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Macron récuse les accusations de dérive autoritaire en France


Actualité publiée le 04/12/20 18:18

Emmanuel Macron répond aux questions des journalistes du média en ligne Brut, à Paris le 4 décembre 2020 (AFP/BERTRAND GUAY)

"Je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés en France", a affirmé vendredi Emmanuel Macron sur le média en ligne Brut, en prônant l'apaisement après les vives polémiques sur les "violences policières" - une expression qu'il a accepté de prononcer- et la loi sur la "sécurité globale".

"C'est un grand mensonge. On n'est pas la Hongrie ou la Turquie", s'est écrié le chef de l'Etat, longuement interrogé sur les tensions politiques créées par la concomitance des images du tabassage par des policiers d'un producteur noir et de la controverse sur l'article 24.

Ce débat "a été contaminé par un discours militant, hostile au gouvernement et à votre serviteur", selon lui. "Ne laissons pas la France être caricaturée", a-t-il réclamé, en regrettant que des journalistes participent à une "co-production de la mauvaise image" du pays.

Répondant du tac au tac aux questions incisives des journalistes de Brut, dont Rémy Buisine, récemment mis à terre par des policiers lors de l'évacuation brutale de migrants à Paris, Emmanuel Macron a reconnu qu'il y avait de "la violence dans notre société" pour laquelle il devait y avoir "zéro tolérance des deux côtés".


Le journaliste du media Brut, Remy Buisine à Paris le 3 décembre 2020 (AFP/Archives/GEOFFROY VAN DER HASSELT)

D'un côté, "il y a des policiers qui sont violents" et "qu'il faut sanctionner". "Je n'ai pas de problème à répéter le terme de violences policières mais je le déconstruis", car "c'est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique, a-t-il précisé.

De l'autre, il a dénoncé les violences contre une policière "attaquée par des fous", des "gens ensauvagés" lors de la manifestation samedi dernier à Paris contre le texte de loi "sécurité globale".

- discriminations "insoutenables" -

Il a ainsi rendu hommage aux "milliers de policiers et policières qui ont subi des violences depuis 3 ans, qui pour certains ont été tués". Ceux qui peuvent "avoir un comportement violent avec un individu" ont parfois "vu des collègues se faire brûler dans une voiture: se faire caillasser se faire tirer au mortier, se faire tirer à balles réelles", a-t-il complété.


Les forces de l'ordre évacuent un nouveau campement de migrants place de la République, le 23 novembre 2020 à Paris (AFP/Archives/MARTIN BUREAU)

A propos de l'évacuation brutale de la place de la République où s'étaient installés des migrants, Emmanuel Macron a considéré qu'il n'était "jamais normal d'avoir des comportements qui ne sont pas à la hauteur des attentes" mais a estimé qu'il "fallait enlever les tentes".

Il a affirmé que le vrai problème était "le droit d'asile (...) détourné par des réseaux de trafiquants".

Un autre défi est, selon lui, de regarder en face la question des contrôles au faciès. Car, "aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (...) On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable", a-t-il regretté.

Il a promis le lancement en janvier d'une plateforme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'Etat, le défenseur des droits et des associations. Les caméras-piétons pour les policiers seront parallèlement généralisées.

- aide aux jeunes -

Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré qu'il envisageait une nouvelle "aide exceptionnelle" pour les jeunes en précarité à cause de la crise du Covid-19, ainsi qu'une amélioration du système des bourses étudiantes.

Il s'agirait de nouveau d'une aide de 150 euros comme celles qui ont déjà été versées, a-t-il dit, sans écarter d'autres solutions.

En choisissant de s'exprimer dans Brut, un site de vidéos d'actualité, Emmanuel Macron a voulu "échanger" avec les jeunes, "entendre ce qu'ils ont à dire", a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avant l'émission.


Emmanuel Macron répond aux questions des journalistes du média en ligne Brut, à Paris le 4 décembre 2020 (AFP/Archives/BERTRAND GUAY)

Souvent déprimés par les deux confinements, privés de petits boulots et de lien social ou en difficulté dans des études à distance, 53% des 18-30 ans se sentent "révoltés ou résignés" et seulement 22% "confiants ou enthousiastes", selon un sondage de l'Ifop pour La Tribune.

Emmanuel Macron l'avait résumé le 14 octobre en lançant: "C'est dur d’avoir 20 ans en 2020". "Je ne donnerai jamais de leçon à nos jeunes parce que ce sont eux qui, honnêtement, vivent un sacrifice terrible", avait-il ajouté.

Les 18-24 ans demeurent pourtant, avec les seniors, les plus solides soutiens d'Emmanuel Macron, souligne Frédéric Dabi, de l'Ifop, avec un taux d'approbation de 49%, selon le baromètre Ifop-Fiducial d'octobre.

Un autre sondage, publié vendredi par Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro, montre que le chef de l'Etat progresse nettement chez les jeunes: 49% des 18-24 ans jugent qu’il a été un bon président, 58% le trouvent sympathique, 45% humble et 41% proche des gens.

L'émission de Brut, diffusée aussi par les chaînes d'info, devait se dérouler jeudi mais elle a été repoussée de 24 heures après le décès de Valéry Giscard d'Estaing mercredi soir à 94 ans. Elle devait se terminer par une séquence de questions-réponses sur l'application Snapchat.

"L'idée, c'est de poser les questions les plus franches possible", avait promis Rémy Buisine avant l'émission.

© 2020 AFP

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15 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d1
04/12/20 23:44

C'est bizarre, pourtant on est passé des "gardiens de la paix" aux "forces de l'ordre" dans tous les discours, messages et infocommunications avec bien sûr tout l'arsenal qui va avec...

Et donc la réduction des libertés seraient une vue de l'esprit ?

Pourtant on parle bien de régime déclaratif de sortie, d'autorisation de sortie, de couvre-feu, d'arsenal législatif, de contrôles renforcées, d'amendes, de mise en détention, de lois liberticides réduisant le droit à manifester...

Nous prendrait-on ouvertement pour des cons ?

moicmoi
05/12/20 00:42

gars d1
« « Nous prendrait-on ouvertement pour des cons ?
» »

La question ne se pose même pas. OUI, IL nous prend pour des cons !
C’est pas nouveau, c’est comme ça depuis le tout début de son règne.

ALEZE
05/12/20 01:47

la dictature s installe c est malheureux dire mais la vérité tue tous les jours est le mensonges des tous puissants de ce monde règne .

Message complété le 05/12/2020 01:52:23 par son auteur.

Cruella est passer par la est Supermacronman la suivit !
cela me rappelle la rue d auge .

Message complété le 05/12/2020 01:55:31 par son auteur.

dans la basse régions normande

Message complété le 05/12/2020 02:24:29 par son auteur.

c est malheureux @ dire

ALEZE
06/12/20 00:32

Des escrocs ont détourné des millions d’euros grâce au chômage partiel ( les escrocs escroqué ? mdr )

Les autorités ont remonté la piste d’un réseau franco-israélien responsable d’une fraude massive au chômage partiel.

A l’aune du confinement en mars, le gouvernement a décidé de mettre en place une aide rapide, conséquente pour que l'économie tienne le choc : un chômage partiel ouvert pour toutes les entreprises dont l’activité est interrompue ou ralentie. Mais le versement de cette aide, dans l’urgence du moment, a été soumise à très peu de contrôle. Le système a donc été victime de fraudes et les autorités ont remonté la piste de plusieurs escrocs, indique Le Parisien. Elles ont même découvert un réseau quasi professionnel, qui a exfiltré des millions d’euros à l’étranger.

La fraude représente plus de 200 millions d'euros de pertes pour l’Etat, sur un total de plus de 30 milliards d’euros versés dans le cadre du chômage partiel selon les chiffres du ministère de l’Economie et des Finances. Elle est imputable, par exemple à certains petits patrons qui ont décidé de faire travailler leurs salariés en catimini alors qu’ils étaient placés au chômage partiel. Les autorités ont aussi découvert des cas plus baroques, rapporte Le Parisien, comme celui d'une esthéticienne qui a gonflé le nombre de salariés de son entreprise (elle en a déclaré 50) pour ensuite s’offrir des opérations de chirurgie esthétique avec les sommes du chômage partiel. “La Direccte a validé des dossiers sans presque aucun contrôle”, constate un proche du dossier cité par le quotidien.


182 millions d'euros extorqués par un réseau

Les autorités n’ont pas pu remettre la main sur tous les gracieux chèques de l’Etat qui ont été extorqués, car elles font face, dans ce dossier, à un réseau international qui a détourné, à lui seul, 182 millions d'euros d'aides. Dans cette somme, 53 millions d'euros n’ont pas pu être récupérés par les services de l’Etat. Ce réseau d'escrocs n’est pas inconnu des autorités. “Nous avons affaire aux mêmes équipes et aux mêmes modes opératoires que ceux que nous connaissons depuis dix ans”, a indiqué Rémy Heitz, le procureur de Paris.

Le mode opératoire de ce réseau est d’une simplicité déconcertante. Les escrocs déposaient une demande de chômage partiel en récupérant le nom et le numéro Siret de petites entreprises, mais en fournissant leur propre RIB. L’aide leur était généralement accordée en raison du manque de contrôles. Une partie de ces aides est ensuite transférée en Europe de l’Est puis dans des banques à Singapour ou en Chine. Impossible alors pour les autorités de remettre la main dessus.

Une équipe franco-israélienne

Les soupçons se sont rapidement portés sur des groupes criminels franco-israéliens. Plusieurs personnes ont été extradées depuis l’Etat hébreu vers la France dans le cadre de l’enquête.

>> A lire aussi - Chômage partiel : principe, conditions et

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