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Réforme des retraites: la fronde s'organise


Actualité publiée le 20/08/19 16:57

Défilé du 1er Mai 2019 à Marseille (AFP/Archives/CHRISTOPHE SIMON)

La rentrée sociale se fera au rythme des manifestations contre la réforme des retraites, avec d'un côté des syndicats en ordre dispersé, de l'autre des avocats, infirmières et pilotes de ligne prêts à défendre bec et ongles leurs régimes spécifiques.

Après la concertation, place à la confrontation. Depuis que l'exécutif a levé le voile sur son projet de réforme des retraites, ses opposants fourbissent leurs armes.

Car le rapport présenté mi-juillet par le haut commissaire Jean-Paul Delevoye a confirmé leurs principales craintes: la disparition des 42 régimes existants dans un futur "système universel" et une décote pour ceux qui partiront avant un "âge d'équilibre" fixé à 64 ans.

Pour déminer le terrain, le gouvernement veut ouvrir dès la rentrée un nouveau cycle de discussion avec les partenaires sociaux, qui seront reçus les 5 et 6 septembre à Matignon.

Mais trois journées d'action sont d'ores et déjà annoncées. La première, lundi 16 septembre, a été choisie par le Conseil national des barreaux, qui a déterré la hache de guerre et appelé "tous les avocats (...) à une manifestation nationale à Paris".

L'institution s'insurge contre la "hausse conséquente des cotisations" prévue pour aligner ces libéraux sur les salariés du privé, et dénonce une "mise à mort économique".

Elle accuse en outre les pouvoirs publics de vouloir "spolier la profession des réserves constituées" par la Caisse nationale des barreaux français (CNBF), assise sur un butin d'environ 2 milliards d'euros.

- Ralliements -

Deux arguments repris presque mot pour mot par le syndicat Convergence infirmière, qui s'est rallié la semaine dernière à cette date, refusant de laisser "doubler (les) cotisations retraite" et redoutant de voir les réserves "servir à ceux qui ont fait preuve de moins de prévoyance".

La liste des participants s'est encore allongée lundi: le principal syndicat de pilotes de ligne et six organisations d'hôtesses et stewards ont décidé de se joindre au cortège pour défendre le régime complémentaire des personnels navigants (CRPN) et ses 4 milliards d'euros de réserves financières.


Manifestation à Paris le 11 avril 2019 à l'appel de syndicats et organisations de retraités (AFP/Archives/Thomas SAMSON)

D'autres professions pourraient encore venir grossir les rangs, notamment les médecins libéraux. Pour l'heure, seule une organisation (UFML, non représentative) a clairement appelé à une "journée d'arrêt d'activité et de manifestation" le 16 septembre.

Un autre syndicat, la FMF, veut organiser la "fermeture des cabinets" et des "actions avec les autres libéraux" pour empêcher "les tutelles" de "s'emparer des réserves" de la caisse des médecins (Carmf), proches de 7 milliards d'euros.

- Eparpillement -

Cette dynamique d'union tranche avec l'éparpillement des grandes centrales syndicales. Force ouvrière, qui avait dès la fin juin programmé un "rassemblement d'ampleur national à Paris" le samedi 21 septembre, n'a reçu aucun soutien jusqu'à présent.

Pas de quoi décourager pour autant son secrétaire général Yves Veyrier: "S'il faut aller à la grève, nous y sommes prêts", affirme-t-il dans un entretien publié mardi par les quotidiens régionaux du groupe Ebra.

"Une simple journée de manifestation, aussi réussie soit-elle, ne suffira sans doute pas", prédit-il, ajoutant qu'"il faudra viser l'unité d'action syndicale la plus large".

Message transmis à la CGT, qui a choisi le mardi 24 septembre pour battre le rappel contre la réforme des retraites, mais aussi contre les suppressions d'emplois dans des secteurs comme la distribution et l'industrie.

"Il y a vraiment de quoi se mobiliser", estimait avant les vacances son numéro un Philippe Martinez, espérant "une rentrée sociale très forte".

Un mois plus tard, seuls les cheminots de SUD-Rail l'ont rejoint, espérant ainsi "construire une convergence des luttes et un niveau de rapport de force qui fera reculer le gouvernement".

Les autres centrales, CFDT en tête, n'entendent pas engager de bras de fer avec le gouvernement à ce stade, préférant jouer le jeu du dialogue.

© 2019 AFP

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9 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Fibopivots
20/08/19 18:15
A la limite tout le monde souhaite tout équilibrer mais comme ils s'aligner ont sur les moins bien lotis, on sera encore perdant.
Luncyan
21/08/19 08:01

C’est une question de point de vue. Pour moi vous etes tres tres bien loti

Moi j’aurai pas de retraite.

Puis c’est impossible qu’il n’y ait pas de guerre en France d’ici à 2066.

whatelse
21/08/19 08:33
Luncyan, après la disparition de la génération baby boom, vous aurez une retraite.
Alain07
21/08/19 08:34

Dans l'article que vous présentez, avez vous tout de même remarqué que l'on parle des pilotes de ligne et des avocats, deux professions dont les revenus sont 20 fois le SMIC.

Je ne pense pas qu'il faille verser une larme si Macron leur rogne un peu sur leur retraite.

L'article parle aussi de "réserves" que ces deux professions ont constituées. STOP.... ce sont une partie de nos impôts qui ont constitués ces réserves. Ce n'est pas de l'argent prélevés sur leur salaires, c'est de l'argent public.

Pour une fois que quelqu'un veut s'attaquer aux régimes spéciaux.

J'ai un cas dans ma famille. Un gendarme qui a fait 8 ans de garde républicaine (une année de service compté double pour l'obtention de la retraite) et 9 ans à la Réunion (idem pour les années avec une prime de 200 k€) oui, vous avez bien lu, 200 000 €, Il est parti en retraite pleine à 47 ans.

Mais comme il s'ennuyait, il a repris un boulot dans l'éducation nationale (ils ont des places réservées). il touche donc sa retraite + son salaire. ça fait 4200 euros net par mois.

Qui oserait dire que c'est normal ?

Et tous les régimes spéciaux sont du même type, avec des avantages que le simple salarié n'imagine même pas et ce ne sont surtout pas ni les syndicats ni les journalistes qui font expliquer tout ça.

Il y a un con qui paie tout ça, le salarié classique du privé.

Je ne sais pas si Macron va nous pondre un truc juste, je sais qu'aujourd'hui, nous avons le système le plus INJUSTE qu'il soit possible d'imaginer.

Il est parfaitement impossible de faire pire.


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