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Retraites: des transports très touchés, des syndicats renforcés, l'exécutif sous pression


Actualité publiée le 06/12/19 09:00

Le Premier ministre Edouard Philippe s'exprime le 6 décembre 2019 à Matignon (AFP/Bertrand GUAY)

Face à une mobilisation qui ne faiblit pas contre la réforme des retraites, le Premier ministre a accéléré vendredi le calendrier: il prévoit de préciser son projet mercredi, au lendemain d'une deuxième journée de grèves et manifestations décidée par l'intersyndicale pour transformer l'essai du 5 décembre.

Pressé de s'exprimer sur les contours de cette réforme discutée depuis deux ans, Édouard Philippe a annoncé que "l'intégralité du projet" serait présentée mercredi à midi devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Sur le fond de la réforme, il n'a rien dévoilé, se montrant ferme sur "la disparition des régimes spéciaux" tout en se disant prêt à des "transitions progressives". Après la mobilisation de jeudi, qui a rassemblé au moins 800.000 manifestants selon l'Intérieur contre le futur "système universel" de retraite par points, M. Philippe a rejeté toute logique de "confrontation".

Le Premier ministre "reste sourd aux exigences du monde du travail", a réagi la CGT, pour qui "le calendrier est bouleversé, mais rien ne change dans l'objectif du gouvernement".

Lundi après-midi, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn et le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye recevront les organisations syndicales et patronales pour leur présenter les "conclusions de la concertation", avant les arbitrages du Premier ministre et du président Emmanuel Macron.

A l'origine de la colère: le "système universel" de retraite par points censé remplacer à partir de 2025 les 42 régimes de retraites existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires).

L'exécutif promet un dispositif "plus juste", quand les opposants redoutent une "précarisation" des retraités. Côté syndicats, seule la CFDT continue de soutenir l'idée d'un régime "universel".


Bernadette Groison et Philippe Martinez en tête de cortège le 5 décembre 2019 à Paris (AFP/Thomas SAMSON)

Satisfaites de la mobilisation de jeudi, l'intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et quatre organisations de jeunesse ont appelé vendredi à une deuxième journée d'actions mardi. Une nouvelle intersyndicale sera réunie le soir même pour "décider de la suite". La CFE-CGC, qui a participé à l'intersyndicale vendredi, a préféré de son côté attendre les annonces du gouvernement.

"Nous sommes déterminés, ce n'est pas un mouvement d'humeur de quelques jours", a assuré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération chez les enseignants, profession particulièrement représentée dans les cortèges jeudi.

- "Revalorisation" pour les enseignants -

Le Premier ministre s'est d'ailleurs engagé à une "revalorisation progressive" du traitement des enseignants, de façon à ce que leurs pensions de retraite ne baissent pas avec les nouvelles règles de calcul.

Beaucoup de professeurs étaient néanmoins retournés en salle de cours vendredi. Le taux de grévistes est tombé à 4,55% dans le primaire et 5,42% dans le secondaire (collèges et lycées), selon le ministère.


Manifestation contre la réforme des retraites, le 5 décembre 2019 à Paris (AFP/Thomas SAMSON)

La contestation, d'ampleur, a touché les transports, l'éducation, la police, la justice mais aussi les entreprises privées. Ou encore les raffineries: au moins quatre (La Mède, Lavera, Grandpuits et Gonfreville) étaient de nouveau bloquées vendredi, selon la CGT.

Dans la police, deux syndicats, Alliance et Unsa, ont appelé leurs troupes "à continuer le service minimum" et "à se tenir prêts à toutes autres actions" pour défendre leur régime spécifique de retraite.

La situation dans les transports est restée extrêmement perturbée, et la SNCF et la RATP n'attendent pas d'amélioration notable ce week-end ni lundi sur leurs réseaux. Neuf lignes de métro seront fermées samedi.

La SNCF a même appelé les Franciliens à éviter les trains de banlieue lundi, l'affluence attendue pouvant rendre les gares dangereuses.

Près d'un tiers des cheminots étaient en grève vendredi, 87,2% des conducteurs, selon la direction, et les nerfs des usagers des transports publics étaient parfois mis à rude épreuve.


Une station de métro fermée à Paris le 6 décembre 2019 en raison de la grève contre la réforme des retraites (AFP/Philippe LOPEZ)

"C'est un cauchemar, les gens sont encore plus fous que d'habitude. En arrivant à Gare du Nord, ils ne nous laissaient pas descendre", a commenté Lola, dans le RER B.

Le trafic restera "très perturbé" samedi et dimanche avec 5 TGV sur 6 annulés, 85% des Transilien supprimés, et 1 ou 2 TER sur dix en circulation en moyenne, selon la SNCF.

Les trois syndicats représentatifs ayant appelé ensemble à la grève illimitée, la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire et SUD-Rail, se réuniront de nouveau samedi à 10H00 au siège de la CGT.

Les routes de l'agglomération parisienne totalisaient près de 600 km de bouchons vendredi à 18H00, le double de la moyenne habituelle.

Dans les airs, Air France a dû annuler vendredi 30% de ses vols intérieurs et 10% de ses moyen-courriers, EasyJet, Transavia et Ryanair laissant également des avions au sol. Les compagnies aériennes ont été priées de réduire de 20% leur programme.

La journée de samedi devrait être plus calme: seuls des retards et perturbations sont à prévoir, selon des prévisions de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

burs-jlo-ab/bfa/cam

© 2019 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

avis1
06/12/19 09:09
j ai un peu du mal a comprendre les syndicats comment va t on calmer l endettement de la France .. aucun rapport avec les syndicats ..sur
mika57
06/12/19 09:53

Syndicats et endettement de la France ...

Vous voyez un rapport ?

Moi non...

Le plan de sauvetage des banques à 340 milliards en 2008, c'est pas les syndicats qui ont mis un couteau sous la gorge de l'Etat !

Mais bon... On commence à cerner le personnage

Message complété le 06/12/2019 10:00:44 par son auteur.

Concernant l'endettement, ça va pas s'arranger avec se qui va bientot arriver
"Quand les banques seront trop asphyxiées par les taux d'intérêts et qu'elles seront sur le point de s'effondrer, elles iront toquer à la porte de Bercy pour demander que l'Etat les sauve. Et le ministre de l'Economie va signer "Absolument Monsieur", ce qui va creuser la dette.
Ensuite, quand l'Etat sera au bord du défaut de paiement, il ira toquer à la porte de ces mêmes banques pour demander des prêts. Et elles diront "non, monsieur, votre dette est trop importante"
Alors l'Etat se tournera vers nous, en disant : Françaises, Français. La dette est trop lourde ! Il nous faut tout vendre. On va vendre la santé, l'éducation, les services publics et pourquoi pas le service d'ordre. Il faut TOUT vendre !"
Extrait de la vidéo "Le krach qui vient", Partager c'Est Sympa


C'est précisément la situation actuelle non ? Les syndicats n'ont rien, mais alors QUE DALLE à voir la dedans

avis1
06/12/19 12:07
l état
les syndicats
les salaries
veulent tous des sous

mais ou est ma cassette
waine70
06/12/19 13:23

On a jamais aussi bien roulé que depuis cette grève.

Première conclusion ; la sncf et la ratp sont responsables des bouchons.


Du coup on respire mieux.

Conclusion de la conclusion ; ce sont là sncf et la ratp les causes de la pollution de l'air en ville .....




Espoir de la conclusion ; pourvu que la grève dure .....

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