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Le vol de très longue distance, un marché de niche pour 20.000 km non stop


Actualité publiée le 24/03/18 16:48

Un Airbus A350-900 non équipé de moteurs sur le tarmac de Toulouse-Blagnac, le 20 mars 2018 (AFP/PASCAL PAVANI)

Portés par les nouvelles technologies avec des avions plus légers et des coûts de carburant plus bas, Boeing et Airbus rivalisent sur le marché de niche des vols de très longue distance, jusqu'à 20.000 km sans escale.

Le premier vol passagers direct sans escale reliant l'Australie à la Grande-Bretagne a quitté samedi Perth pour Londres, une liaison de la compagnie aérienne australienne Quantas de près de 15.000 km assurée par un Boeing 787 Dreamliner.

Quels sont les avions au plus long rayon d'action?

Les avions de nouvelle génération -construits en matériaux composites, plus légers et moins gourmands en carburant-, offrent une nouvelle jeunesse aux vols à très long rayon d'action.

Airbus va livrer cette année à Singapore Airlines son premier A350-900 ULR (ultra long range, ultra long rayon d'action), faisant passer la distance parcourue maximum de la gamme de son long-courrier A350 de 8.100 milles nautiques (environ 15.000 km et jusqu'à 16 heures de vol) à 9.700 nautiques (environ 18.000 km et jusqu'à 20 heures de vol) grâce à une optimisation de son système de carburant qui lui permet d'emporter 165.000 litres de fuel et une masse au décollage augmentée.

Boeing propose le 777-8 avec un rayon d'action de 8.700 milles nautiques (16.110 km) et avait lancé en 2006 son 777-200 LR (8.555 milles, 15.843 km)

Le Dreamliner 787-9 va jusqu'à 7.635 milles nautiques (14.140 km).

Quelles innovations, pour quel confort?

Dans de tels vols sans escale, l'"expérience client" est un élément essentiel pour la pérennité du programme.

Les avions de nouvelle génération, grâce à leur fuselage en composite, permettent une pressurisation de l'avion améliorée réduisant la fatigue à l'arrivée et l'effet de sècheresse des muqueuses (lèvres et nez).

En terme de bruit, ces appareils ont un niveau sonore perçu nettement réduit par rapport à ceux d'ancienne génération, ce qui augmente le confort des passagers.

Un éclairage LED programmable permet en outre de réduire le "jetlag", l'effet du décalage horaire, en diffusant une lumière de couleur différente en fonction de l'effet souhaité: rosée ou violette pour inciter à l'endormissement ou bleue pour aider au réveil.

Autres éléments participant au confort: une ventilation de la cabine sans courant d'air, une homogénéité des températures dans la cabine et un taux d'humidité plus élevé pour éviter l'irritation de la gorge ou des yeux.

Quels avantages, pour quels types de passagers?

Le vol direct permet de gagner en moyenne trois ou quatre heures d'escale, voire une nuit d'hôtel, et de choisir son temps de sommeil.

Les hommes d'affaires sont une cible privilégiée mais pas seulement: éviter une escale peut convenir aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite ou aux enfants.

Quel intérêt pour les compagnies?

En évitant le passage obligé des hubs - ces grosses plateformes de correspondance - les avions de très longue distance permettent aux compagnies d'envisager de nouvelles liaisons entre des villes secondaires à fort potentiel.

Il s'agit d'un "marché de niche" qui permet de "réduire l'importance des hubs", explique Didier Bréchemier, expert en aéronautique au cabinet de consultants Roland Berger.

Le "seul risque" pour les compagnies d'opérer de tels vols de très longue durée est de "ne pas avoir suffisamment de fréquences" mais cet aspect "peut être couvert avec en complément une alliance" de compagnies aériennes, ajoute-t-il.

Quelle est la règlementation en vigueur sur la durée de vol?

Le règlement Etops (Extended-range Twin-engine Operation Performance Standards) de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) est la limite dans laquelle l'avion est certifié pour voler avec un seul moteur jusqu'à son atterrissage sur la piste la plus proche, quand il vole au dessus des océans par exemple.

L'Etops a évolué en permanence depuis l'introduction du concept au cours des années 1980 avec le Boeing 767 et l'Airbus A310. Initialement, sa durée était de deux ou trois heures.

Aujourd'hui, les dernières générations de bimoteurs ont la certification Etops pour cinq voire six heures de vol avec un seul moteur, en fonction des configurations.

© 2018 AFP

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5 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

CRI74
24/03/18 18:54
17 à 18h enfermés dans un avion , on va voir combien sont prêts à supporter cette contrainte alors qu'une simple escale aide beaucoup a passer le cap d'une telle longueur .
Les familles avec enfants en relativement bas âges semblent déjà exclues dès le départ et je doute que les seuls hommes d'affaires assurent un remplissage annuel suffisant même sur la base d'un vol hebdomadaire
Au delà du record , quel succès pour le concept alors qu'on attend aussi un Singapour New York en A350 ?
FREDFR91
24/03/18 21:51
En effet un si long vol est difficilement supportable tant pour les clients que pour l'équipage.
Par ailleurs les clients n'ayant pas un entrainement ni un suivi médical de cosmoastrospacio naute certains, pratiquement un à chaque vol, sont susceptibles de nous faire un gros, gros malaise, ce qui obligera à une escale médicale avec les excuses du transporteur lequel n'y est en fait pour pas grand chose.
Mais bon !
Pour l'équipage il est taillable et corvéable et médicalement suivi cela peut donc se résoudre.
Par contre Non l'ETOPS actuel ne permet au maximum que 207 minutes d'éloignement d'un aérodrome dit adéquat ce qui ne signifie pas qu'il soit accessible !
je vous laisse chercher sur le net la subtilité des deux concepts...
Donc les Bimoteurs actuels n'ont au mieux qu'une certification pour 207 minutes de vol en monomoteur, sans vent, etc.., mais certainement pas pour 5 ou 6 (pourquoi pas plus) heures de vol et ce n'est pas une question de "configuration" ce qui par ailleurs ne veut rien dire.

(Adéquat: le terrain peut recevoir le type d'avion concerné et c'est tout !)
(Accessible: les conditions entre autre météo du jour permettent au type d'avion concerné de s'y poser en sécurité, vu la petite différence ? )

Message complété le 25/03/2018 09:01:53 par son auteur.

En effet un si long vol est difficilement supportable tant pour les clients que pour l'équipage.
Par ailleurs les clients n'ayant pas un entrainement ni un suivi médical de cosmoastrospacio naute certains, pratiquement un à chaque vol, sont susceptibles de nous faire un gros, gros malaise, ce qui obligera à une escale médicale avec les excuses du transporteur lequel n'y est en fait pour pas grand chose.
Mais bon !
Pour l'équipage il est taillable et corvéable et médicalement suivi cela peut donc se résoudre.

Dont acte.

CRI74
24/03/18 22:48
http://www.airbus.com/newsroom/press-releases/en/2014/10/easa-certifies-a350-xwb-for-up-to-370-minute-etops.html


L'A350 est déjà qualifié Etops 370 depuis 2014 et attend de pied ferme l'Etops 420 pour l'A350-900 ULR afin d'assurer les missions prévues .
Il semble qu'on aille bien vite en terme de qualifications "Etops longues" sans trop de recul autre que la fiabilité des réacteurs sur une période encore limitée pour ceux l'obtenant .
Est-ce pour autant une réelle avancée positive tant pour les voyageurs que les équipages , le sujet reste ouvert .
Dubaisan
25/03/18 03:44
Je trouve deja extremement penible mes en moyenne 12 h de vol entre Shanghai et CDG ou Amsterdam meme en classe premium eco (la business est hors de prix) alors la, 19 ou 20h, non merci. Je prefere faire un stop de quelques heures.

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