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Renault mise gros sur la Chine malgré des débuts difficiles


Actualité publiée le 18/04/19 11:17

Renault espère se faire une place en Chine avec le petit SUV citadin électrique K-ZE, en présentation le 17 avril 2019 au salon de Shanghai (AFP/GREG BAKER)

Dernier constructeur automobile à s'installer en Chine, Renault veut plus que doubler son activité en quatre ans sur le premier marché mondial, malgré l'essoufflement des ventes, en s'appuyant sur le boom des véhicules électriques et son savoir-faire dans les utilitaires.

Non loin des grandes tours d'habitation de Wuhan (centre) qui s'étirent à perte de vue, des SUV (4x4 de loisir) Kadjar et Koleos s'alignent devant l'usine flambant neuve construite avec le partenaire local Dongfeng.

Mais les chaînes tournent au ralenti: le constructeur français, arrivé en Chine en 2016, subit de plein fouet le recul du marché.

Nouvelle venue, la marque au losange reste largement inconnue dans le pays, même si sa présence en Formule 1 lui a procuré une vitrine ces dernières années.

Les débuts sont difficiles, reconnaît Guillaume Sicart, directeur commercial pour la Chine. Il n'y a pas eu de lancement de nouveau produit depuis deux ans et "sans nouveauté, la marque n'est plus sur le devant de la scène et s'essouffle", confie-t-il.

Mais l'activité devrait repartir avec sept nouveaux véhicules prévus d'ici à 2022, dont un petit SUV citadin électrique dès cet automne, le K-ZE, un modèle qui attirait les regards cette semaine au salon de Shanghai.

- "Stratégie claire" -


Des ouvriers travaillent sur la ligne d'assemblage du Kadjar dans l'usine créee par Renault et son partenaire Dongfeng, à Wuhan, le 1er février 2016 (AFP/Archives/JOHANNES EISELE)

En attendant, les volumes chinois de Renault ont chuté de 64% au premier trimestre, à un peu plus de 6.000 unités, un chiffre bien faible comparé aux 6 millions de voitures immatriculées dans ce pays sur la période.

A cela s'ajoutent tout de même 36.000 véhicules utilitaires de la coentreprise lancée en 2017 avec Brillance et commercialisés sous les marques locales Jinbei et Huasong.

Au total, Renault a enregistré 217.000 ventes l'an dernier, soit moins de 1% du marché. Pour autant, la Chine était en 2018 le quatrième marché du groupe.

Désormais, le français vise 550.000 unités en 2022, avec l'ambition de faire de la Chine son principal moteur de croissance.

"Le marché est difficile, on arrive tardivement, mais on a une stratégie claire", explique à l'AFP François Provost, directeur des opérations du groupe en Chine.

"La colonne vertébrale de notre démarrage est la coentreprise avec Dongfeng qui produit des voitures particulières de marque Renault", détaille-t-il.


Une Renault sortant de l'usine de Wuhan, le 1er février 2016. Renault a enregistré 217.000 ventes en 2018, soit moins de 1% du marché chinois (AFP/Archives/JOHANNES EISELE)

L'usine de Wuhan, qui peut produire 150.000 véhicules par an, a démarré par des SUV "parce que c'est un segment en croissance et porteur d'image, qui représente près de 45% des immatriculations".

"Nous ne sommes pas satisfait du niveau des ventes, mais les Kadjar et Koleos sont reconnus par le marché pour leur haute qualité et c'est la base" de la croissance à venir, a affirmé à Shanghai le patron de Renault, Thierry Bolloré.

- Cap sur l'électrique -

Le groupe, appuyé par son partenaire japonais Nissan, très bien implanté en Chine, mise aussi sur l'explosion des ventes de véhicules électriques qui pourraient représenter un cinquième du marché en 2025.

Poussées par les autorités, ces ventes doublent chaque année -- une opportunité pour Renault, pionnier et leader en Europe sur ces technologies.

Le petit SUV K-ZE, développé et produit localement, espère se faire une place en associant des standards de qualité européens avec des prix chinois. Mercredi, il a d'ailleurs été élu par la presse chinoise meilleur véhicule électrifié du salon de Shanghai.

Deux autres modèles électriques seront lancés en quatre ans. Tous sont issus d'une deuxième coentreprise associant Renault, Nissan et Dongfeng, pouvant fabriquer 120.000 véhicules par an.


Le concept car de Renaut EZ Ultimo présenté au salon de Shanghai le 16 avril 2019 (AFP/GREG BAKER)

Renault a raison de miser sur l'électrique car "il faut se mettre à l'avant-garde", estime Laurent Petizon, expert automobile chez Alix Partners.

Mais s'imposer "face aux spécialistes chinois, comme BYD ou Geely, reste un défi", selon lui: les constructeurs locaux contrôlent 90% de ce marché et "Renault est un nouveau en Chine".

Le français mise enfin sur la forte croissance des ventes d'utilitaires provoquée par le boom du commerce en ligne.

Fin 2017, il a racheté au chinois Brilliance 49% de sa filiale moribonde Jinbei, spécialiste des fourgons bon marché, qu'il espère redresser et développer pour atteindre 150.000 ventes sur ce segment, en saturant sa capacité de production.

© 2019 AFP

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