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Pétrole: l'Opep+ sous pression mais pas de changement en vue


Actualité publiée le 31/03/22 11:17
Sur le site pétrolier et gazier de Zubair, dans la province irakienne de Bassorah le 9 mai 2018
Sur le site pétrolier et gazier de Zubair, dans la province irakienne de Bassorah le 9 mai 2018 (AFP/HAIDAR MOHAMMED ALI)

Les pays producteurs de pétrole de l'Opep+ ont convenu jeudi d'une nouvelle ouverture modeste de leurs vannes d'or noir, ignorant les appels à alléger la pression sur les prix, induite par la guerre en Ukraine.

Les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par Ryad, et leurs dix alliés conduits par Moscou (Opep+) ont convenu "d'ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de mai", a annoncé l'alliance dans un communiqué à l'issue d'une réunion éclair au résultat largement attendu.

Le cartel mentionne un "ajustement" pour des raisons techniques du plafond de référence, auparavant de 400.000 barils.

Avec cette décision, l'alliance ne dévie donc pas de sa ligne, amorcée au printemps 2021 à la faveur du redressement de la demande, après des coupes drastiques pour faire face au choc de la pandémie de Covid-19.

"La question clé est de savoir si l'Opep+ sera en mesure de respecter pleinement ces quotas de production dans les mois à venir", commente Edward Gardner, analyste pour Capital Economics, le cartel échouant régulièrement à atteindre ses objectifs.

– Initiative américaine inédite –

Les analystes s'attendaient au statu quo malgré d'immenses attentes, le pétrole ayant tutoyé le 7 mars ses records historiques de prix atteints lors de la crise financière de 2008, dépassant les 130 dollars le baril. Depuis, les cours ont dévissé de leurs sommets.

Le président des États-Unis Joe Biden a ordonné jeudi de puiser un million de barils par jour dans les réserves stratégiques de pétrole et ce pendant six mois, une initiative "sans précédent" dans l'histoire américaine pour tenter de juguler la flambée des prix à la pompe.

Le marché avait reculé sur des rumeurs avant l'annonce de la Maison Blanche, et poursuivait sur cette tendance après l'officialisation.

Vers 16H00 GMT, le Brent de la mer du Nord, référence de l'or noir en Europe, perdait 4,59% à 108,24 dollars le baril, quand le WTI américain cédait 3,57% à 103,97 dollars,.

"Au total, jusqu'à 180 millions de barils devraient être sortis des réserves", détaille Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank. De quoi permettre au marché pétrolier de ne plus être "sous-approvisionné", selon l'expert.

Même si d'autres sont plus prudents sur l'impact de cette mesure : "Toute utilisation coordonnée des réserves stratégiques ne sera efficace que si les pourparlers de paix dans la guerre en Ukraine vont dans la bonne direction", estime ainsi Edward Moya, analyste pour Oanda.

S'il fonctionne, ce plan pourrait permettre un changement total de paradigme, car la guerre a fait craindre des ruptures de livraisons du pétrole russe et provoqué une fébrilité extrême, dans un marché déjà très tendu.

– Appels de toutes parts –

Mais pour l'Opep+ qui a vu le jour en 2016 dans l'optique d'une régulation du marché, "la volatilité actuelle n'est pas due aux fondamentaux, mais aux développements géopolitiques en cours", ont souligné ses membres dans le communiqué.

Ils restent donc impassibles devant les appels de la communauté internationale qui se sont intensifiés, notamment après la décision des États-Unis et de la Grande-Bretagne d'arrêter d'importer du pétrole de Russie, deuxième plus grand exportateur de brut au monde derrière l'Arabie saoudite.

Deux plateformes pétrolières au large de la Californie, le 6 octobre 2021
Deux plateformes pétrolières au large de la Californie, le 6 octobre 2021 (AFP/Archives/Frederic J. BROWN)

Le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, avait lancé le lendemain aux pays exportateurs un "appel urgent à augmenter le niveau de production pour soulager le marché".

L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui avait déjà qualifié de "décevantes" les décisions attentistes du cartel, a également exhorté l'Opep+ à être "du bon côté".

Même message du côté des pays du G7, tandis que le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est rendu à Ryad.

Rien n'y fait : les pays du Golfe résistent pour le moment aux demandes occidentales.

L'alliance Opep+, loin d'être déstabilisée par le conflit, apparaît plus solide que jamais. Elle est "là pour rester", a déclaré lundi le ministre émirati de l'Énergie Suhail al-Mazrouei, déterminé à ne pas laisser "la politique" miner l'organisation.

Le ministre saoudien de l'Énergie Abdulaziz ben Salmane a lui aussi réitéré mardi son attachement à l'Opep+, arguant que si l'accord "n'existait pas, nous ne pourrions pas avoir de stabilité sur le marché de l'énergie" et "la volatilité des prix serait encore pire".

© 2022 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

ricky_59
31/03/22 14:20
Ils sont du côté des russkofs...

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