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RBS subit une perte abyssale et annonce encore des économies


Actualité publiée le 24/02/17 12:57

RBS a subi une nouvelle perte abyssale de 7 milliards de livres en 2016 (AFP/Archives/CARL COURT)

La banque britannique RBS a subi une nouvelle perte abyssale de 7 milliards de livres en 2016, entre restructurations et litiges, la contraignant à davantage d'économies dans l'espoir de tourner la page d'une décennie noire.

Royal Bank of Scotland (RBS) ne parvient toujours pas à voir le bout du tunnel et a désormais englouti autour de 100 milliards de livres depuis que l'Etat a volé à son secours lors de la crise financière (118 milliards d'euros au taux de change actuel).

Outre un plan de sauvetage de plus de 45 milliards de livres à l'époque, la banque a désormais accumulé près de 60 milliards de livres de pertes nettes depuis qu'elle est passée dans le giron des pouvoirs publics en 2008.

L'Etat détient toujours 72,9% du capital et ne semble pas décidé à réduire cette part pour l'instant, compte tenu d'un cours de Bourse encore faible.

RBS a enregistré une perte nette en 2016 pour la neuvième année consécutive. Elle s'est établie à précisément 6,955 milliards de livres (8,3 milliards d'euros), contre 1,979 milliard en 2015, selon ses résultats annuels dévoilés vendredi.

Le marché appréciait peu la nouvelle et le titre de la banque perdait 3,25% à 241,30 pence vers 11H10 GMT à la Bourse de Londres.


RBS a été contrainte d'enregistrer un coût de 5,868 milliards de livres pour le réglement de litiges en cours, dont une affaire aux Etats-Unis (AFP/Archives/Andy Buchanan)

La banque paye encore l'héritage de ses comportements passés et a été contrainte d'enregistrer dans ses comptes de 2016 un coût de 5,868 milliards de livres pour le règlement de litiges en cours, dont une affaire aux Etats-Unis concernant la vente de crédits immobiliers toxiques convertis en produits financiers (RMBS), à l'origine de la crise des "subprime".

"Il y a encore trop d'affaires qui planent au-dessus de la banque et nous se sommes pas encore au bout du chemin", relève Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

- Des emplois menacés -

RBS n'est pas non plus épargnée par le scandale des assurances-crédit PPI qui touche l'ensemble du secteur britannique et qui a coûté à la banque 601 millions de livres en 2016 afin de faire face aux demandes d'indemnisations.

En dehors des litiges, les coûts de la restructuration, censée remettre sur pied la banque, se sont élevés à plus de 2 milliards de livres.

La banque va devoir notamment débourser 750 millions de livres pour améliorer la concurrence sur le marché des PME au Royaume-Uni à la demande du gouvernement et afin de respecter la réglementation européenne en matière d'aide publique. Cette mesure lui permet d'être dispensée de la vente de sa filiale de banque au détail Williams & Glyn, qu'elle essayait de vendre en vain depuis des années.

RBS, recentrée sur le Royaume-Uni après avoir réduit la voilure à l'international, a au vu de ses difficultés persistantes lancé un nouveau plan d'économies de 2 milliards de livres pour les quatre ans à venir, dont 750 millions en 2017.

Le directeur général de RBS, Ross McEwan, a expliqué que ces mesures comprendront des suppressions de postes, sans les chiffrer, alors que la presse avait estimé que des milliers d'emplois étaient en jeu.

"Malheureusement, il y aura des pertes d'emploi. Des agences ont été fermées et nous continuerons à en fermer", a-t-il reconnu, interrogé sur la radio BBC 4.

Le syndicat Unite a dans la foulée demandé un moratoire sur les fermetures d'agences, au nombre de 514 depuis 2014 au prix selon lui de dizaines de milliers d'emplois supprimés.

Pour Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, "cela va porter encore un coup au moral des salariés étant donné que les effectifs sont déjà passés de 145.000 emplois en 2007 à autour de 80.000 désormais", sous l'effet de cessions et de suppressions de postes.

De son côté, la banque espère que ces économies pourront améliorer sa rentabilité.

"En présumant que nous réglions les problèmes des RMBS cette année et nos obligations en matière d'aide d'Etat, nous prévoyons que RBS renoue avec les profits en 2018, ce qui représente un pas en avant significatif vers le remboursement des contribuables britanniques", explique dans le communiqué Ross McEwan.

RBS clôt une saison de publications contrastée pour les banques britanniques. Barclays et Lloyds Banking Group ont repris des couleurs grâce à de moindres provisions, mais HSBC a vu ses bénéfices fondre en raison de coûteuses restructurations et dépréciations.

© 2017 AFP

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