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Pénuries en tout genre à Sao Paulo en pleine grève des routiers


Actualité publiée le 25/05/18 21:43

Etals vides au marché de gros de Brasilia après la grève nationale des routiers, le 25 mai 2018 (AFP/EVARISTO SA)

Pénuries alimentaires, flambée des prix, files d'attente interminables aux stations-essence, les habitants de Sao Paulo, capitale économique du Brésil, sont touchés de plein fouet par la grève des transporteurs routiers.

La situation est tellement critique que le président Michel Temer a mobilisé vendredi les forces de sécurité, dont l'armée, pour mettre fin à ce mouvement qui a débuté lundi, provoquant de graves problèmes d'approvisionnement dans tout le pays.

À Sao Paulo, le maire a même décrété l'état d'urgence afin de pouvoir réquisitionner du combustible.

Comme dans de nombreuses villes du pays, les produits frais se font de plus en plus rares dans les supermarchés. Et quand les consommateurs y ont accès, les prix passent parfois du simple au double.

A Jardim Paulista, un quartier aisé du centre de la mégalopole, le vendeur d'un marché craint de ne plus rien avoir à vendre dans les prochains jours.


Un homme devant un commerce de fruits et légumes fermé au marché de gros de Brasilia après la grève nationale des routiers, le 25 mai 2018 (AFP/EVARISTO SA)

"Aujourd'hui, je suis ici, demain je ne sais pas. Bientôt ce sera comme au Venezuela. Les gens ont de l'argent mais il n'y a rien à acheter", se plaint ce vendeur qui a préféré garder l'anonymat.

Selon lui, au marché de gros qui lui fournit ses marchandises, un grand sac de pommes de terres, auparavant vendu 50 réais (près de 12 euros), se négocie autour de 100 réais.

- Marché noir -

Mais les pénuries ne touchent pas que la nourriture. Dans certains quartiers pauvres de Sao Paulo, les petits commerces ne vendent plus de bonbonnes de gaz, utilisées par de nombreux Brésiliens pour cuisiner.

Dans un supermarché du quartier populaire de Parque Independencia, dans l'est de la ville, les clients se pressent pour faire des provisions, mais de grands écriteaux les préviennent que certains produits ne sont pas disponibles à cause de la grève des transporteurs routiers.

"Il manque beaucoup de choses dans le supermarché parce que les produits n'arrivent pas jusqu'ici. Il nous manque surtout des fruits et légumes et ceux qu'on trouve sont beaucoup plus chers qu'avant", affirme Dina Goes, 41 ans, qui observe avec inquiétude les étals vides.

"J'espère qu'une solution va bientôt être trouvée parce que la situation est vraiment compliquée".


Des automobilistes attendent pour s'approvisionner en essence lors de la grève des routiers, le 25 mai 2018 à Brasilia (AFP/EVARISTO SA)

La pénurie étant moins sévère dans les quartiers aisés, elle a l'intention de prendre le bus vers une zone plus centrale pour acheter du lait en poudre pour son bébé.

La crise de ravitaillement a également provoqué la prolifération d'un nouveau type de marché noir. Devant une station-service fermée car totalement à sec, un pompiste abordait les automobilistes. "J'ai un bidon de côté si tu veux".

Dans les rares stations qui proposent encore un peu d'essence, les files d'attentes gigantesques rappellent des scènes de films d'apocalypse d'Hollywood.

- Minibus scolaires en grève -

Le meilleur moyen de se déplacer reste le métro, mais de nombreuses zones de cette mégalopole de 12 millions d'habitants ne sont pas desservies et les services de bus ont été réduits hors des heures de pointe à cause du manque de combustible.

Les grands axes routiers qui mènent vers la ville sont considérablement affectés par les barrages routiers et de nombreuses personnes préfèrent marcher de longues distances plutôt que d'attendre un hypothétique bus.


Des routiers bloquent une autoroute pour protester contre la hausse des prix du carburant, le 25 mai 2018 à Juatuba (AFP/DOUGLAS MAGNO)

Vendredi, les chauffeurs de minibus scolaires ont décidé de grossir les rangs de grévistes, bloquant d'importantes voies de circulation.

Sur l'une d'entre elles, à l'est de Sao Paulo, une dizaine de ces véhicules jaunes et blancs sont placés en travers de la chaussée, sous le regard impuissant des policiers.

"La situation est grave, nous manifestions pour attirer l'attention des gouvernants", explique Eneas Ferreira, chauffeur de minibus scolaire en grève.

Mais comme le Brésiliens ne manquent jamais d'humour quelle que soit la situation, les réseaux sociaux étaient truffés d'images désopilantes, comme celle de policiers poussant leurs voitures ou d'un chariot tiré par des ânes censé remplacer les camions.

© 2018 AFP

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3 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

nicolamf
26/05/18 09:49
C'est ce qu'il nous attend d'ici quelles années, faute d'énergies fossiles : plus de villes alimentées en denrées, plus d'agriculture intensive et donc suffisamment pour les populations. Montées de tensions sociales, le doigt totalitarisme actuel devient simplement totalitaire. Georges ORWELL avait déjà tout anticipé...
nicolamf
26/05/18 09:50
Soft totalitarisme
moicmoi
26/05/18 10:06
nicolamf
« C'est ce qu'il nous attend d'ici quelles années, faute d'énergies fossiles : plus de villes alimentées en denrées, »


Pour le faire comprendre à la grande prêtresse du « Paris tous en vélo » , les transporteurs routiers seraient bien avisés d’appliquer les préceptes d’icelle : ne plus circuler avec leurs camions de livraisons dans Paris intramuros.


Ma foi, ce serait assez amusant de voir Hidalgo pousser une brouette de légumes.

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