-courriers remotorisés, a annoncé mi-octobre un partenariat stratégique avec le canadien Bombardier portant sur les CSeries.

Embraer a lancé en 2013 la famille E-Jets E2, une nouvelle génération d'appareils dont l'entrée en service est prévue à partir de 2018 et qui sont les futurs concurrents des CSeries.

Les analystes de la firme américaine Canaccord Genuity ont estimé dans une note que si Boeing tentait avec Embraer de faire pièce à l'accord Airbus-Bombardier, un rapprochement ne fonctionnerait pas.

"Nous ne sommes pas étonnés que les deux constructeurs aient eu des discussions, mais un éventuel accord est improbable et nous ne voyons pas les bénéfices que Boeing pourrait en tirer", ont-ils écrit.

© 2017 AFP

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