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Renault pénalisé par Nissan pour les derniers résultats annuels de l'ère Ghosn


Actualité publiée le 14/02/19 10:17

Le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard, à son arrivée à l'aéroport de Tokyo, le 14 février 2019 (JIJI PRESS/AFP/JIJI PRESS)

Renault a soldé jeudi l'ère Carlos Ghosn, incarcéré au Japon, avec l'annonce d'une chute de 37% de son bénéfice net en 2018, à 3,3 milliards d'euros, pénalisé par une moindre contribution de son partenaire japonais Nissan.

La contribution de Nissan, détenu à 43% par le constructeur français, a baissé de près de moitié, à 1,51 milliard d'euros. Cette baisse s'explique principalement par des éléments exceptionnels qui avait gonflé les profits du partenaire japonais en 2017, notamment la réforme fiscale votée aux Etats-Unis.

"Renault a maintenu en 2018 une performance élevée malgré une détérioration de son environnement", a déclaré jeudi matin, lors d'une conférence pour les analystes, Thierry Bolloré nommé directeur général exécutif fin janvier. Il a pris la succession de Carlos Ghosn, démissionnaire, après ses mises en examen au Japon pour des malversations et abus de biens sociaux.

Le groupe au losange (qui inclut Dacia, Lada, Samsung Motors, Alpine, et les utilitaires vendus en Chine sous les marques Jinbei et Huasong) se montre cependant plus prudent que l'an dernier sur ses nouveaux objectifs annuels.


L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (AFP/Aude GENET)

Pour 2019, Renault "vise une marge opérationnelle du groupe de l'ordre de 6%", après 6,3% en 2018. Dans un marché automobile mondial devenu plus difficile, et attendu stable cette année, le constructeur anticipe cependant toujours "un chiffre d'affaires en hausse à taux de change et périmètre constants".

M. Bolloré a également confirmé les objectifs du plan stratégique, soit plus de 70 milliards de chiffre d'affaires et plus de 7% de marge opérationnelle à l'horizon 2022.

Sur l'année 2018, les ventes ont reculé de 2,3%, à 57,4 milliards d'euros, essentiellement sous l'effet de la chute des devises en Argentine, au Brésil, en Russie et en Turquie. Renault vend désormais plus d'un véhicule sur deux hors d'Europe.

- Renforcer l'alliance avec Nissan -

Hors effet des taux de changes, le chiffre d'affaires aurait progressé de 2,5%. Le groupe avait annoncé en janvier un nouveau record de ventes mondiales en volume, avec 3,9 millions de véhicules livrés dans le monde, grâce à sa gamme de véhicules "low cost" qui gagne des parts de marché tant en Europe que dans les pays émergents.


Thierry Bolloré nommé directeur général exécutif de Renault, le 24 janvier 2019 à Boulogne-Billancourt (AFP/Archives/Eric PIERMONT)

La marge opérationnelle du groupe Renault, plus représentative que le bénéfice net de la rentabilité de ses activités, a baissé de 0,3 point.

Renault a justifié cette détérioration par la chute des devises, le passage aux nouvelles normes comptables IFRS 15, et a également souligné le coût d'un programme de dispense d'activité pour des salariés en fin de carrière en France, annoncé l'an dernier.

La marge de 6,3% représente néanmoins un résultat très honorable pour un constructeur généraliste, selon des analystes. Elle est désormais 50% plus élevée que chez Nissan.

Les résultats de Renault ont été bien accueillis à la Bourse de Paris où le titre progressait de 3,86% à 58,86 euros à 09H35.

Longtemps locomotive de l'alliance franco-japonaise, le partenaire nippon avait annoncé mardi une chute de 45% de ses profits entre avril et décembre 2018, à 2,5 milliards d'euros.

L'un des grands points positifs du bilan de Ghosn aura été l'internationalisation du groupe, avec ses positions fortes dans les pays émergents où se trouvera la croissance des prochaines années, a expliqué à l'AFP Gaëtan Toulemonde, analyste pour la Deutsche Bank.

En revanche, il n'aura jamais réussi à vendre correctement aux investisseurs l'alliance avec Nissan, élargie en 2017 à Mitsubishi, avec pour conséquence une mauvaise valorisation de l'action Renault.

Le trio Renault-Nissan-Mitsubishi s'était hissé en 2017 en tête des ventes automobiles mondiales, devant Volkswagen et Toyota. L'ensemble franco-japonais a conservé son premier rang en 2018, avec 10,76 millions de véhicules vendus dans le monde.

L'affaire Ghosn et les tensions qu'elle a engendré depuis plusieurs mois entre Paris et Tokyo a encore accru les doutes sur la solidité d'une alliance bâtie sur des participations croisées non majoritaires entre des entreprises restées indépendantes. Celle-ci est pourtant cruciale en raison des milliards d'économies qu'elle engendre.

M. Bolloré a tenu à dissiper ces doutes jeudi. "Nous tous, au sein de l'alliance, nous voulons plus d'alliance", a-t-il affirmé, promettant que tous les projets opérationnels seraient menés à terme et que la coopération franco-japonaise serait encore améliorée.

© 2019 AFP

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