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Nissan, s'estimant floué par Carlos Ghosn, réclame son dû


Actualité publiée le 18/01/19 13:02

Carlos Ghosn, alors patron de Nissan, lors d'une conférence de presse au siège de Nissan à Tokyo, le 20 novembre 2013 (AFP/Archives/TORU YAMANAKA)

Nissan, à l'origine de l'enquête qui a fait tomber le tout-puissant Carlos Ghosn, veut récupérer ce qui lui a été soustrait, à commencer par plusieurs millions d'euros qui ont été, selon le constructeur japonais, indûment versés à son ex-patron via une filiale néerlandaise.

Ces nouvelles accusations avaient émergé la semaine dernière, c'est maintenant officiel: dans un communiqué, Nissan affirme que le dirigeant de 64 ans "a reçu une rémunération totale de 7.822.206,12 d'euros (taxes comprises)" de la part de Nissan-Mitsubishi B.V. (NMBV).

La co-entreprise, détenue à parité par les deux groupes automobiles japonais, avait été fondée en juin 2017 "avec pour mission l'exploration et la promotion de synergies au sein du partenariat".

Quelques mois plus tôt, M. Ghosn s'était porté au secours de Mitsubishi Motors, empêtré dans un scandale de falsification de données. Et déjà avait-il formé le dessein, avec son bras droit Greg Kelly arrêté en même temps que lui, et d'autres complices non nommés, de "percevoir des revenus confidentiels via une structure non-consolidée aux Pays-Bas", affirme Nissan.

Finalement, en 2018, "il s'est signé un contrat sans discuter avec les autres membres du conseil d'administration de NMBV que sont le PDG de Nissan Hiroto Saikawa et le PDG de Mitsubishi Motors Osamu Masuko. Ils n'ont pour leur part touché aucun revenu", poursuit le constructeur.

Le secrétariat de Nissan en était la seule autre partie informée, selon une source proche du dossier. M. Ghosn a été généreusement payé, dénonce-t-elle, "alors qu'il n'a assisté qu'à une réunion opérationnelle, en août".

Considérant qu'il s'agit là "d'une faute" de M. Ghosn, Nissan dit "réfléchir aux moyens de récupérer cette somme" auprès du magnat de l'automobile, par le biais d'un dépôt de plainte, précise la personne au fait des investigations.

- Nouvelle requête des avocats -

Depuis le début de cette saga rocambolesque, qui va de Paris à Tokyo, en faisant des détours au Brésil, Liban ou au Moyen-Orient, le groupe nippon accable son ancien sauveur, une attitude qui nourrit des accusations de complot.

Les responsables de Nissan brandissent en réponse les "graves agissements" révélés par l'enquête, débutée à l'été 2018 après le signalement d'un ou plusieurs lanceurs d'alerte.

Les informations ont été transmises à l'automne au parquet de Tokyo, ce qui a abouti à l'interpellation surprise de Carlos Ghosn le 19 novembre, plongeant l'alliance Renault-Nissan dans la tourmente.

Depuis, l'homme d'affaires franco-libano-brésilien, qui se dit "faussement accusé", séjourne en prison. Ses avocats ont indiqué vendredi avoir déposé une nouvelle demande de libération sous caution, après l'échec, y compris en appel, d'une première requête cette semaine.

La justice explique cette détention prolongée par un risque de dissimulation ou destruction de preuves et de fuite. L'équipe de défense de M. Ghosn avait souligné qu'étant donné sa notoriété, il pourrait difficilement se soustraire à la justice.

Du côté de l'Alliance, Renault, son dernier soutien, qui avait dans un premier temps argué de la présomption d'innocence, s'est résolu à lui chercher un successeur, au lendemain d'un appel de l'Etat français en faveur d'une nouvelle gouvernance.

Un conseil d'administration devrait porter dans les prochains jours le coup de grâce au capitaine d'industrie, déjà révoqué de la présidence de Nissan et de Mitsubishi Motors.

Contraint au silence médiatique à l'exception d'une unique comparution devant le tribunal le 8 janvier, Carlos Ghosn a été mis en examen pour minoration de revenus dans des rapports de Nissan remis aux autorités boursières, ainsi que pour abus de confiance.

Nissan lui reproche en outre d'autres malversations, comme l'achat de résidences de luxe à Beyrouth, Rio ou Paris, des donations à des universités au Liban ou encore l'emploi fictif de sa soeur au Brésil, tout ceci aux frais de Nissan.

Ces éléments ne sont pour le moment pas inclus dans les motifs de poursuites invoqués par les procureurs. Mais un nouveau mandat d'arrêt n'est pas exclu s'ils devaient réunir suffisamment de preuves.

Le procès, lui, n'interviendra pas avant plusieurs mois.

Le magnat de l'automobile risque en théorie jusqu'à 15 ans de prison.

© 2019 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Ver5gétorix
18/01/19 20:25
Pas trés cohérent ce DG de Nissan; il n'était pas PDG et il voudrait maintenant et rétroactivement être payé comme s'il l'avait été, de plus en plus belle l'entourloupe, celle qu'il est en train de tisser. Aucune cohérence avec des fonctions qui étaient celles de CG. Si les fonctions de Saikawa étaient bien Nissan only DG il est en train de se plaindre de ne pas avoir été payé pour un travail qui n'était pas le sien. Quand il apprendra la concordance des temps et qu'il saura l'appliquer à son récit, on arrivera peut-être à y voir plus clair. On a l'impression de nager au milieu de plaintes fabriquées de toutes pièces, il est temps que RNO et l'ALLIANCE communiquent leur documents, dûment traduits en Japonais par un traducteur Français assermenté pour que ce soit enfin clair pour les enquéteurs, les procureurs et les juges du tribunal chargé de ces affaires. On a vraiment l'impression que l'accusateur a fourni sa traduction des documents internationaux, ce qui évidemment vrille toute l'affaire. Et RNO et les actionnaires français ont-ils obtenu copie intégrale des documents transmis à la justice par l'accusateur ou celui-ci prétend-il toujours leur retransmettre seulement une bande dessinée.
Ver5gétorix
18/01/19 20:41

Comme les procureurs semblent piétiner, ils semblent loin d'avoir fait le tour de l'affaire alimentée à jet continu par un prolixe DG de Nissan qui se fiche du monde en rajoutant tous les jours ou toutes les semaines un tombereau d'accusations. Les procureurs et les enquêteurs travaillent-ils seulement à partir des documents du DG de Nissan. Les documents internationaux leur ont-ils été traduits. En tout cas au vu des propositions bizarres de ce DG de Nissan voulant ne transmettre à RNO pour le CA qu'une bande dessinée de ses accusations on voit un mélange des genres dans une confusion qui ne rassure pas sur l'équilibre mental de cet accusateur prolixe. Ses dernières accusations de ne pas avoir ét payé par l'Alliance ou une société en dépendant directement, à quoi rime-t-elle. Siégeait-il dans ce cénacle ou avait-il seulement l'ambition d'y parvenir un jour, tout est mélé, probablement dénaturé, inversé, découpé en dehors de toute logique.

Ver5gétorix
18/01/19 20:48

Vous croyez les Japonais quand ils arguent ne pas avoir été payés comme PDG. CG était le PDG. C'est depuis son arrestation qu'il se sont fait élire PDGs. C'est depuis cette date qu'ils peuvent se faire payer selon les termes qu'ils peuvent discuter avec leur CA.

whatelse
21/01/19 11:05

Moi je crois surtout que Carlos s'en est mis plein les poches sur le compte de Nissan. Et aujourd'hui le retour de bâton lui fait mal, pour preuve, il est lâché par le gouvernement français.

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