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Retraites: les syndicats espèrent frapper encore plus fort


Actualité publiée le 31/01/23 08:23
Le défilé de manifestants contre la réforme des retraites, place de la République à Paris, le 31 janvier 2023
Le défilé de manifestants contre la réforme des retraites, place de la République à Paris, le 31 janvier 2023 (AFP/Alain JOCARD)

"Je ne veux pas partir à 64 ans": de Belfort à Bayonne, un nombre record d'opposants à la réforme des retraites ont défilé mardi pour tenter de faire reculer le gouvernement, sous pression avant deux nouvelles mobilisations la semaine prochaine.

Partout en France, les cortèges affichaient le même refus de la réforme phare d'Emmanuel Macron et son report de l'âge légal de départ à 64 ans.

Selon les syndicats, plus de 2,5 millions de personnes ont défilé dans le pays. Le ministère de l'Intérieur en a compté moitié moins, mais tout de même plus de 1,27 million. Davantage que la première mobilisation du 19 janvier, et même plus que le record historique de 2010, au plus fort de la contestation contre une précédente réforme des retraites.

Forts de ce nouveau succès, les huit principaux syndicats français ont décidé de prolonger le mouvement social. Réunis en début de soirée au siège de Force ouvrière, ils ont appelé à deux nouvelles dates de mobilisation, mardi 7 et samedi 11 février.

Dans plusieurs grandes villes, comme Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille, la participation était supérieure à celle de la première mobilisation du 19 janvier. A Paris, les organisateurs ont compté 500.000 manifestants, quand la préfecture de police en a dénombré 87.000, et le cabinet indépendant Occurrence 55.000.

De plus petites localités ont aussi affiché une regain de mobilisation, comme Châteauroux, Boulogne-sur-Mer, Sète ou Guéret.

"C'est une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d'années", a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, présent dans le cortège parisien.

La cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, a admis en fin de journée que sa réforme "suscite des interrogations et des doutes". "Nous les entendons", a assuré dans un tweet la Première ministre.

- Deux nouvelles dates -

Défilé à Paris contre la réforme des retraites, le 31 janvier 2023
Défilé à Paris contre la réforme des retraites, le 31 janvier 2023 (AFP/JULIEN DE ROSA)

Parmi les manifestants, c'est surtout l'inquiétude qui dominait. "Je ne veux pas partir à 64 ans, je suis enseignante en maternelle et c'est impossible d'enseigner jusque si tard. On est tout le temps accroupi, j'ai déjà mal aux genoux", a expliqué Sandrine Carré, 52 ans dans le cortège bordelais.

Les défilés se sont dans l'ensemble déroulés dans le calme, sous la surveillance de 11.000 policiers et gendarmes, dont 4.000 à Paris.

Quelques heurts ont toutefois émaillé le parcours dans la capitale, donnant lieu à 30 interpellations, selon la préfecture. Des incidents ont aussi été signalés à Rennes (16 interpellations) et Nantes (4 interpellations).

Les nouvelles dates de mobilisation ont été annoncées alors que la grève a été moins suivie dans plusieurs secteurs clé. A commencer par la SNCF, où 36,5% des agents ont cessé le travail mardi, contre 46,3% le 19 de source syndicale.

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont toutefois appelé à cesser le travail les 7 et 8 février, prélude à un préavis reconductible "dès la mi-février". En plein pendant les vacances d'hiver. "On fera tout pour que les Français qui travaillent puissent prendre un peu de repos mérité", a affirmé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, sur TF1.

- Moins de grévistes -

Les grèves des enseignants contre les réformes des retraites
Les grèves des enseignants contre les réformes des retraites (AFP/Sabrina BLANCHARD)

La grève a aussi marqué le pas dans l'Education nationale, où le ministère comptabilisait à la mi-journée un quart de grévistes dans le primaire comme dans le secondaire, tandis que la FSU annonçait 55% de professeurs des collèges et des lycées en grève.

Moins de grévistes également chez EDF (40,3% contre 44,5% le 19, selon la direction), ce qui n'a pas empêché des baisses de charges nocturnes dans les centrales électriques, sans toutefois causer de coupures.

Exception dans ce décor, les raffineries et dépôts pétroliers de TotalEnergies ont à nouveau oscillé entre 75% et 100% de grévistes selon la CGT, qui a déjà déposé un préavis à partir du 6 février et n'exclut pas "un arrêt des installations".

Hausse de l'âge de départ à la retraite dans l'UE
Hausse de l'âge de départ à la retraite dans l'UE (AFP/Jonathan WALTER, Sabrina BLANCHARD)

Pris en étau entre la détermination de la rue et la virulence des oppositions, le gouvernement a été de nouveau été bousculé à l'Assemblée nationale, où le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a dû répondre à un feu roulant de questions. "Rude journée pour vous, vous êtes en fâcheuse posture", lui a lancé le communiste Pierre Dharéville.

Alors que le projet est débattu depuis lundi en commission, Mme Borne a tenté de resserrer les rangs, assurant devant les députés macronistes que "la majorité sera unie" sur cette réforme, après avoir affirmé dimanche que le recul de l'âge n'était "plus négociable".

En retrait sur ce dossier, Emmanuel Macron, qui joue en partie son quinquennat sur cette réforme, l'a jugée lundi "indispensable".

"Monsieur Macron est certain de perdre", a répliqué Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille, estimant que la France était "en train de vivre une journée historique".

bur-sl-bfa-chl-far-gbh/fmp/dlm

© 2023 AFP

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17 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

virgules44
31/01/23 09:29
quand prendrons nous conscience de l'état de la France ? - 3000 Milliards de dettes - hausse de 3 % des taux d'intérêts - Croissance quasi nulle - explosion des depenses de santé - besoins de ressources pour le service public et les retraites - baisse de la natalité - besoins militaires nous avons cruellement besoins de ressources récurrentes... Le travailler plus est inéluctable....sauf pour les syndicats qui représentent 15% des salariés de notre Pays..et sauf pour ceux qui pensent à la révolution style Mélenchon. Pour ceux qui défilent "pour sauver le système "pour nos enfants..De grâce regardez les choses en face... Dramatique.
mika57
31/01/23 09:35

"Le travailler plus est inéluctable..."

Sauver les retraites = Baisser le chômage et augmenter le nombre de personnes ayant un emploi, donc le nombre de cotisants.

Retraites sauvées.

Merci bonne soirée.

virgules44
31/01/23 09:50

Sil n'y avait que le dossier retraite....il n'y aurait pas d'urgence....

"Le travailler plus" enrichit la globalité du pays....Biensûr pour les retraites mais bien au delà.Tavailler 2 ans de plus c'est autant de revenus supplementaire pour la globalité de l'économie.Le" travailler moin"s a été expérimenté pendnt le COVID et on a vu le résultat sue la croissance, l'endettement, l'inflation....

Il y a urgence "la maison brûle" et on prend le temps de manifester...plus dur sera le retour sur un champ de ruines.

Baisser le chomage contribue à la richesse mais ce n'est pas suffisant.La dette nous paralyse. ..et les besoins tous secteurs sont immenses...sauf à laisser tomber les services publics et à prôner le chacun pour soi....



mika57
31/01/23 10:20

"Le" travailler moin"s a été expérimenté pendnt le COVID et on a vu le résultat sue la croissance, l'endettement, l'inflation...."

"La dette nous paralyse"

- Entre 2017 et 2023, la dette FR a fait + 700 milliards. Entre 2020 et 2023, on a fait +500 milliards. C'est pas qu'à cause du COVID, c'est surtout à cause de la désindustrialisation, désindustrialisation renforcée à donf par les prix de l'energie, ce dont tous les politiques de tous bords se foutent.

Et les +200 milliards liés au COVID, c'est parce qu'un certain mec haut placé a décidé de tout fermer et de confiner, puis de transformer le CA des entreprises fermées en dette (les PGE), ce qui est un non sens économique flagrant.

- L'inflation vient de la planche à billets de la BCE, pas du COVID. La réouverture et la hausse subite de la demande a généré seulement une partie (probablement entre 2 et 3% de l'inflation sur les 7/8% "officiels" qu'on connait.


La défiscalisation des heures supp créé un manque à gagner pour l'Etat de 2 milliards, ce qui pourrait financer les retraites.

Le bouclier tarifaire, qui est là parce qu'on veut pas sortir du marché européen de l'électricité, c'est 60 milliards.


Et "gâteau sur la cerise", comme dirait McM, la dette indexée sur l'inflation (développée largement par … Macron) génère un cout annuel de … 12 milliards d'euros (source : ACDEFI).

Attends… 12 milliards ? C'est pas le coût exact du soi-disant déficit des retraites ?

Créer des problèmes pour ensuite apporter la "solution miracle"

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »

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