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Premiers contributeurs au tourisme chypriote, les Britanniques se font attendre


Actualité publiée le 04/08/20 18:23

Un Airbus de la compagnie Wizz Air, en approche d'atterrissage, survole la plage de Larcana, le 1er août 2020 à Chypre (AFP/Iakovos Hatzistavrou)

"C'est une année perdue", constate Giannis Aggelopoulos, manager d'un bar de plage à Larnaca. A Chypre, le retour des touristes britanniques, qui devait offrir à partir du 1er août une bouffée d'oxygène à un secteur plombé par la pandémie, se fait attendre.

Pour l'île méditerranéenne, le contingent britannique représente normalement 40% des entrées touristiques -- 1,2 million, soit davantage que la population du pays --, selon Philokypros Roussounides, directeur général de l'Association des hôtels de Chypre.

Mais "les tours-opérateurs nous ont prévenus la semaine dernière qu'ils ne remettraient pas Chypre (dans leurs catalogues) tant que le Royaume-Uni ne serait pas en catégorie A", explique à l'AFP Marios Polyviou, patron du groupe Sunnyseeker Hotels, propriétaire de huit établissements sur l'île dont six actuellement ouverts.


Vue aérienne de la plage de Larcana, le 1er août à Chypre (AFP/Etienne TORBEY)

xLongtemps classé parmi les pays à risque (C), le Royaume-Uni est depuis samedi en catégorie intermédiaire (B): ses ressortissants ne sont plus contraints à une quarantaine mais doivent présenter un test négatif au Covid-19 réalisé dans les 72 heures avant l'arrivée.

Faute de quoi, ils sont testés à leur descente d'avion et confinés jusqu'au résultat.

Une aubaine potentielle pour l'ex-colonie britannique, extrêmement dépendante du tourisme: le secteur a généré 2,68 milliards d'euros en 2019 pour un Produit intérieur brut de 21,94 milliards, selon les statistiques officielles.


Des touristes dans la piscine d'un hôtel de Larcana, le 1er août 2020 à Chypre (AFP/Etienne TORBEY)

Or le nombre de touristes étrangers a chuté de 84,3% sur le premier semestre à 255.675, et même de 98,2% en juin.

- "Très gros risque" -

"Les seuls touristes britanniques qui viendront seront des individuels", anticipe pour sa part M. Roussounides, soulignant que 20% à peine des hôtels sont ouverts.


Un touriste, portant un masque de protection, sort de l'aéroport de Larcana, le 1er août 2020 à Chypre (AFP/Iakovos Hatzistavrou)

Mais pour M. Aggelopoulos, gérant du Re.Buke Lounge sur une plage de Larnaca (sud-est), le retour des Britanniques, et des étrangers en général, "est un très gros risque (...), et pour quoi? Deux ou trois mois de tourisme? Ca ne vaut pas le coup. La saison 2020 est perdue de toute façon".

"Nous devons apprendre à vivre avec le virus, être plus responsables, suivre les protocoles (...) jusqu'à ce qu'un vaccin fiable arrive", fait valoir M. Polyviou.

A l'hôtel Ciao Stelio, sur le front de mer de Larnaca, masques, gants et distributeur automatique de gel désinfectant accueillent la clientèle dès le sas d'entrée. Des panneaux de plexiglas protègent les employés, le marquage au sol rappelle les règles de distanciation physique.


Une réceptionniste de l'hôtel Ciao Stelio à Larcana, le 1er août 2020 à Chypre (AFP/Etienne TORBEY)

Il faut montrer patte blanche à la réception: un résultat négatif. "Si le test a été réalisé à l'arrivée à l'aéroport, le client n'a pas accès aux parties communes", explique une employée de l'établissement, dont la clientèle britannique représente d'ordinaire 25%.

En cas de résultat positif, le client est transféré dans un hôtel ad hoc pour y rester en quarantaine.

Même procédure chez Sunnyseeker, dont le taux de remplissage est "extrêmement bas", avec 35% en moyenne.

Faute de mieux, les professionnels comptent sur le tourisme local pour limiter leurs pertes.


Des touristes sur la plage de Larcana, le 1er août 2020 à Chypre (AFP/Iakovos Hatzistavrou)

Pour le Re.Buke, où la musique battait son plein ce week-end, la perte devrait atteindre environ 40% par rapport à 2019. Et pour le groupe hôtelier, le chiffre d'affaires devrait reculer de 20 à 30% au lieu d'une hausse de 10% prévue avant la pandémie.

L'impact a été amorti grâce à la prise en charge par le gouvernement des salaires à hauteur de 60% et à un moratoire sur le remboursement des prêts jusqu'à fin 2020, souligne M. Roussounides: "Il faudra deux à trois ans pour revenir au niveau d'avant-crise".

© 2020 AFP

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