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Renault: l'Etat "n'a pas fait capoter" le mariage avec Fiat Chrysler, selon Le Maire


Actualité publiée le 13/06/19 10:29

Le siège de Renault, le 24 janvier 2019 à Boulogne-Billancourt (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Le ministre des Finances Bruno Le Maire et le président de Renault Jean-Dominique Senard ont eu jeudi "un entretien tourné vers l'avenir" à Bercy, après des déclarations publiques sur la responsabilité de l'échec de la fusion entre le constructeur français et le groupe Fiat Chrysler (FCA).

"Ils ont eu un excellent entretien tourné vers l'avenir du groupe Renault et de l'Alliance" avec Nissan, a indiqué à l'AFP l'entourage du ministre, après sa réunion avec M. Senard au lendemain de sa confirmation à la tête du groupe au losange lors de l'assemblée générale des actionnaires.

"M. Le Maire a renouvelé sa confiance à M. Senard et réitéré que l'objectif était la consolidation de l'alliance avec Nissan", a-t-il ajouté.

Pour sa part, Renault n'a pas souhaité faire de commentaire sur cet entretien et a simplement rappelé que les deux hommes se parlaient régulièrement et qu'il l'avaient encore fait avant l'assemblée générale de mercredi.


Le ministre des Finances Bruno Le Maire à l'Elysée, le 12 juin 2019 à Paris (AFP/ludovic MARIN)

Avant sa rencontre avec le patron de Renault, le ministre avait assuré sur France Info que l'Etat n'avait pas empêché la fusion entre le constructeur français et FCA.

"Nous n'avons pas fait capoter le mariage entre Renault et Fiat", a-t-il affirmé, tout en rappelant que l'Etat restait dans son rôle d'actionnaire de référence du groupe au losange. "Ne comptez pas sur moi pour regarder passer les trains comme actionnaire de référence", a-t-il prévenu.

"L'Etat n'agira jamais ni sous la pression ni dans la précipitation dans cette affaire", a-t-il martelé. Devant les actionnaires, M. Senard s'était dit déçu que le projet de fusion avec Fiat Chrysler n'ait pu se poursuivre, en raison des délais supplémentaires réclamés par l'Etat français.

"Nous n'avons jamais opposé de veto", a répliqué M. Le Maire. "Nous avons simplement demandé, voyant que Nissan n'apportait pas son soutien, cinq jours supplémentaires pour examiner l'opération", a-t-il rappelé, qualifiant ce délai de "raisonnable".

"La stratégie qui a toujours été la nôtre (...), c'est le renforcement de l'alliance entre Renault et Nissan. C'est le cœur de la profitabilité de Renault comme de Nissan. On ne va pas changer de stratégie tous les quatre matins", a-t-il affirmé.


Le président de Renault Jean-Dominique Senard le 12 mars 2019 lors d'une conférence de presse au siège de Nissan, à Yokohama (AFP/Archives/Behrouz MEHRI)

M. Le Maire a souligné que toute décision stratégique "suppose que le partenaire japonais soit associé et qu'au bout du compte il soit d'accord", a-t-il souligné.

Lors de l'assemblée générale, le président de Renault avait fait longuement l'éloge de ce projet de fusion avorté qui aurait créé le numéro 3 mondial de l'automobile.

"Ce que sera l'avenir, je ne sais pas", a déclaré le président. "Ce projet reste dans ma tête un sujet tout à fait remarquable et d'exception", a-t-il ajouté.

Il a révélé que c'était M. Le Maire qui lui avait "suggéré il y a quelques mois de prendre contact avec les dirigeants de Fiat Chrysler".

Il a justifié cette initiative par le contexte de la montée en puissance de l'industrie chinoise qui représentera, selon lui, une concurrence redoutable dans les années à venir, et par les investissements colossaux que devront engager les constructeurs pour créer de nouveaux véhicules électriques, autonomes et connectés.

© 2019 AFP

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7 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

dematons
13/06/19 11:42
A t on déjà vu un délinquant reconnaître son forfait ?
dematons
13/06/19 11:42
A t on déjà vu un délinquant reconnaître son forfait ?
gars d'ain
13/06/19 11:46

Retour collant des trolls et des mouches à merde sur le ruban adhésif d'actualité...


la vache... en plus y tire en rafale à la mitraillette suisse.

: (

Dubaisan
14/06/19 01:39

A lire les propos de JD Senard sur le rôle de l'Etat dans l'affaire FCA et Nissan du 12 juin dernier.

www.lefigaro.fr/societes/renault-nissan-fiat-bercy-les-confidences-de-jean-dominique-senard-au-figaro-20190612

"Mais il doit être clair pour tout le monde que Renault aujourd’hui n’est plus la Régie! C’était peut-être le bon vieux temps, mais le monde a évolué».

«Le ministre est évidemment libre de sa parole. C’est de son droit le plus total d’évoquer l’avenir de la participation de l’État dans Renault», répond Jean-Dominique Senard. «En revanche, le conseil d’administration de Renault est seul souverain pour décider de l’évolution des participations de l’entreprise. En toute hypothèse, en tant que président de Renault, je préférerais être informé en amont des éventuelles prises de position des uns et des autres».

«Ce qui n’est pas apparu dans les propos du ministre ce week-end, c’est qu’il est bien sûr hors de question de remettre les clés du destin de Renault à Nissan. C’est une ligne jaune qu’on ne peut pas franchir», précise de son côté Jean-Dominique Senard, circonspect à l’idée d’une réduction de Renault chez Nissan. «Un tel mouvement ne peut pas être unilatéral. C’est l’ensemble de la mécanique de l’Alliance qui pourrait être affectée». Comme il l’a dit aux actionnaires, il «ne sera pas le président qui conduira à une réduction supplémentaire de l’influence de Renault chez Nissan».

Les traits marqués mais l’œil déterminé, Jean-Dominique Senard a clairement des regrets. La fusion avec FCA était, et reste, pour lui un projet splendide. «Renault ne peut pas être seul. Nous n’avons pas le droit de nous rater sur nos options stratégiques dans les deux ou trois ans qui viennent», insiste-t-il. Que ce projet ait été retiré «le désole», a-t-il dit aux actionnaires, faisant mine de s’étonner qu’on n’ait pas voulu créer «un champion industriel européen à une époque où l’on passe son temps à se plaindre qu’il n’y en ait pas assez». Le président de Renault n’a cité personne, mais le vocabulaire emprunté au registre favori du ministre de l’Économie ne laisse aucun doute sur le fond de sa pensée.

C'est édifiant et consternant : Le Maire et Macron n'ont rien compris et se sont comportés comme des petits caporaux…


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