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La CGT du groupe Renault a réclamé mardi un nouveau "plan stratégique industriel" pour le constructeur français et la filière automobile hexagonale.
"La direction générale reste aveuglée et préoccupée par la seule profitabilité immédiate de l'entreprise", dénonce le syndicat dans un tract distribué au personnel dont l'AFP a obtenu copie.
La CGT juge "opportun, étant donné ce que vient de vivre l'Alliance (franco-japonaise liant Renault à Nissan, ndlr), d'interroger le plan stratégique 2017-2022, de discuter d'un autre contenu pour l'horizon 2022 et de redessiner le contenu de l'Alliance en revenant notamment sur une convergence des ingénieries qui ne paraît ni possible ni souhaitable".
"Au vu des délocalisations successives des véhicules particuliers", comme "la Clio V fabriquée totalement en Turquie et Slovénie, à l'absence de visibilité sur le remplacement des modèles Scénic, Talisman et Espace, et au manque de perspective concrète de la future gamme électrique, quel avenir pour l'outil industriel français de Renault?", demande la CGT dans son tract.
Le syndicat expose aussi ses arguments dans une lettre "envoyée par courriel à la hiérarchie" du groupe, a indiqué à l'AFP Fabien Gâche, délégué central CGT.
Evoquant dans cette lettre "les convergences avec Nissan", le syndicat estime qu'"elles peuvent être un atout lorsqu'elles viennent en complémentarité des besoins respectifs des deux constructeurs", mais il considère également qu'"elles pénalisent l'autonomie nécessaire de Renault" quand "elles visent +à supprimer des doublons+" et, "finalement, appauvrissent les capacités d'innovation des deux entreprises".
Et "la direction générale aurait intérêt à repenser le mode de gouvernance" de Renault "pour permettre au plus grand nombre d'apporter librement son point de vue à partir de ses savoirs, de son expérience", car "une stratégie nourrie de la diversité des savoirs" des salariés "est garante de leur investissement et d'une vision à long terme de Renault", ajoute la CGT.
Le groupe français est entré dans une tourmente le 19 novembre avec l'arrestation à Tokyo de son PDG Carlos Ghosn, sur dénonciation de Nissan dont il dirigeait le conseil d'administration. Sous le coup de trois inculpations pour malversations financières présumées, il a passé plus de 100 jours en prison jusqu'à sa libération sous contrôle judiciaire le 6 mars contre paiement d'une caution.
Depuis le 24 janvier, Renault est dirigé par un tandem: Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration, et Thierry Bolloré, directeur général exécutif.
© 2019 AFP
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