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Le spectre d'une offensive russe en Ukraine grandit


Actualité publiée le 22/02/22 21:57
Un soldat ukrainien dans sa position près de la localité de Schastia, face aux séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, le 23 février 2022
Un soldat ukrainien dans sa position près de la localité de Schastia, face aux séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, le 23 février 2022 (AFP/Anatolii Stepanov)

Le Kremlin a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi avoir reçu un appel à l'aide des séparatistes prorusses pour "repousser" l'armée ukrainienne, signe supplémentaire d'une possible intervention militaire russe en Ukraine malgré des sanctions et un tollé international.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, dans un discours personnel et plein d'émotion en langue russe, appelé la société civile en Russie à faire pression sur ses dirigeants pour prévenir une "grande guerre en Europe" qui pourrait débuter "d'un jour à l'autre".

"Les Russes veulent-ils la guerre? J'aimerais tant connaître la réponse à cette question. Et cette réponse dépend de vous, citoyens de la Fédération de Russie" a-t-il dit, accusant Moscou d'avoir déployé 200.000 hommes pour attaquer son pays et révélant avoir tenté de parler, sans succès, à Vladimir Poutine.

Dans la journée, l'Ukraine a commencé la mobilisation d'une quarantaine de milliers de ses réservistes, voté l'état d'urgence et annoncé être la cible d'une nouvelle cyberattaque "massive" visant des sites internet officiels.

Le président russe est prêt à une invasion avec "près de 100%" des forces nécessaires en position, selon un haut responsable américain.

- Etat d'urgence -

"L'Ukraine a besoin de garanties de sécurité, claires et concrètes, immédiatement", avait auparavant déclaré M. Zelensky. C'est "l'avenir de la sécurité européenne" qui se joue en Ukraine, avait-il ajouté.

Dans la nuit, le Kremlin a annoncé que les responsables des "républiques" séparatistes prorusses autoproclamées dans l'est de l'Ukraine avaient demandé l'"aide" de Vladimir Poutine pour "repousser l'agression" ukrainienne.

L'agence de presse russe d'Etat Tass a publié les courriers datés du 22 février, le jour où les parlementaires russes ont autorisé le Kremlin à déployer l'armée en Ukraine.

Le président américain Joe Biden lors d'un discours à la Maison Blanche, le 22 février 2022
Le président américain Joe Biden lors d'un discours à la Maison Blanche, le 22 février 2022 (AFP/Brendan SMIALOWSKI)

Mercredi, la Russie a commencé à évacuer son personnel diplomatique d'Ukraine, et le drapeau russe ne flotte plus sur son ambassade à Kiev.

Le président russe avait martelé juste avant que les intérêts russes étaient "non-négociables". Lundi, dans un discours aux accents de colère, il avait remis en cause la légitimité même de l'existence de l'Ukraine, l'accusant d'être un outil de la politique d'agression antirusse de l'Otan et d'orchestrer un "génocide" des Russes d'Ukraine.

Au plan international, le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir mercredi soir une réunion d'urgence, de même que les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne jeudi à Bruxelles.

Le monde se trouve "à un moment de péril", a alerté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Et la France a appelé à son tour ses ressortissants à "quitter sans délai" l'Ukraine.

Beaucoup redoutent que la crise ne mène au plus grave conflit en Europe depuis 1945. Une intervention russe pourrait se traduire par "jusqu'à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées", a en outre averti l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

- Sanctions -

Washington et ses alliés occidentaux ont pris de premières sanctions en réaction à la reconnaissance des séparatistes soutenus par Moscou que Kiev combat depuis huit ans, un conflit qui a fait plus de 14.000 morts à ce jour.

Un convoi militaire russe dans la région de Rostov, près de la frontière ukrainienne, le 23 février 2022
Un convoi militaire russe dans la région de Rostov, près de la frontière ukrainienne, le 23 février 2022 (AFP/STRINGER)

L'Union européenne a annoncé mercredi soir des sanctions contre 23 personnalités russes "de prermier plan", dont le ministre de la Défense, les chefs militaires et la patronne de la télévision Russia Today, ainsi que trois banques et 351 membres de la Douma pour leur implication dans la reconnaissance des régions séparatistes d'Ukraine.

Le président américain Joe Biden a quant à lui annoncé des sanctions contre l'entreprise chargée d'exploiter le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne, et que Berlin avait déjà mis en sommeil.

Moscou a promis une riposte "forte" et "douloureuse" aux Américains.

Les sanctions internationales annoncées jusqu'à présent restent modestes par rapport à celles promises en cas d'invasion, et Moscou peut se targuer d'avoir accumulé près de 640 milliards de dollars de réserves de change et 183 milliards dans un fonds souverain pour y faire face.

Vladimir Poutine, qui depuis le début de la crise en décembre fixe le tempo, a reconnu lundi l'indépendance des "républiques" séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, puis obtenu le lendemain de la chambre haute du Parlement son feu vert à un déploiement de forces russes.

Si ces décisions posent les bases d'une intervention d'envergure, sur le terrain, aucun mouvement de troupes significatif n'a été signalé.

Dans la région de Rostov, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, des forces russes sont présentes en nombre: camions militaires, lance-roquettes ou obusiers, selon des journalistes de l'AFP.

Sur le front, la reprise des combats entre armée et séparatistes ces derniers jours n'a pas cessé mercredi. Les belligérants continuent d'échanger régulièrement des tirs d'artillerie, s'en accusant mutuellement. Un soldat ukrainien a été tué, le neuvième depuis janvier.

Les séparatistes de Lougansk ont annoncé eux aussi mercredi la mort d'un combattant. Un civil a également été tué dans des bombardements, selon les rebelles.

burx/alf/ant/roc

© 2022 AFP

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