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Retraites: le face-à-face ne fait que démarrer à l'Assemblée


Actualité publiée le 18/02/20 13:05

L'Assemblée nationale, le 17 février 2020 à Paris (AFP/Christophe ARCHAMBAULT)

Après des premiers débats parfois chahutés, l'Assemblée nationale se plonge mardi dans les milliers d'amendements des oppositions au projet de réforme des retraites, lors d'une deuxième journée que la majorité entend cadrer.

Les partenaires sociaux démarrent dans le même temps la "conférence de financement" chargée de trouver d'ici avril des solutions pour ramener à l'équilibre le système de retraite d'ici à 2027.

Lors de la réunion hebdomadaire du groupe LREM, le Premier ministre Edouard Philippe a jugé mardi qu'un accord sur la prise en compte de la pénibilité était nécessaire pour que cette conférence puisse aboutir. "Il y a intérêt à poursuivre cette discussion", même "compliquée", sur la pénibilité, a-t-il affirmé selon des propos rapportés.

Après les questions au gouvernement à 15H, les députés se lanceront dans l'examen des premiers amendements d'un texte que les "marcheurs" présentent comme une "refondation sociale" pour un système de retraites par points "universel" et "juste", mais que l'opposition rejette en bloc, avec une avalanche d'amendements des insoumis et communistes.

Pour que le calendrier puisse tenir au vu des 41.000 amendements déposés, les députés siègeront jusqu'au 6 mars avec des travaux ce week-end. Le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) a en outre posé des règles pour l'organisation des débats, avec notamment un seul orateur par groupe sur les amendements identiques, selon des sources parlementaires.

Ainsi, il ne pourra y avoir qu'un gros millier de prises de parole sur les quelque 23.000 amendements LFI, a calculé un responsable d'opposition. Les communistes entendent dénoncer cette mesure dans leur future saisine du Conseil constitutionnel.


Olivier Véran le 4 mai 2018 (AFP/Archives/JEAN-PIERRE CLATOT)

Mais la question de l'utilisation du "49-3", arme de la Constitution qui permet au gouvernement d'abréger les débats et de faire adopter un projet de loi sans vote, reste posée.

Car la majorité table toujours sur une adoption en première lecture avant les municipales des 15 et 22 mars, et sur un feu vert définitif "d'ici l'été".

Le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran ne l'a pas complètement exclu mardi, même si ce n'est pas "l'option envisagée". Le gouvernement est habilité "à utiliser tous les moyens pour adopter cette réforme", a-t-il prévenu. Certains marcheurs n'excluent pas non plus cette hypothèse "si le débat est impossible".

- "Le débat d'abord" -


Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, le 17 février 2020 à Paris (AFP/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

La majorité accuse les députés insoumis et communistes de "refuser" les échanges sur le fond. En face, le chef de file des insoumis Jean-Luc Mélenchon vilipende "la plus terrible régression sociale de toute la Ve République".

Droite comme gauche dénoncent en outre un "mépris" du Parlement et un projet "nébuleux" et "à trous", avec notamment la trentaine d'ordonnances programmées.

Les trois groupes de gauche - PS, PCF et LFI - tablent en plus des amendements (près de 37.000 à eux trois) sur une motion de censure. Mais les socialistes, dont les signatures sont nécessaires, n'en veulent pas dans l'immédiat. "On a toujours dit: le débat d'abord", a fait valoir leur présidente Valérie Rabault auprès de l'AFP.

La gauche a aussi tenté en vain lundi une "motion référendaire", qui sert à demander au président de la République un référendum.

A droite, le groupe LR entend incarner "une troisième voie" et n'a de cesse de dénoncer "l'absence totale de visibilité sur le financement".


Christian Jacob, le 19 septembre 2019 lors d'un meeting à Belfort (AFP/Archives/SEBASTIEN BOZON)

"Nous avons fait un choix d'opposition différent de celui de l'extrême gauche qui est dans une logique d'obstruction. On a fait le choix de la responsabilité, nous sommes un parti de gouvernement donc nous avons présenté un contre-projet" avec un recul de l'âge de départ, a affirmé mardi Christian Jacob, le patron de LR, au micro d'Europe 1.

Dans la majorité, malgré quelques interrogations en interne, on veut faire aboutir cette réforme "de progrès social", "contre vents d'obstruction et marées d'amendements".

Les discussions jusqu'alors sont restées globalement courtoises dans l'hémicycle, même si le titulaire du perchoir Richard Ferrand a commencé à donner de la voix.

"Arrêtez de crier vous, vous êtes pénible", a-t-il dit lundi à un député un peu agité, ou encore, à l'ensemble de l'hémicycle: "ne commencez pas, vous aurez des heures, des jours et des nuits pour vous ébrouer dans la démocratie".

© 2020 AFP

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